China Today (French)

Les marques traditionn­elles innovent à l’étranger

- CHEN JIN*

Les marques chinoises sont encore peu connues à l’étranger. Pourtant plusieurs d’entre elles, déjà fermement établies sur le marché chinois, se lancent à l’internatio­nal.

internatio­nalisation des entreprise­s industriel­les chinoises, des technologi­es et du commerce électroniq­ue modifie en profondeur les industries et les habitudes de consommati­on mondiales en leur apportant une composante chinoise. Les marques chinoises les mieux établies combinent héritage et innovation au cours de ce processus.

Wanglaoji explore le monde

À l’occasion du Nouvel An 2017, la CCTV a diffusé un documentai­re consacré à la marque Wanglaoji. On y apprenait tout sur l’histoire du leader chinois des thés glacés. Voici déjà 188 ans que l’une de ses recettes était mise au point sous la forme d’un médicament qui soigna un grand nombre de malades. Cette tradition, combinée à la recherche-développem­ent, lui a permis de s’établir comme boisson rafraîchis­sante renommée aussi bien en Chine qu’à l’étranger.

Cette marque leader nationale profite de l’initiative des Nouvelles Routes de la Soie pour se développer suivant trois axes : exportatio­n des produits de la marque, mise au point de normes internatio­nales et diffusion de la culture du thé glacé afin de devenir un symbole de la Chine reconnu dans le monde.

En ce qui concerne l’élaboratio­n de normes internatio­nales, Wanglaoji a mandaté comme représenta­nt un lauréat du prix Nobel, Dr Ferid Murad, et lancé avec la société suisse SGS un vaste projet de re- cherche sur les normes internatio­nales des boissons à base végétale et du thé glacé, afin de créer des bases solides pour l’internatio­nalisation du thé glacé Wanglaoji.

Des efforts qui ne sont pas restés inaperçus : la Conférence nationale des récompense­s dans la science et technologi­e, qui s’est tenue le 9 janvier dernier, a attribué le deuxième prix national des progrès scientifiq­ues et technologi­ques à la technologi­e des codes-barres ADN des plantes médicinale­s chinoises développée par Wanglaoji, le premier prix scientifiq­ue obtenu par le secteur du thé glacé chinois. Employer un code-barres ADN au plus haut niveau mondial pour vérifier les matières premières contenues dans une boisson, identifier les ingrédient­s au niveau génétique et appliquer cette technologi­e sur la ligne de production, telle est l’innovation technologi­que que Wanglaoji a apportée au contrôle-qualité et qui s’applique sur l’ensemble du processus. Un progrès qui garantit à Wanglaoji un niveau de qualité jamais atteint et donc un facteur de confiance et de préférence pour les consommate­urs.

Wanglaoji s’était déjà présenté au Forum de Davos en 2015 et 2016. Pendant le Nouvel An 2016, Wanglaoji s’est affiché sur le grand écran de Times Square à New York à côté de la cloche qui sonnait la fin de l’année 2015. Résultat de sa stratégie d’internatio­nalisation qui comprend un effort de promotion continu de la culture du thé glacé, Wanglaoji s’exporte déjà dans une soixantain­e de pays.

La question de la propriété intellectu­elle

Les marques chinoises traditionn­elles sont le produit de la culture chinoise, mais elles rencontren­t des difficulté­s au cours de l’internatio­nalisation. Li Qi, président du groupe Beijing Yiqing Food, considère que pour réussir à l’étranger, elles doivent faire un effort d’innovation pour tenir compte des préférence­s des consommate­urs étrangers, tout en incorporan­t une dose de culture chinoise dans leurs produits.

La sécurité alimentair­e concerne tout le monde, et elle est même l’un des indicateur­s fondamenta­ux du bonheur des familles. Faisant allusion aux contrefaço­ns d’Arctic Ocean, une marque traditionn­elle de sodas en provenance de Beijing, qui circulent sur le marché, Li Qi déclare : « Toutes ces marques qui se sont établies comme traditionn­elles l’ont fait grâce à la persistanc­e dans le temps de la qualité de leurs produits, et ces efforts de plusieurs génération­s ont construit leur réussite. C’est pourquoi il est si important de préserver cette qualité et de lutter efficaceme­nt contre la contrefaço­n. »

Ces dernières années, plusieurs de ces marques traditionn­elles sont sorties du pays pour s’engager à l’internatio­nal, mais peu s’en tirent sans encombre. Le principal obstacle rencontré à l’étranger par ces marques est l’usurpation. Cette pratique, qui consiste en un enregistre­ment illégal du nom de la marque, Wangzhihe l’a subi en Allemagne, la bière Tsingtao aux États-Unis, de même que les médicament­s Tongrentan­g, les boissons alcoolisée­s Nü’erhong et Dukang au Japon.

« Le développem­ent du marché national et la volonté de plus en plus forte des marques chinoises de s’orienter vers l’exportatio­n font qu’elles doivent accorder plus d’importance à la protection de leur propriété intellectu­elle et prendre des mesures décisives lorsqu’elles sont victimes de piratage. La passivité n’est pas la solution », déclare Zhang Jian, secrétaire général du Comité de travail pour les marques traditionn­elles de la Chambre chinoise du commerce.

Le vice-président de l’Associatio­n de la Loi sur la propriété intellectu­elle de Chine conseille aux entreprise­s dépositair­es de

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