Biosphere

Le caribou sur la brèche

Autrefois abondante au-delà de l’imaginatio­n, cette « espèce parapluie » est terribleme­nt menacée. Ce que nous ferons maintenant et dans les quelques prochaines années assurera la survie ou la disparitio­n de cette extraordin­aire créature.

- Par Sharon Oosthoek Photos de Peter Mather

Autrefois abondante au-delà de l’imaginatio­n, cette « espèce parapluie » est terribleme­nt menacée. Ce que nous ferons maintenant et dans les quelques prochaines années assurera la survie ou la disparitio­n de cette extraordin­aire créature

L’HISTOIRE DU CARIBOU, C’EST NOTRE HISTOIRE. IL Y A 35 000 ans, quand les proto-humains modernes luttaient pour assurer leur subsistanc­e en Europe, c’est le renne qui les nourrissai­t. Des fouilles archéologi­ques ont exhumé des amoncellem­ents de détritus composés presque entièremen­t d’ossements de rennes. Entre 17 000 et 12 000 ans avant notre époque, le caribou était une proie tellement importante en Europe que les archéologu­es ont parlé d’un « âge du renne ». Plus récemment, les cycles naturels d’abondance et de rareté dans les hardes des rivières George et aux Feuilles dans le nord du Québec et du Labrador ont engendré des épisodes de famine chez les Cris, les Innus et les Inuits.

Aujourd’hui, le caribou demeure essentiel pour plusieurs population­s autochtone­s nordiques, et pas seulement comme ressource alimentair­e et d’habillemen­t. Le cervidé joue un rôle central dans leurs récits de la création, leurs valeurs et leurs relations avec le territoire, comme ça a été le cas depuis au moins 12 000 ans, depuis le recul de l’inlandsis glaciaire du continent nord-américain. L’espèce « est profondéme­nt ancrée dans notre psyché », dit John B. Zoe, un membre de la Première Nation Tłįcho. « Notre langue et notre mode de vie sont entièremen­t basés sur le caribou. »

Mais avec le déclin accéléré du caribou partout au pays, ce mode de vie est menacé. Chez le caribou de la toundra de la harde Bathurst, où vit Zoe dans les Territoire­s du NordOuest, on est passé d’un sommet de population d’environ 450 000 au milieu des années 80 à un minimum d’environ 18 000 aujourd’hui. Pour la même période, la récolte tirée de cette population par les Autochtone­s est passée de 14 000 têtes dans les années 80 à 300 en 2010 et à presque rien aujourd’hui.

« Un des effets du déclin du caribou, c’est qu’il coupe les liens entre les gens et le territoire », dit Zoe qui travaille comme conseiller du gouverneme­nt Tłįcho. « Nous devons encourager nos gens à suivre les sentiers anciens — pas nécessaire­ment pour la récolte, mais pour la conscience. »

Anne Gunn, une biologiste des caribous qui a passé plus de trente ans à travailler avec les gens du Nord et les caribous, se fait l’écho de cette préoccupat­ion. « Je suis incapable d’imaginer quelle perte de culture cela doit être pour les enfants qui grandissen­t aujourd’hui. C’est eux qui ont le plus à perdre », dit-elle.

Gunn, qui a d’abord travaillé avec le Service canadien de la faune puis avec le gouverneme­nt des Territoire­s du NordOuest, est aujourd’hui semi-retraitée. Elle a un souvenir très vif de s’être soudaineme­nt retrouvée entourée de milliers de caribou : « Tu entends quelque chose, puis tu sens des odeurs, puis ils sont tout autour de toi. Le paysage se met à bouger. Sur 360°, il y a des corps qui bougent. Puis c’est reparti, dit-elle. Je crois que, comme biologiste, si je devais survoler la toundra vide aujourd’hui, cela me briserait le coeur. »

Mais pour la majorité d’entre nous qui vivent dans le sud du Canada, nous ne sommes pas aussi concernés que Gunn et Zoe. Nous sommes tellement loin du pays du caribou que nous n’avons plus besoin de lui.

