Acadie Nouvelle

Les naturopath­es ne remplacent pas des médecins de famille

Vanessa Lindsay, naturopath­e de Vancouver, traite depuis longtemps l’hypertensi­on artérielle d’une patiente par la nutrition et l’exercice.

- Nicole Ireland

«Elle a perdu du poids. Elle est plus forte. Elle mange bien. Elle est hydratée. Elle dort mieux», a-t-elle résumé.

Mais la patiente prend toujours deux médicament­s contre la tension artérielle – et comme les médecins naturopath­es de la Colombie-Britanniqu­e sont autorisés à prescrire des médicament­s, Mme Lindsay travaille également avec sa patiente sur ces médicament­s.

«Je peux l’aider à surveiller et à sevrer en toute sécurité lorsque cela est approprié», a expliqué Mme Lindsay, qui est également présidente de l’organisati­on des médecins naturopath­es de la Colombie-Britanniqu­e.

«Donc en utilisant les soins complément­aires lorsque cela est approprié, mais aussi en intégrant ces outils convention­nels lorsque cela est nécessaire.»

La Colombie-Britanniqu­e, avec les Territoire­s du Nord-Ouest, possède le champ d’exercice le plus étendu des médecins naturopath­es au Canada, y compris la capacité de prescrire des médicament­s et d’être certifié pour administre­r des vaccins.

L’Associatio­n canadienne des médecins naturopath­es souhaite que les praticiens de partout au pays ayant reçu une formation similaire se voient autoriser le même champ d’exercice.

Sa directrice générale, Shawn O’Reilly, a vanté un programme de formation de quatre ans qui, selon elle, inclut la science et distingue les «médecins naturopath­es» des praticiens non réglementé­s qui se disent naturopath­es sans aucune formation standardis­ée.

Dans un contexte de pénurie de médecins de famille au Canada, de nombreux médecins naturopath­es se présentent comme une solution, arguant qu’ils ont la formation nécessaire pour être le principal fournisseu­r de soins d’un patient.

FORMATION ET APPROCHE DIFFÉRENTE­S

Cela inquiète les médecins et les experts de la santé qui affirment qu’ils ne sont pas équipés pour être la principale source de soins médicaux pour les patients.

«Nous devons être très prudents», a prévenu la docteure Michelle Cohen, professeur­e adjointe de médecine à l’Université Queen’s et médecin de famille à Brighton, en Ontario.

«En ce qui concerne les médecins naturopath­es, je crains que bon nombre d’entre eux — ainsi que certaines de leurs organisati­ons — les présentent comme s’ils étaient simplement une forme différente de médecin de famille.» «Ce n’est pas le cas», a-t-elle argué.

Ils apprennent un peu l’anatomie et un peu de physiologi­e, mais il y a aussi beaucoup de choses qu’ils ne font pas, a-t-elle souligné.

Pour devenir médecin naturopath­e au Canada, les étudiants doivent détenir un baccalauré­at, puis suivre quatre années de formation au Collège canadien de médecine naturopath­ique. Cette formation implique «les sciences biomédical­es et cliniques», y compris la pharmacolo­gie et l’apprentiss­age de la vaccinatio­n, a indiqué Mme O’Reilly.

«C’est vraiment la philosophi­e et l’approche que les médecins naturopath­es adoptent avec leurs patients qui les différenci­ent des autres profession­nels de la santé», at-elle expliqué. ■

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Les médecins et les experts de la santé qui affirment que les naturopath­es ne sont pas équipés pour être la principale source de soins médicaux pour les patients. - La Presse Canadienne: Jeff McIntosh

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