Kevin Rudd : le « rêve chinois » réalisé à Pudong
Lujiazui, quartier financier dans la nouvelle zone de Pudong, à Shanghai, rassemble le Centre financier international de Shanghai (CFIS), le Centre de convention international de Shanghai (CCIS), à côté desquels se dressent la Tour de Perle de l’Orient, bâtiment phare de la ville, et le nouveau magasin porte-drapeau de Disney. C’est dans le CCIS que s’est tenu le 7e Forum mondial sur la sinologie les 10 et 11 décembre dernier, en présence de Kevin Rudd, ancien premier ministre australien et président de l’Asia Society Policy Institute. M. Rudd, « bon connaisseur » de la Chine surnommé « Vieux Lu » par ses amis chinois, est venu en Chine, une centaine de fois et a occupé plusieurs fonctions durant les trente dernières années : premier ministre, ministre des Affaires étrangères, parlementaire, homme d’affaires et diplomate.
Réalisation du « rêve chinois » à Pudong
M. Rudd a un lien particulier avec la mégapole de Shanghai. Dans les années 1980, quand il était consul général intérimaire à Shanghai, sa femme et lui promenaient souvent leur enfant dans le Bund. Wang Daohan, alors maire de Shanghai, l’avait invité à dîner et lui avait confié qu’il espérait que les amis étrangers puissent rendre service au développement de Shanghai. Cinq ans plus tard, il est retourné à Shanghai, où il est invité par le nouveau maire Zhu Rongji, qui l’a reçu dans la mairie – l’ancien bâtiment de HSBC. Le maire lui a expliqué alors que le gouvernement municipal a annoncé la création de la zone de développement économique de Pudong.
M. Rudd se rappelle : « Nous avons alors regardé par la fenêtre, et nous n’avons rien vu sur l’autre rive du fleuve Huangpu. Et j’ai pensé qu’il rêvait. »
Mais aujourd’hui, M. Rudd, au beau milieu du Centre financier de Lujiazui, constate que le « rêve chinois » s’est réalisé à Pudong.
« Le XIXe Congrès du PCC vient de se terminer, et le monde entier se focalise sur la Chine. Il y a une trentaine d’années, au moment où je venais d’arriver en Chine, seuls les chercheurs ou les diplomates étaient intéressés par le Congrès du PCC. Mais aujourd’hui, presque tout le monde l’est. La raison est simple : la Chine monte en puissance. »
« La Chine connaît une renaissance »
« Si l’on considère le développement de la Chine durant les 30 ou 40 années écoulées d’un point de vue historique et à travers des comparaisons internationales, on constate des changements réels. »
Dans les années 1980, poursuit M. Rudd, l’économie de la Chine était semblable à celle de l’Australie. Aujourd’hui, selon lui, en vertu du calcul des taux de change du marché, la Chine pourrait devenir la première économie mondiale dans les dix ans à venir.
Dans le même temps, la politique étrangère de la Chine a également changé. « Quand je travaillais à Beijing, la politique de Deng Xiaoping était relativement simple : ‘‘maintenir le profil bas et ne jamais se mettre en avant’’. Aujourd’hui, celle de Xi Jinping consiste à ‘‘oeuvrer avec dynamisme et dans un esprit entreprenant à agir comme il se doit’’. »
« Beaucoup de nouvelles notions, relatives à un nouveau type de relations internationales, aux relations entre les grands pays, à la réforme du système diplomatique, à la lutte concernant l’ordre international, à la réforme des institutions internationales,