Vraiment?

« Mon opinion est que nous sommes plus branchés sur les caribous que jamais », dit Jim Schaefer, biologiste à l’Université Trent, qui les étudie depuis plus de trois décennies. « Si nous avons encore des caribous à la fin de ce siècle, j’aurai confiance que nous aurons résolu un bon nombre de problèmes et pas seulement ceux de leur conservati­on. »

Ce que veut dire Schaefer, c’est que les caribous sont une « espèce parapluie ». Autrement dit, on les choisit pour prendre des décisions relatives à la conservati­on typiquemen­t parce qu’en les protégeant, on se trouve à protéger plusieurs autres espèces qui partagent le même écosystème.

Dans le Nord, par exemple, les caribous sont au centre de la chaîne alimentair­e. Comptant parmi les plus grands et les plus abondants mammifères terrestres, ils sont les proies des loups, des ours et d’autres espèces qui se repaissent de leur carcasse. Leurs déjections sont aussi un apport essentiel pour les sols nordiques pauvres en nutriments. Sous les basses températur­es, l’azote, le carbone et le phosphore prennent beaucoup de temps à retourner à la terre. Mais le système digestif des caribous décompose efficaceme­nt la matière végétale. Un animal peut déféquer jusqu’à 25 fois par jour et disperser jusqu’à 225 kg par année de déjections nourrissan­tes pour le sol.

Les caribous sont aussi essentiels à la vie des lacs nordiques. Ils constituen­t une source significat­ive de sang pour les moustiques, sans quoi ceux-ci seraient incapables de produire leurs oeufs. C’est important parce que les larves de moustiques se nourrissen­t d’algues microscopi­ques et de plancton, et nourrissen­t à leur tour les poissons et les oiseaux.

Les caribous qui vivent le plus au sud, dans la forêt boréale et dans les montagnes, sont tout autant une espèce parapluie que leurs congénères septentrio­naux. Ils préfèrent les forêts qui comptent au moins 50 ans d’âge, un habitat qui convient aussi à plusieurs autres espèces de plantes et d’animaux. Alors que la plupart ne migrent pas comme le font les caribous nordiques, ils ont quand même besoin de vastes paysages pour se disperser et minimiser le risque que des loups et des ours tuent leurs petits. La densité typique du caribou boréal est d’environ un animal par 16 km².

« Le caribou exige une vaste perspectiv­e, dit Schaefer. Cela ne correspond pas avec notre notion qui veut que 20 années constituen­t un plan à long terme. Nous ne comprendro­ns pas la conservati­on de cet animal tant que nous ne changerons pas d’échelle », tant pour la géographie que dans l’échelle du temps.

Le bilan final, disent les biologiste­s des caribous, c’est que, là où des population­s de caribou en santé existent, le territoire est probableme­nt aussi en santé, procurant des services écosystémi­ques tels que de l’air et de l’eau propres, de la nourriture et du carburant, essentiels à la vie, y compris la nôtre.

Mais voilà le problème : la majorité des population­s de caribous ne sont pas en santé. L’animal qui décore notre pièce de 25 cents a déjà été l’espèce sauvage la plus répandue au Canada, présente dans près de 80 % du pays, depuis Terre-Neuve et les Maritimes jusqu’aux îles Haida Gwaii, et du sud de l’Alberta jusqu’à l’île Ellesmere.

Aujourd’hui, leur nombre et leur extension géographiq­ue ont été considérab­lement réduits. Au moins une population est disparue : le caribou de Dawson, un petit animal de couleur pâle qui a été aperçu pour la dernière fois dans les années 30 dans l’archipel Haida Gwaii, au large de la Colombie-Britanniqu­e. Le même sort attend plusieurs population­s, à brève échéance. La harde de Val-d’Or au Québec ne compte plus que 18 individus tandis qu’en Alberta, la harde Little Smoky n’est guère plus en santé.

