Blaine Higgs fustige les dépenses «hors de contrôle» du budget fédéral
Le premier ministre Blaine Higgs critique les dépenses «hors de contrôle» du budget déposé mardi par le gouvernement fédéral et dénonce l’absence de plan pour le retour à l’équilibre budgétaire.
Le budget déficitaire de 40 milliards $ présenté par la ministre des Finances Chrystia Freeland ne plaît pas au premier ministre Blaine Higgs. Il a qualifié les dépenses d’Ottawa de «stupéfiantes» et «totalement hors de contrôle».
Il a déclaré d’emblée qu’il est «décevant» qu’Ottawa enregistre un budget déficitaire tout en continuant à augmenter ses dépenses.
«Les dépenses énormes de ce gouvernement qui nous a placés dans cette situation se poursuivent. [...] Comment est-ce que cela rend la vie plus abordable pour le Canadien moyen? Je ne le vois pas.»
Il a fait allusion au slogan anglais du chef conservateur Pierre Poilievre, «axe the tax», en affirmant que le budget aurait dû contenir l’élimination de la tarification du carbone pour réduire le prix de l’essence à la pompe.
«Ça, ça rendrait la vie plus abordable pour le Canadien moyen».
Il a réagi au fait qu’Ottawa augmente la taxe sur les gains en capitaux des contribuables les plus riches en déplorant que cela serve à financer des programmes coûteux, et non pas à atteindre un équilibre financier.
«Si on augmentait le taux sur les gains en capitaux et que ça menait à un avenir financier stable, je me dirais OK, au moins on a un chemin vers l’avant financièrement.»
Il s’est plaint du fait que le gouvernement fédéral joue dans la cour des provinces en annonçant des programmes coûteux sans engagement pour en assurer la continuité à l’avenir, d’après lui.
«On voit cela maintenant avec les garderies. Il n’y a pas d’engagement à long terme.»
Au chapitre de l’ingérence d’Ottawa dans les compétences provinciales, Blaine Higgs jette aussi le doute sur le financement annoncé par les libéraux de Justin Trudeau pour la construction de logements. Une partie de ce financement, 5 milliards $, sera versé directement aux municipalités si les provinces ne parviennent pas à conclure un accord avec Ottawa d’ici janvier 2025.
Il affirme qu’il cherche encore à comprendre si cet argent permettra effectivement d’augmenter la capacité de la province à régler la crise du logement, et que cela le «préoccupe».
Il s’oppose aussi au fait qu’Ottawa propose de financer directement les municipalités, en affirmant que «ce n’est pas comme cela que l’ordre de gouvernement fonctionne».
«Nous ne voyons pas de collaboration, pas de capacité à trouver des solutions qui fonctionnent. Tout ce qu’on voit, c’est un titre de nouvelles sur davantage de dépenses», affirme-t-il.
ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE
Un journaliste lui a demandé de réagir à l’absence de plan pour le retour à l’équilibre budgétaire dans le budget d’Ottawa.
«C’est absolument préoccupant, parce que ça nous affecte tous dans ce pays, la direction que prennent notre gouvernement et notre économie. [Ça] affecte comment nous sommes cotés à l’international comme endroit où investir», affirme-t-il.
Selon lui, Ottawa dépense «sans comprendre les résultats qui sont accomplis».
Il a affirmé que la situation budgétaire fédérale le préoccupe d’autant plus parce qu’on voit «le même genre de gouvernement qui pourrait potentiellement être en place au Nouveau-Brunswick après l’élection», en référence à son adversaire politique, la chef libérale provinciale Susan Holt.
«On doit tout faire pour ne pas aller dans cette direction», a-t-il affirmé.
En fait, Susan Holt prend ses distances du premier ministre Justin Trudeau sur diverses questions, et elle s’est engagée à maintenir l’équilibre budgétaire tout en continuant à réduire la dette publique si elle parvient à former un gouvernement. ■