Acadie Nouvelle

Homicide à Pointe-Sapin: première comparutio­n de l’accusé en cour

Alphonse Daigle a comparu en Cour provincial­e à Moncton, mardi matin. Il est accusé du meurtre au premier degré d’André Després.

- Devin Ashton-Beaucage devin.ashtonbeau­cage@acadienouv­elle.com

Le corps de la victime âgée de 52 ans avait été retrouvé samedi, à Pointe-Sapin, un village à proximité du parc national Kouchiboug­uac, après que la Gendarmeri­e royale du Canada ait été avisée de coups de feu tirés vers une résidence.

Alphonse Daigle, qui avait été identifié comme suspect, a ensuite été repéré avec l’aide d’un agent de la paix de Parcs Canada, puis arrêté.

La procureure de la Couronne, Annie StJacques, a demandé à ce que l’état mental de l’accusé puisse être évalué. Elle a aussi émis des doutes quant à sa compréhens­ion de l’anglais, malgré les indication­s de la défense.

«Je veux juste m’assurer que sa langue de choix est l’anglais», a-t-elle dit au juge, Luc Labonté.

Elle a aussi noté que M. Daigle n’avait pas de casier judiciaire.

«Nous avons discuté de cette question avec M. Daigle et nous sommes d’un avis très différent pour le moment», a affirmé le représenta­nt de la défense, Daniel Gallant.

«Nous n’avons aucune inquiétude en ce qui concerne sa condition, et pour ce qui est de la non-responsabi­lité criminelle, nous avons des instructio­ns de nous y opposer en ce moment, votre honneur.»

Le juge Labonté s’est donc rangé du côté de Me Gallant en ce qui concerne l’évaluation de l’état mental de M. Daigle, mais a indiqué que les partis pourraient en discuter d’ici la prochaine comparutio­n. L’option pourrait donc être réévaluée à ce moment-là.

M. Daigle, un homme âgé de 70 ans, aux cheveux et à la barbe grise, s’est présenté dans la boîte des accusés, l’air confus, la bouche entrouvert­e et le col de son chandail orange s’évadant vers son épaule gauche.

À travers ses lunettes, ses yeux semblaient mollement suivre le dialogue qui se déroulait devant lui entre le juge, les avocats et la greffière. Un bandage se trouvait sur son poignet gauche, du côté de la paume de sa main.

En fin d’audience, le juge Labonté a indiqué à Alphonse Daigle qu’il devra demeurer en détention et ne pourra entrer en contact avec trois individus.

«Comprenez-vous?», a-t-il demandé à l’accusé.

M. Daigle a alors émis un timide “Yes” – le seul mot qu’il aura prononcé de toute sa comparutio­n.

Avant de se faire escorter hors de la salle par les shérifs, il a eu un bref échange en français avec son avocat.

Trois rangées du public se sont vidées après sa sortie. Plusieurs personnes se sont dirigées vers la porte, les yeux rougis. Des sanglots, qui avaient commencé à se faire entendre dès l’apparition de l’accusé, semblaient de plus en plus nombreux et difficiles à retenir.

M. Daigle devra comparaîtr­e de nouveau le 14 mai. Il risque l’emprisonne­ment à perpétuité. ■

«Nous avons des informatio­ns voulant que M. Daigle souffre d’enjeux de santé mentale. Quand la police est arrivée à la scène [du crime], il y avait une note d’intention suicidaire», a-t-elle dit.

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