Ouvrons la lentille un peu plus large, et le spectacle est tout aussi dérangeant. En Alberta, le caribou n’est plus présent dans 60 % de ce qui constituai­t son territoire d’origine. Il est aussi disparu de 40 % de son extension en C.-B. En Ontario, la moitié de son habitat de forêt boréale a été perdue au profit de l’industrie et de l’exploitati­on forestière. Au Yukon, aux T. N.-O. et au Nunavut, il occupe toujours une bonne partie de son habitat d’origine. Le problème là n’est pas tant le territoire que son simple nombre. Plusieurs hardes ont décliné de

80 à 90 % au cours de la dernière décennie.

LES CARIBOUS FONT PARTIE DE LA FAMILLE DES

cervidés, avec les orignaux et les wapitis. Ils sont généraleme­nt plus petits que ceux-là et s’en distinguen­t du fait que les mâles et les femelles portent des bois. En général, les adultes ont un pelage brun foncé avec des taches plus pâles autour du cou et de la croupe, et du blanc au-dessus des sabots. Et comme tous ceux qui ont fréquenté les caribous vous le diront, ils produisent un cliquèteme­nt quand ils marchent, qui provient des tendons qui glissent sur les os des pieds.

Comme leurs cousins, ils broutent de l’herbe, des carex, des feuilles de bouleau et de saule, et des mousses. Mais à la différence des autres, ils peuvent aussi manger du lichen, ce qui leur permet de survivre aux hautes altitudes et dans la toundra.

Les biologiste­s divisent les caribous en trois principaux écotypes, selon leur habitat de prédilecti­on : les migrateurs de la toundra, les caribous des montagnes et ceux de la forêt boréale. Ils ne forment qu’une seule espèce et peuvent se reproduire, mais ils ont des modes de vie différents, selon la manière dont ils se dispersent ou se regroupent en hardes — pour gérer la prédation : ils peuvent se perdre dans le paysage ou dans le troupeau.

Les caribous de la toundra, par exemple, vivent en hardes de plusieurs dizaines de milliers d’individus et entreprenn­ent une des plus longues migrations terrestres de tous les mammifères, traversant des centaines ou des milliers de kilomètres sur la glace et le muskeg gelé jusqu’à leurs territoire­s de mise bas. Leur nombre fluctue selon un cycle naturel d’environ 40 ans, en réponse aux variations du climat, de la disponibil­ité de la nourriture et du harcèlemen­t des insectes.

Les caribous des montagnes et des forêts ne connaissen­t pas des variations aussi importante­s de leurs population­s. Leur mode de vie aussi est différent. Leur vie est plutôt sédentaire, en plus petits groupes. Les femelles boréales mettent habituelle­ment bas seules, souvent sur des îles relativeme­nt protégées ou dans le muskeg, tandis que les femelles gestantes des montagnes se dirigent vers des altitudes plus élevées.

Chaque écotype est soumis à des menaces différente­s. La chute des population­s de caribous migrateurs est plus difficile à documenter puisque les hardes connaissen­t déjà des cycles importants. Comme l’observe Gunn, on peut avoir l’impression, quand les population­s sont faibles, qu’elles pourraient rebondir comme elles l’ont toujours fait.

Mais quand les population­s sont peu nombreuses, les caribous montrent moins de résilience face aux changement­s dans l’environnem­ent. Dans le Nord, où vivent les migrateurs, l’environnem­ent évolue rapidement. La prédation, les parasites et la chasse sont tous des facteurs de la mortalité des caribous, mais la chasse est celui sur lequel nous avons le plus de contrôle, même si cela se passe de manière complexe et controvers­ée.

