La taxe sur le carbone: de la poudre aux yeux
Annuler l’augmentation de la taxe sur le carbone, Poilievre en a fait son cheval de bataille. Il est ainsi perçu comme défenseur et porte-parole de l’industrie pétrolière et du monde entrepreneurial qui dépend de l’exploitation des énergies fossiles pour prospérer.
Dans l’esprit des assoiffés de pouvoir et des assidus des performances de la Bourse, le souci de la survie de notre planète cède facilement le pas à la poursuite d’une économie florissante.
On remarque chez plusieurs un aveuglement volontaire devant la réalité environnementale pour le moins inquiétante, surtout devant la vitesse incontrôlée des changements climatiques et des conséquences désastreuses qui en découlent.
On semble prêt à sacrifier le bien-être de l’humanité, voire mettre à risque toute forme de vie sur terre pour se doter d’avantages politiques ou d’un plus gros compte en banque.
Tous les gens de bonne volonté reconnaissent que les deux principales causes de la crise environnementale déplorée sont l’exploitation des énergies fossiles et la surconsommation.
Pourtant, presque tous les médias abondent en annonces publicitaires incitant à consommer toujours davantage. Ce qui a comme conséquence d’accélérer la dilapidation des ressources de la planète et d’accélérer le réchauffement climatique.
Triste paradoxe. Le gouvernement du Canada impose une taxe sur le carbone afin de décourager la production de gaz à effet de serre, ce qui, à mon avis, est un pas dans la bonne direction.
En réalité, il ne s’agit là, pour le moment, que de la poudre aux yeux pour amenuiser ou détourner l’indignation des clairvoyants qui sont bien conscients de la triste réalité.
Autant vouloir abaisser le niveau de l’océan au moyen d’une cuiller à soupe.
Le paradoxe, c’est qu’en même temps, notre appareil gouvernemental national continue d’investir des fonds publics dans l’exploitation du pétrole de l’Alberta et dans l’extraction du gaz naturel.
Au Nouveau-Brunswick, dans le dossier du gaz de schiste, Blaine Higgs rêve d’en relancer l’exploration et d’en accroître l’exploitation tout en s’opposant au programme de la taxe sur le carbone promulgué par Ottawa. C’est à n’y rien comprendre.
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