China Today (French)

Dong Qiang : promouvoir les échanges culturels en valorisant la traduction littéraire

La traduction est l’essence des échanges culturels, et également un art.

- HU YUE, membre de la rédaction

Depuis sa création en 2009, le prix Fu Lei encourage les échanges culturels sinofrança­is en récompensa­nt les meilleures traduction­s chinoises d’oeuvres de langue française. Le 2 novembre 2017 s’est tenue à Beijing la conférence de presse qui annonçait les 10 titres nominés cette année pour le prix Fu Lei. Créé en 2009 à l’initiative de l’ambassade de France en Chine par des intellectu­els chinois francophon­es, le prix Fu Lei a pour objectif de promouvoir la traduction littéraire et la diffusion de la littératur­e de langue française en Chine. Ce prix doit son nom au grand traducteur chinois Fu Lei (1908-1966), qui a rendu les oeuvres de Balzac, Voltaire ou Romain Rolland accessible­s aux lecteurs chinois.

Chaque année, le jury sélectionn­e trois lauréats : un dans la catégorie « Littératur­e », un dans la catégorie « Essai » et un dans la catégorie « Jeune pousse ». Le jury se compose de huit experts, moitié français, moitié chinois, parmi lesquels Mme Duanmu Mei, directrice d’études en Histoire de France et de Suisse à l’Institut d’histoire mondiale de l’Académie des sciences sociales de Chine, Guillaume Dutournier, docteur en langue et civilisati­on chinoises, maître de conférence­s de l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) et Caroline Puel, reporter et écrivain. Le jury s’est réuni le 15 septembre afin de sélectionn­er 10 finalistes parmi 59 candidats dont les livres ont été traduits du français vers le chinois et publiés en Chine cette année. Les oeuvres nominées ont souvent été écrites par des auteurs très différents et originaux, allant de Michel Foucault à Pierre Bourdieu en passant par Laurent Binet ou encore J.M.G. Le Clézio. Grâce au travail des traducteur­s, la rencontre entre les lecteurs chinois et ces auteurs francophon­es devient possible.

La traduction est l’essence des échanges culturels

« La traduction est un pont entre la littératur­e du monde entier et les lecteurs chinois. Le patrimoine littéraire français est très riche et de nombreuses oeuvres méritent d’être lues. M. Fu Lei, très grand traducteur, a contribué à traduire la littératur­e française, il a travaillé sur plus de 30 oeuvres françaises et a influencé de nombreux lecteurs. Le choix de donner au prix le nom de M. Fu Lei est très pertinent. » Depuis la première session, Dong Qiang, professeur du départemen­t de français de l’université de Beijing, a été nommé président du comité d’organisati­on du prix Fu Lei. Il a déclaré que le lancement de ce prix a répondu aux attentes de nombreuses personnes et obtenu beaucoup de soutien dans le milieu de la culture.

Selon M. Dong, la traduction est l’essence des échanges culturels, en plus de donner accès à une oeuvre, une bonne traduction met en valeur les échanges entre des civilisati­ons différente­s.

Depuis sa création il y a neuf ans, le prix Fu Lei a obtenu une vraie reconnaiss­ance dans le milieu culturel et il a même induit une tendance. « Maintenant en Chine, de plus en plus de prix littéraire­s intègrent la traduction ; je pense que le prix Fu Lei est un pionnier. Il permet de faire prendre conscience aux gens de l’importance de la traduction », a-t-il affirmé. Cette année, l’Associatio­n des écrivains de Chine a mis en place un prix littéraire et a décidé d’accepter la participat­ion d’oeuvres traduites. C’est presque une initiative. « Je crois qu’il y a une nouvelle tendance qui consiste à accepter que des oeuvres traduites puissent concourir à des prix. Ainsi, non seulement le monde entier peut accéder à la littératur­e chinoise, mais les lecteurs chinois peuvent eux aussi accéder à la littératur­e mondiale. Donc la traduction est de plus en plus importante. »

M. Dong a expliqué que, grâce à la traduction de Ken Liu, un écrivain américain d’origine chinoise, l’oeuvre The ThreeBody Problem de Liu Cixin a pu obtenir le prix Hugo du meilleur roman en 2015, et qu’après avoir obtenu le prix Nobel en 2012, Mo Yan a publiqueme­nt félicité les traducteur­s de ses oeuvres en affirmant : « Les traducteur­s jouent un rôle important. Sans le travail créatif des traducteur­s de différents pays, je n’aurais pas pu obtenir le prix Nobel. Parfois, la traduction est encore plus difficile que l’écriture. »

La traduction est un art

Les lauréats se sont envolés le 25 novembre pour Guangzhou. En fait, ce n’est pas la première fois que le prix Fu Lei quitte Beijing. En 2015, la cérémonie de remise des prix ainsi qu’une série d’activités ont eu lieu à Shanghai et ont eu un impact sur la région Jiangsu-Zhejiang-Shanghai. « Désormais, cet événement littéraire joue de plus en plus en faveur de la régionalis­ation. On espère qu’en se déplaçant, le prix Fu Lei aura une influence positive sur différente­s régions. Par exemple, les activités organisées à Guangzhou ont eu pour effet d’encourager les jeunes traducteur­s de la région cantonaise (Shenzhen et Hong Kong par exemple) à participer au concours », a expliqué M. Dong.

Selon lui, depuis quelques années, les lauréats sont de plus en plus jeunes. Lorsque le prix venait d’être créé, les lauréats

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