DES UNIVERSITÉS ACCESSIBLES? QUEL CONCEPT NOVATEUR!
Ne serait-il pas agréable que toute personne qualifiée souhaitant aller à l’université puisse s’inscrire dans l’université de son choix? Malheureusement, ce n’est pas le cas au Nouveau-Brunswick. Je ne parle pas ici du coût des études universitaires qui, je l’admets, est élevé. Il faudrait faire davantage pour soutenir les étudiants dans ce processus, par exemple en leur accordant des prêtssubventions de la province s’ils reviennent travailler au Nouveau-Brunswick pendant une période déterminée, par exemple de cinq à sept ans. Cette idée n’est pas nouvelle et a été utilisée pour inciter les étudiants en médecine familiale à retourner travailler dans leur province d’origine. Il est peut-être temps d’étendre les programmes actuels sur ce point à tous les étudiants.
Abstraction faite des coûts, ce dont je parle, c’est du fait que de nombreux étudiants capables et qualifiés ne peuvent pas aller à l’université parce qu’elle n’est pas accessible. Oui, les étudiants souffrant d’un handicap physique ne peuvent pas se déplacer sur les campus pour diverses raisons. Il n’y a pas d’ascenseurs dans certains bâtiments; ailleurs, il n’y a pas de rampes à côté des escaliers, les portes des salles de classe et des résidences ne sont pas assez larges pour accueillir des fauteuils roulants et, s’il vous plaît, ne parlons même pas des toilettes! La plupart ne sont pas accessibles: barres d’appui manquantes, portes étroites, trop petites pour qu’une personne en fauteuil roulant puisse y entrer ou y faire demi-tour, et encore moins s’y laver les mains, les robinets et les serviettes en papier étant hors de portée.
C’est l’état de nombreuses universités du Nouveau-Brunswick. Permettez-moi de vous donner quelques exemples de mon université, l’Université Mount Allison, située à Sackville, juste au sud de Moncton. C’est l’université de premier cycle la mieux cotée au Canada, et ce, depuis 24 des 33 dernières années! Il s’agit là d’un excellent bilan et d’un reflet de notre solide programmation. Mais en matière d’accessibilité, nous pouvons faire beaucoup mieux.
Mon bureau, par exemple, se trouve dans un bâtiment de quatre étages sans ascenseur et dont les toilettes accessibles sont situées au quatrième étage. Je ne sais pas exactement comment y accéder. L’année dernière, je me suis cassé le pied et j’ai dû me faire opérer. Par la suite, j’ai dû me déplacer avec des béquilles pendant environ 10 semaines. Chaque jour, j’ai donc monté des marches avec des béquilles ou pas à pas sur mes fesses jusqu’au troisième étage où se trouve mon bureau. Ce n’est pas accessible!
Pour sa défense, l’université a proposé de me trouver un bureau temporaire plus accessible ailleurs sur le campus. C’est une bonne idée, mais je n’aurais pas mon matériel de soutien, comme mes documents, mes livres et autres, ce qui rend cette option difficilement réalisable. En outre, l’université s’est engagée, comme on me l’a expliqué, à rendre les bâtiments du campus accessibles et à effectuer des mises à jour en matière d’accessibilité lorsque des rénovations importantes sont prévues dans un bâtiment. C’est logique sur le papier. Mais la question qui se pose est de savoir à quelle fréquence les rénovations majeures sont effectuées. En général, elles ont lieu tous les 40 à 50 ans. Aïe! Ce n’est donc pas vraiment une solution.
Que faire? Eh bien, nous pouvons exiger mieux et c’est là que le gouvernement entre en jeu. Une option consiste à lier les augmentations budgétaires des universités aux améliorations de l’accessibilité. Ainsi, on pourrait dire aux universités que le gouvernement augmentera leur budget de 1 à 2% supplémentaires si elles respectent certaines normes d’accessibilité. Il pourrait s’agir d’un plan d’accessibilité accompagné d’un plan d’action annuel pour les améliorations, d’ascenseurs en état de marche dans chaque bâtiment, de salles de classe entièrement accessibles, de toilettes entièrement accessibles dans tous les bâtiments et bien d’autres choses encore. Non seulement cette mesure est raisonnable, mais elle oblige les universités à rendre compte au gouvernement de l’utilisation de l’argent public. Il n’y a rien de mal à cela. En fin de compte, tous les Néo-Brunswickois devraient pouvoir accéder aux universités financées par des fonds publics dans la province et ne devraient pas être dirigés vers des universités d’autres provinces pour répondre à leurs besoins en matière d’éducation.
Nous pouvons faire mieux, et cela commence par nos universités! Mais le gouvernement doit attirer leur attention et lier les futures augmentations de financement aux améliorations de l’accessibilité est un bon moyen d’y parvenir.
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