L’artiste Cridaigle: la voix des forêts
Des oeuvres qui incitent à la réflexion et à la contemplation
Dans un mariage de couleurs non conventionnelles, l’artiste Cridaigle réinvente les paysages. Sa nouvelle exposition Brocacolor, présentée à la Galerie 12 à Moncton, nous transporte au coeur des forêts si essentielles à la vie.
Les thèmes de l’environnement, de la forêt et de la santé sont plus forts que jamais dans le travail de Christine Daigle alias Cridaigle.
Ses oeuvres qui redéfinissent le paysage, comme le souligne le commissaire d’art Paul-Édouard Bourque, mettent en lumière la nature et incitent à la réflexion et à la contemplation. L’artiste confie qu’elle ressent beaucoup l’effet des couleurs sur l’humeur et le bien-être et c’est ce qu’elle reproduit dans ses oeuvres.
«Ce sont des patterns (modèles) de couleurs que j’aimerais voir dans la vie de tous les jours, mais que quand on marche dehors, c’est souvent gris et dans les mêmes tons.»
Ses peintures réalisées à l’acrylique s’inspirent de son environnement: le bord de la mer à Barachois, le ciel et les forêts. L’arbre a pris une toute nouvelle signification au cours des dernières années. Il symbolise la force et la résilience.
«Il nous arrive des moments très difficiles dans la vie auxquels on doit faire face, un peu comme lorsqu’il y a des tempêtes, l’arbre se fait bardasser, mais il demeure solide, il reste droit et il est encore debout et bien ancré.»
Après avoir traversé des épreuves dans sa vie, Cridaigle voue un très grand respect aux arbres. Il ne faut surtout pas les tenir pour acquis, mentionne celle qui a travaillé pendant plusieurs années dans le domaine de la biologie, de la santé et de la pharmacologie avant de se tourner vers les arts. Tout est interrelié, note-t-elle.
«Pour l’être humain, c’est de pouvoir marcher en forêt, avoir de l’ombre pendant des périodes de canicule l’été, notre oxygène. Et j’inclus là-dedans les vieux arbres qui demeurent, qui sont encore debout, ils sont importants dans les écosystèmes.»
Selon celle-ci, il est crucial de repenser le développement urbain de façon plus stratégique. Elle souhaite que ses toiles puissent servir de voix aux forêts.
«Les forêts ne peuvent pas se défendre […] En tant qu’artiste, j’ai cette responsabilité envers la société de dire à haute voix de par mes oeuvres des choses qui sont importantes pour la société.» ■