Troisième révolution industrielle : fabrication intelligente
En 2005, la journaliste américaine Sara Bongiorni a décidé avec sa famille de tenter une expérience : vivre pendant un an sans objets « Made in China. » La conclusion de ce défi est qu’il est impossible. Le « Made in China » est devenu partie intégrante du mode de vie américain, et la journaliste a publié un livre intitulé Un an sans « Made in China » pour relater sa tentative, livre qui est devenu un best-seller.
Sara Bongiorni a cherché à évacuer le « Made in China » de sa maison mais elle doit se rendre à l’évidence : dix ans plus tard, ce sont des produits à faible valeur ajoutée venus du Viet Nam, d’Indonésie et du Cambodge qui remplacent le « Made in China » de l’époque, et même parfois des produits fabriqués aux États-Unis mêmes.
De multiples raisons expliquent cette tendance : le courant mondialiste dans les pays développés suite à la crise financière mondiale, la prise de conscience de l’importance de passer du virtuel au réel pour redévelopper l’industrie manufacturière ; et puis dans le même temps, l’accroissement du coût de la main-d’oeuvre chinoise.
La question de la montée en gamme de l’industrie manufacturière se pose à l’échelle mondiale.
Peu après l’adoption par l’Allemagne, les États-Unis et d’autres pays développés de la stratégie « Industrie 4.0 » et de l’« Internet industriel », la Chine a mis en oeuvre à l’échelle nationale sa stratégie de la « fabrication intelligente ».
Ces deux dernières années, le ministère chinois de l’Industrie et de l’Informatisation a adopté 109 projets pilotes de fabrication intelligente dans 63 secteurs d’activités différents. Sans oublier de poursuivre sa coopération avec l’Allemagne, les États-Unis et la République de Corée concernant notamment l’établissement de normes et les échanges d’expériences pilotes. Le « Made in China », ce n’est pas seulement des coûts bas. La révolution de la fabrication intelligente est un aspect clé de la réforme du côté de l’offre dans l’industrie manufacturière.