Acadie Nouvelle

Jusqu’à 16% des travailleu­ses sociales du Québec songent à quitter leur profession

-

La lourdeur administra­tive et la charge de travail font partie des raisons qui pourraient pousser jusqu’à 16% des travailleu­ses sociales du Québec à quitter leur emploi d’ici deux ans, révèle un sondage CROP réalisé pour le compte de l’Ordre des travailleu­rs sociaux et des thérapeute­s conjugaux et familiaux du Québec, dont les résultats ont été rendus publics lundi.

Selon l’Ordre, cela signifie que jusqu’à 2400 travailleu­ses sociales jugent qu’il est «probable» ou «très probable» qu’elles quittent leur profession d’ici deux ans.

Parmi celles qui ont pris part au sondage, 39% ont fait valoir que les tâches et la lourdeur administra­tive sont pour elles source de malheur au travail, tandis que 19% ont déploré une charge de travail trop élevée.

Ces résultats prouvent qu’il existe «une détresse profonde chez ces profession­nelles sur laquelle le gouverneme­nt du Québec doit se pencher immédiatem­ent», a plaidé le président de l’Ordre des travailleu­rs sociaux et des thérapeute­s conjugaux et familiaux du Québec, Pierre-Paul Malenfant.

«Cette tendance nous inquiète énormément, car au bout du compte, si les T.S. craquent et quittent la profession, c’est la population qui en payera le prix. Non seulement la qualité et la disponibil­ité des services pourraient être compromise­s, mais la pression sur les épaules des T.S. restants s’en trouvera exacerbée», a-t-il prévenu dans un communiqué.

Selon l’Ordre, les travailleu­ses sociales travaillen­t dans un contexte où «un seul formulaire peut accaparer jusqu’à trois heures de travail avec un usager», ce qui peut nuire à leur capacité à «passer plus de temps sur le terrain au contact direct avec des personnes dans le besoin».

Les répondante­s au sondage ont aussi cité le manque de ressources (15%) et une reconnaiss­ance insuffisan­te (14%) lorsqu’elles ont été questionné­es sur leurs sources de malheur au travail.

De l’avis de M. Malenfant, l’arrivée de Santé Québec, la nouvelle agence qui aura le mandat de coordonner les opérations du réseau de la santé, «représente une occasion de revoir les conditions de pratiques et les méthodes d’évaluation de la performanc­e pour les adapter aux visées et à la réalité des services sociaux».

Les résultats du sondage ont été dévoilés lundi à l’occasion de la Semaine des travailleu­ses sociales et des travailleu­rs sociaux, qui se déroule jusqu’à samedi.

Le sondage CROP a été réalisé du 23 janvier au 19 février. Des 16 155 membres de l’Ordre qui ont été invités à répondre au questionna­ire, qui s’adressait aux T.S. exerçant à temps plein ou à temps partiel, 5134 ont répondu.

La marge d’erreur maximale, calculée selon un niveau de confiance de 95%, est de 1,13%. ■

 ?? ?? La lourdeur administra­tive et la charge de travail font partie des raisons qui pourraient pousser jusqu’à 16% des travailleu­ses sociales du Québec à quitter leur emploi d’ici deux ans, révèle un sondage. - Associated Press: Kristen Norman
La lourdeur administra­tive et la charge de travail font partie des raisons qui pourraient pousser jusqu’à 16% des travailleu­ses sociales du Québec à quitter leur emploi d’ici deux ans, révèle un sondage. - Associated Press: Kristen Norman

Newspapers in French

Newspapers from Canada