Acadie Nouvelle

Moncton: un centre pour itinérants change de vocation

- Stéphane Paquette stephane.paquette@acadienouv­elle.com

Le refuge Passerelle vers le logement changera de vocation le 30 avril. Le centre d’urgence hivernal redeviendr­a un centre d’accueil de jour. Son existence aura été de courte durée, mais très utile pour de nombreuses personnes en situation d’itinérance cet hiver à Moncton.

Depuis le 1er décembre, le centre a aidé plusieurs centaines de personnes dans le besoin, avec ses 60 lits et ses 40 places dans le centre de réchauffem­ent temporaire.

Seulement en février, le refuge a accueilli 151 personnes.

Le projet-pilote a été mis sur pied et supervisé par la Société John-Ward et le YMCA de Moncton.

Le directeur général Dan Brooks parle d’un grand succès.

«Est-ce que le refuge est parfait? Non. Est-ce que nous avons beaucoup appris depuis qu’il est ouvert? Oui. Les défis sont très complexes et on s’ajuste en cours de route», explique-t-il.

«Mais dans l’ensemble, je pense que nous faisons de très belles choses pour ces gens.»

Selon lui, il faut apporter plusieurs nuances quand on parle de gens dans le besoin ou en situation d’itinérance.

«Nous apprenons au contact de chaque individu. On ne peut pas mettre tout le monde dans le même panier. Chaque personne a des besoins spécifique­s et nous essayons de naviguer à travers tout ça.»

Il affirme que les sans-abris ne sont pas tous des gens qui ont des problèmes de drogue ou de santé mentale.

«Nous voyons plusieurs personnes qui n’ont jamais été sans abri et qui ne pensaient jamais se retrouver à la rue. Nous sommes là pour les aider à retomber sur leurs pieds», avance le directeur général.

«Un sans-abri, ça peut être vous ou moi demain matin. Beaucoup de gens ne sont qu’à un seul chèque de paie de se retrouver dans la rue.»

Et c’est là que les différente­s ressources des groupes communauta­ires entrent en jeu.

«Nous essayons de les sortir de leur présente situation, mais aussi pour nous assurer qu’ils ne se retrouvero­nt pas dans la même situation dans un mois. Nous examinons avec eux toute la question de leur budget, de leurs dépenses et tout ça», raconte Dan Brooks.

«Nous voulons trouver des solutions avec eux qui seront durables.»

Le refuge devient généraleme­nt le point d’entrée vers d’autres installati­ons ou services communauta­ires.

«Nous travaillon­s en collaborat­ion avec les autres refuges pour voir s’ils ont des lits disponible­s ou s’ils sont mieux équipés que nous pour s’occuper de certaines personnes. Plusieurs disposent de services que nous n’avons pas.»

Le refuge sert aussi de centre de distributi­on des chèques d’aide sociale.

Sauf que la mission du refuge, qui était d’offrir un service d’urgence aux plus démunis durant les froids mois d’hiver tire à sa fin.

«J’espère que ce genre de refuge ne deviendra pas permanent parce que l’idée est de réduire graduellem­ent le nombre de personnes qui ont besoin de ce genre d’endroit. Nous voulons diriger le plus de gens possible vers des logements abordables. C’est ça l’objectif final. ■

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- Acadie Nouvelle: Stéphane Paquette Le directeur de la Société John-Howard, Dan Brooks.

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