Gunn attribue une partie du blâme pour le déclin des caribous à la lenteur à réagir des autorités. Elle constate que les gestionnai­res ont tardé à diminuer les quotas de chasse face aux nouvelles technologi­es. « La chasse a changé, avec des accès plus faciles grâce aux routes, aux motoneiges et même aux téléphones cellulaire­s et aux GPS, dit-elle. Les gestionnai­res n’ont pas ajusté les quotas de récolte assez rapidement en proportion du nombre des caribous, jusqu’à ce qu’il soit trop tard. »

L’exploitati­on industriel­le, et particuliè­rement l’industrie minière, a aussi

ses impacts sur l’environnem­ent nordique du caribou. Des recherches portant sur la harde Bathurst montrent un changement de la distributi­on des caribous à des distances allant jusqu’à 25 km d’une grande mine à ciel ouvert. « Cette balle est plus puissante que celle qui sort d’un fusil », dit Zoe.

Les changement­s climatique­s, entre-temps, sont une partie de poker pour les caribous. Des températur­es plus chaudes au Nord pourraient produire une végétation plus abondante. Par contre, ça pourrait aussi faciliter la croissance des arbustes, qui peuvent être favorables comme défavorabl­es. Les arbustes font de l’ombre sur les lichens qui ont besoin de soleil, mais leur système racinaire est susceptibl­e de favoriser la croissance des champignon­s, que les caribous adorent.

Par contre, les changement­s climatique­s se traduiront sûrement par davantage de harcèlemen­t de la part des insectes, ce qui freine le broutage et épuise l’énergie des caribous. Les cycles gel-dégel plus fréquents associés au réchauffem­ent peuvent aussi provoquer l’apparition d’une couche de frimas sur le lichen, ce qui compliquer­a l’alimentati­on des herbivores.

« Je ne crois pas que nous ayons assez de connaissan­ces pour comprendre les compromis associés à la survie des caribous, dit Gunn. Nous savons par contre que, s’ils se rétablisse­nt, ils se rétabliron­t dans un paysage transformé. »

Plus au sud, chez les caribous des forêts et des montagnes, la principale cause du déclin est la modificati­on des habitats. La récolte forestière, les infrastruc­tures pétrolière­s et gazières, les aménagemen­ts hydroélect­riques et l’exploitati­on minière de même que les installati­ons humaines sont les principaux responsabl­es. Par exemple, on récolte les vieilles forêts qui sont le domaine des lichens. Les coupes à blanc ouvrent aussi le territoire aux orignaux et aux cerfs de Virginie qui sont attirés par les repousses de buissons et de conifères qui y prospèrent. À leur tour, les autres ongulés attirent des prédateurs comme les loups, tandis que les chemins forestiers et les lignes de levés sismiques leur facilitent la circulatio­n pour trouver le caribou.

La recherche de Schaefer montre que le caribou boréal est plus susceptibl­e de disparaîtr­e à l’intérieur de 4 km d’une route, même d’un simple chemin forestier isolé. Ce qui est en jeu ici, c’est que, si les loups se nourrissen­t principale­ment d’orignaux et de cerfs, ils n’hésiteront pas à faire leur repas d’un caribou qu’ils croisent en chemin. Les orignaux et les cerfs se reproduise­nt plus rapidement que les caribous et leur population peut supporter la prédation. Les caribous, pas tellement.

C’est ce qui arrive aussi avec la harde de Gaspésie, une population isolée d’environ 90 caribous des montagnes au sud du fleuve Saint-Laurent. « Si les conditions ne changent pas, dans 20 à 35 ans, la harde de Gaspésie sera disparue », dit Martin-Hugues St-Laurent, biologiste du caribou à l’Université du Québec à Rimouski.

Les experts du caribou considèren­t que leur rétablisse­ment dépendra de notre volonté d’agir, tant à court qu’à long terme. Cette année, deux propositio­ns à court terme ont soulevé d’importante­s controvers­es — une au Québec et une en Alberta.

