LE BILLET DE LA RÉDACTRICE EN CHEF PAR INTÉRIM
Fuseaux horaires et continents traversés en quelques heures, textos et courriels envoyés des coins les plus reculés de la planète, tours de béton climatisées où l’on travaille tous les jours: la vie moderne, souvent divorcée des rythmes de la nature, ne nous coupe que trop de notre environnement.
Ces dernières années, pourtant, les habitants d’une des villes les plus trépidantes au monde reprennent contact avec ses éléments naturels et renouent avec son histoire de port maritime. Les New-Yorkais, de Queens à Brooklyn en passant par Lower Manhattan, se réapproprient leurs rives. Et comme notre adjointe à la rédaction Caitlin Stall-Paquet le découvre, c’est l’humble huître qui sort la ville de sa coquille et la ramène à ses voies navigables (p. 52).
Le Billion Oyster Project aide à reconstituer les bancs d’huîtres qui ont abrité le port pendant des millénaires. Non seulement les bivalves filtrent-ils l’eau sale, mais les huîtrières servent de brise-lames qui font barrage aux tempêtes. Des années de négligence face à la nature, ainsi qu’une dépendance excessive aux combustibles fossiles, contribuent à des phénomènes météo extrêmes et destructeurs. En 2012, les ravages de l’ouragan Sandy ont révélé l’importance d’une réhabilitation des habitats d’huîtres. En renouant avec l’eau et ses habitants, les New-Yorkais espèrent donner naissance à une ville plus propre, plus sûre et plus saine.
Avec un important investissement dans les parcs riverains, les pistes cyclables et les traversiers, et une vague de nouveaux bars et restos, les rives et les îles de la ville offrent aux voyageurs une expérience originale de New York. Et sur l’eau, quand les flots clapotent autour de votre kayak et que les goélands tournoient dans le ciel, avec les gratte-ciel d’un côté et le flambeau de la statue de la Liberté de l’autre, la ville s’ouvre vraiment à vous.