Acadie Nouvelle

Des détonation­s retentisse­nt en Israël après une attaque iranienne sans précédent

Des détonation­s et des sirènes d’alerte antiaérien­ne ont retenti à travers Israël dimanche matin après que l’Iran a lancé des centaines de drones, de missiles balistique­s et de missiles de croisière dans le cadre d’une mission de vengeance sans précédent.

- Josef Federman et Jon Gambrell

Un porte-parole militaire de l’Israël a déclaré que plus de 300 drones et missiles ont été lancés, mais que 99% d’entre eux avaient été intercepté­s.

Qualifiant le résultat de «succès stratégiqu­e très important», le porte-parole de l’armée israélienn­e, le contre-amiral Daniel Hagari, a déclaré que l’Iran avait tiré 170 drones, plus de 30 missiles de croisière et plus de 120 missiles balistique­s. Parmi eux, plusieurs missiles balistique­s ont atteint le territoire israélien, causant des dégâts mineurs à une base aérienne.

Les autorités ont précisé qu’une fillette âgée de 7 ans dans une ville arabe bédouine avait été grièvement blessée dans le sud d’Israël, apparemmen­t lors d’une frappe de missile, mais ils ont indiqué que la police enquêtait toujours sur les circonstan­ces de ses blessures.

C’était la première fois que l’Iran lançait une attaque militaire directe contre Israël, malgré des décennies d’hostilité remontant à la révolution islamique de 1979. La condamnati­on a été rapide. La France a déclaré que «l’Iran franchit un nouveau palier dans ses actions de déstabilis­ation et prend le risque d’une escalade militaire». Le Royaume-Uni a qualifié ces attaques d’«imprudente­s» et l’Allemagne a affirmé que l’Iran et ses mandataire­s «doivent arrêter immédiatem­ent».

À Washington, le président Joe Biden a déclaré que les forces américaine­s avaient aidé Israël à abattre «presque tous» les drones et les missiles et s’est engagé à réunir ses alliés pour développer une réponse unifiée.

L’Iran avait juré de se venger depuis qu’une frappe aérienne en Syrie, le 1er avril, a tué deux généraux iraniens à l’intérieur d’un bâtiment consulaire iranien. L’Iran a accusé Israël d’être derrière l’attaque et a juré de se venger. Israël n’a pas commenté cette attaque.

La guerre menée par Israël contre le Hamas dans la bande de Gaza a attisé des tensions vieilles de dix ans au MoyenOrien­t, et toute nouvelle attaque menace de transforme­r ce conflit en une guerre régionale plus vaste.

Presque immédiatem­ent après le début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah, un groupe militant libanais soutenu par l’Iran, a commencé à attaquer la frontière nord d’Israël. Les deux parties ont été impliquées dans des échanges de tirs quotidiens, tandis que des groupes soutenus par l’Iran en Irak, en Syrie et au Yémen ont lancé des roquettes et des missiles vers Israël.

Dans un communiqué publié samedi soir par l’agence de presse officielle iranienne, les Gardiens de la révolution du pays ont reconnu avoir lancé «des dizaines de drones et de missiles vers les territoire­s occupés et les positions du régime sioniste».

Dans une déclaratio­n ultérieure, les Gardiens de la révolution ont lancé un avertissem­ent direct aux États-Unis : «Le gouverneme­nt terroriste américain est averti que tout soutien ou participat­ion à une atteinte aux intérêts de l’Iran sera suivi d’une réponse catégoriqu­e et regrettabl­e de la part des forces armées iraniennes».

Dimanche, des Israéliens ont vu les intercepti­ons illuminer le ciel nocturne.

Des sirènes d’alerte antiaérien­ne ont été signalées dans de nombreux endroits, notamment dans le nord et le sud d’Israël, dans le nord de la Cisjordani­e et près de la frontière jordanienn­e.

L’armée a ordonné aux habitants du plateau du Golan – près des frontières syrienne et libanaise – ainsi que des villes du sud de Nevatim et Dimona et de la station balnéaire d’Eilat «de rester à proximité des espaces de protection jusqu’à nouvel ordre». Dimona abrite la principale installati­on nucléaire d’Israël et Nevatim possède une importante base aérienne.

Plus tôt samedi, l’armée israélienn­e a annoncé qu’elle annulait les journées d’école et limitait les rassemblem­ents publics à 1000 personnes maximum, par mesure de sécurité. Avant cela, le premier ministre Benjamin Nétanyahou a lancé un avertissem­ent: «Quiconque nous fait du mal, nous leur ferons du mal». ■

«Une attaque à grande échelle de l’Iran constitue une escalade majeure», a soutenu M. Hagari. Lorsqu’interrogé sur la possibilit­é de représaill­es, celui-ci s’est contenté d’affirmer que l’armée «fait et fera tout ce qui est nécessaire pour protéger la sécurité de l’État d’Israël».

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- AP: Tomer Neuberg Le système de défense israélien est lancé pour intercepte­r des missiles tirés depuis l’Iran, dans le centre d’Israël.

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