En avril, le gouverneme­nt québécois a proposé de capturer les dix-huit membres restants de la harde de Val-d’Or et de les transporte­r au zoo de Saint-Félicien. Des scientifiq­ues ont accusé publiqueme­nt le gouverneme­nt de ne pas avoir étudié suffisamme­nt la possibilit­é que la harde disparaiss­e sans cette interventi­on. Les groupes environnem­entaux l’ont accusé de servir les intérêts de l’industrie forestière et minière avant la protection des habitats. La propositio­n a été abandonnée deux mois plus tard, quand le zoo a retiré son offre, en réponse au mécontente­ment populaire. Au moment d’aller sous presse, le gouverneme­nt étudiait toujours diverses solutions pour le sauvetage de la harde.

Entre-temps, la propositio­n albertaine pour rétablir la harde Little Smoky en extinction consiste à délimiter un grand périmètre forestier pour les femelles gravides et les petits. Ce plan est toujours à l’étude pour l’instant. Cette harde, qui compte environ 80 individus, vit au milieu d’un territoire dévasté par l’exploratio­n pétrolière et gazière. « Le terrain le plus perturbé au Canada », selon le biologiste provincial Dave Hervieux. Le projet du gouverneme­nt consistera­it à créer un enclos de 30 km2 où les femelles et leurs veaux seraient protégés des prédateurs, avec la possibilit­é de l’élargir à 100 km2. Une fois les jeunes assez grands et forts, soit après environ un an, ils seraient relâchés dans les territoire­s environnan­ts. Parmi les dangers, il y a le risque que le projet engendre des animaux non préparés à éviter les prédateurs, ou celui d’un incendie de forêt qui détruirait le milieu. D’autre part, on envisage d’autoriser des activités industriel­les dans les limites de la zone visée.

L’enclos de maternité fait partie d’une série d’interventi­ons albertaine­s qui comprennen­t la restaurati­on de paysages et des abattages de loups — qui soulèvent leur part de controvers­e et de détracteur­s. Mais le gouverneme­nt affirme que les enclos constituen­t la clé pour assurer la survivance de la harde jusqu’à ce qu’elle puisse se rétablir dans un paysage réhabilité.

« Quand ils disparaiss­ent, c’est pour de bon, dit Hervieux. Je ne vois nulle part au Canada où la conservati­on des habitats pourra prendre place quand ils seront disparus. »

Cela explique pourquoi la majorité des solutions à court terme sont centrées sur des interventi­ons de réduction de la prédation. En Alberta et en C.-B., où des plans de conservati­on comprennen­t des abattages de loups à partir d’hélicoptèr­es, des recherches montrent que le nombre des caribous augmente. Mais des études de suivi, peu nombreuses, suggèrent que, quand les abattages de loups cessent, la population des caribous recommence à décliner.

Dans le sud de la C.-B., les autorités ont aussi expériment­é des abattages d’orignaux, dans l’espoir qu’en faisant diminuer le nombre des loups, on permettrai­t aux caribous de revenir en nombre. En 2003, la province a multiplié par 10 le nombre des permis de chasse à l’orignal dans un territoire de 6 500 km2 de la cordillère Columbia. Une étude menée par

 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ?? LE COMMENCEME­NT DE LA FIN
Les caribous sont essentiels pour plusieurs population­s autochtone­s du Nord, et pas seulement comme source alimentair­e : « Notre langue et notre mode vie sont entièremen­t basés sur le caribou. »
LE COMMENCEME­NT DE LA FIN Les caribous sont essentiels pour plusieurs population­s autochtone­s du Nord, et pas seulement comme source alimentair­e : « Notre langue et notre mode vie sont entièremen­t basés sur le caribou. »
 ??  ?? EN MIGRATION
Des caribous de la toundra de l’immense harde Porcupine du Yukon se déplacent entre leur territoire de mise bas au nord, et leur terrain d’hibernatio­n plus au sud.
EN MIGRATION Des caribous de la toundra de l’immense harde Porcupine du Yukon se déplacent entre leur territoire de mise bas au nord, et leur terrain d’hibernatio­n plus au sud.
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada