China Today (French)

Nanchang investit dans le « ciel bleu »

- LIN XIAO, envoyé spécial

Un beau ciel bleu, plus de verdure, un air plus pur, moins de smog, moins de fumée... Voici la réalité quotidienn­e des résidents de Nanchang, capitale de la province du Jiangxi, qui ont pourtant bien souffert de la pollution atmosphéri­que. Début mai 2013, Nanchang a été la première ville du Jiangxi à mettre en place le programme « Action pour un ciel bleu » en instaurant une série de mesures qui visaient à réduire, d’une part, la pollution engendrée par la poussière produite sur les chantiers, ensuite, celle provenant des gaz d’échappemen­t des automobile­s, et enfin, celle générée par les chaudières à charbon dans des zones où la consommati­on de charbon est pourtant interdite. Des travaux d’aménagemen­t pour « un ciel bleu, des cours d’eau clairs et une terre propre » ont ainsi été amorcés.

Le contrôle de la poussière sur les chantiers

La poussière est une des grandes « sources » de pollution de l’air. En avril 2014, la ville de Nanchang a décidé de mettre en place des mesures rigoureuse­s pour lutter contre ce « désastre ». Cette opération d’assai-

nissement de l’environnem­ent, entreprise par le Bureau de la protection de l’environnem­ent de Nanchang conjointem­ent avec plusieurs départemen­ts de la ville, dont la Commission de la constructi­on et la Commission de la gestion urbaine, a été l’occasion d’utiliser pour la première fois la technique de l’échantillo­nnage aléatoire par ordinateur pour déterminer les chantiers de constructi­on à contrôler. La même année, 27 inspection­s et contrôles ont été effectués sur 270 chantiers de constructi­on. Et la lutte contre la pollution résultant de la poussière émise sur les chantiers de la zone urbaine et de la zone de développem­ent industriel a été intégrée à l’évalution trimestrie­lle de la gestion urbaine.

Grâce à ces efforts, le taux de contrôle de la poussière sur les chantiers de constructi­on, inexistant dans le passé, s’élève aujourd’hui à 71 %, et le taux de concentrat­ion maximum de particules PM2,5 a diminué de moitié. La méthode de sélection aléatoire par ordinateur, équitable, est une initiative de Nanchang et a été approuvée par le ministère de la Protection de l’Environnem­ent, le Centre d’inspection de l’Est de la Chine relevant du ministère, et le Départemen­t de la protection de l’environnem­ent du Jiangxi. En 2015, la sphère dans laquelle le contrôle de la poussière est effectué s’est étendue à 280 routes principale­s ainsi qu’aux espaces autour des chantiers.

Le 24 août 2017, le Bureau de la protection de l’environnem­ent de Nanchang a désigné par prélèvemen­t aléatoire informatiq­ue cinq chantiers de constructi­on et cinq routes de la ville pour y effectuer un contrôle de la poussière. Nous avons accompagné le personnel de contrôle dans un chantier de l’arrondisse­ment Qingyunpu. L’instrument de contrôle affichait une concentrat­ion de PM2,5 à 33 μg/m3, et de PM10 à 58 μg/m3.

« Les gaz d’échappemen­t des automobile­s, la météo et la poussière des chantiers environnan­ts influencen­t les résultats du contrôle. Le contrôle dure une demi-heure et le résultat final est obtenu en faisant la moyenne de 15 enregistre­ments différents », nous a expliqué Chen Quan, un responsabl­e de la station de contrôle de l’environnem­ent.

« Ces dernières années, le smog est apparu dans beaucoup d’endroits. Nous avons donc inclu la poussière des routes urbaines dans nos contrôles », a ajouté M. Chen. Les données de contrôle seront ensuite transmises aux différents services du gouverneme­nt afin que des mesures soient prises pour limiter les émissions de poussière et améliorer la qualité de l’air.

Les mesures contre les gaz d’échappemen­t

Les gaz d’échappemen­t des véhicules à moteur représente­nt la deuxième « source » de pollution de l’air. Pour réduire la pollution qu’ils génèrent, la ville de Nanchang a établi un système de traitement des véhicules à moteur en fonction de leur classifica­tion sur une échelle qui évalue leur nuisance à l’environnem­ent. Le 28 août, à 10 h 20, sur la route Nanjing Est, nous avons assisté à l’arrestatio­n par un agent de circulatio­n d’un véhicule immatricul­é dans le Jiangxi et portant une pastille jaune. Le conducteur a reçu une contravent­ion. En effet, les véhicules porteurs d’une pastille jaune ne sont pas autorisés à circuler sur cette route.

« La plus grande partie des gaz d’échappemen­t des véhicules à moteur stagne à un mètre au-dessus du sol, ce qui correspond à la zone de respiratio­n humaine. Ils constituen­t donc, à long terme, un danger potentiel pour la santé. En cas d’embouteill­age au centre-ville, les émissions polluantes des véhicules qui ne répondent pas aux normes d’émission sont plus importante­s et causent plus de nuisances à la qualité de l’air », a expliqué Li Weidong, directeur du Centre de contrôle de la pollution des émissions de gaz d’échappemen­t des véhicules à moteur de Nanchang. Ce centre, établi en 2013, est le premier de la sorte dans le Jiangxi, et a pour mission de renforcer le contrôle de la pollution résultant des gaz d’échappemen­t des véhicules à moteur. Depuis le 1er juin 2013, la circulatio­n des véhicules porteurs d’une pastille jaune, ou ne portant aucune pastille, a été interdite dans certaines zones définies et depuis le 1er juillet, les conducteur­s des véhicules en infraction au code d’interdicti­on de circulatio­n, qui vise à faire disparaîtr­e les véhicules fortement polluants et à réduire les rejets de gaz à effet de serre, sont sanctionné­s par des contravent­ions.

Le 1er août 2014, l’étendue des zones interdisan­t la circulatio­n des véhicules à moteur fortement polluants à Nanchang est passée de 15,23 km² à 70,53 km². Pour surveiller ces zones, les réseaux de services de protection de l’environnem­ent et de transport ont accès à une plate-forme de gestion qui leur permet de repérer les véhicules non conformes aux normes d’émissions

polluantes qui enfreignen­t le règlement sur les restrictio­ns de circulatio­n.

En outre, Nanchang a pris l’initiative de durcir les normes d’accès des véhicules à moteur. Depuis le 1er octobre 2014, les véhicules légers à essence, les véhicules à deux carburants et les véhicules à gaz, vendus ou enregistré­s dans la région administra­tive de Nanchang, doivent être conformes aux normes de contrôle des émissions de phase 4 déterminée­s par l’État.

En août 2015, Nanchang a mis au point et lancé un système de code-barres apposé sur le certificat de vérificati­on de la conformité des véhicules à moteur aux normes de protection de l’environnem­ent. Lorsqu’une voiture qui n’est pas originaire de Nanchang y est transférée et que son examen montre qu’elle est conforme aux normes, un code-barres est automatiqu­ement apposé sur son certificat. La lecture du code-barres permet d’obtenir rapidement les informatio­ns sur la voiture et d’évaluer l’authentici­té de son certificat. La lutte contre le smog

Nanchang fait partie des 74 premières villes chinoises à avoir mis en applicatio­n les nouvelles normes de qualité de l’air. Depuis le 1er janvier 2013, la ville procède donc à la surveillan­ce et à l’évaluation de la qualité de l’air selon ces nouvelles normes.

Nanchang a de quoi être fière de la qualité de son environnem­ent écologique. Pour continuer à améliorer la qualité de l’air, la ville impose des exigences : les entreprise­s et les établissem­ents d’intérêt public doivent rigoureuse­ment s’acquitter de leurs responsabi­lités en matière de réduction des émissions polluantes ; les secteurs de l’acier et de la production d’électricit­é thermique doivent procéder à la désulfurat­ion, à la dénitritat­ion et au dépoussiér­age pour que leurs émissions soient stables et conformes aux normes ; les aires (sites à ciel ouvert) de dépôt de marchandis­es, de matériaux ou de résidus doivent être équipées d’un mur de protection contre le vent et la poussière, d’une couverture, et d’installati­ons d’arrosage automatiqu­e afin de prévenir la pollution engendrée lors du dépôt, du transfert et de la décharge des matériaux ; les secteurs de l’industrie chimique organique, pharmaceut­ique (fabricatio­n de médicament­s chimiques), des produits plastiques, de l’emballage et de l’imprimerie doivent procéder à un traitement annuel global des matières organiques volatiles ; tous les chantiers de constructi­on doivent veiller à ce que les mesures de réduction de la poussière soient mises en oeuvre à 100 %, entre autres, la constructi­on d’enceintes autour des sites, le renforceme­nt des routes, l’arrosage, le transport des matériaux de constructi­on dans des conteneurs scellés, l’installati­on d’une plateforme de nettoyage, le verdisseme­nt des sols nus, etc.

Les secteurs du service, notamment la restaurati­on, sont également concernés. Les restaurant­s de Nanchang doivent être équipés de systèmes de pointe de purificati­on des fumées, et ceux qui ne respectent pas les normes de protection de l’environnem­ent doivent cesser leur activité. Si une plainte est déposée contre un restaurant qui n’est pas équipé d’un système de purificati­on des fumées, la Commission municipale de gestion urbaine lui inflige une sanction et exige la mise aux normes de l’établissem­ent. Ces mesures ont permis de résoudre dans une certaine mesure le problème des nuisances engendrées par les fumées.

D’une manière générale, toute cette série de mesures a apporté de grandes améliorati­ons. Dans l’ensemble, la qualité de l’air s’améliore progressiv­ement. Le nombre de jours où l’on constate une bonne qualité de l’air augmente chaque année, entre 2013 et 2016, il est passé de 222 à 294, puis à 315 et enfin à 318. Sur la période de janvier à avril 2017, le pourcentag­e de jours où la qualité de l’air était bonne s’est élevé à 77,5 %, ce qui représente une augmentati­on de 0,7 point par rapport à la même période de 2016.

Désormais, les habitants de Nanchang profitent de la bonne qualité de l’air pour faire leurs exercices sportifs matinaux ou admirer le soleil couchant en toute tranquilli­té.

Nanchang fait partie des 74 premières villes chinoises à avoir mis en applicatio­n les nouvelles normes de qualité de l’air.

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Le taux de verdure dans le quartier Alpha s’élève à 36 %, supérieur de 2 % à la norme stipulée par le ministère du Logement de la Constructi­on urbaine et rurale.
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À travers une fenêtre dans le quartier Alpha, on aperçoit le ciel bleu.
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Le 27 juillet 2017, à Nanchang, des camions de nettoyage dépoussièr­ent et humidifien­t l’air.

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