Construire ensemble un « paradis »
En Chine, il existe des entrepreneurs privés qui prennent soin de la nature, qui se dévouent à l’intérêt public et qui souhaitent créer une communauté de vie où l’homme et la nature ont chacun leur place. Pour protéger l’environnement et pour encourager et soutenir un plus grand nombre de forces sociales à participer à la protection de l’environnement, ils ont créé spontanément une organisation à but non lucratif —la Paradise International Foundation. À l’aide de cette plate-forme, ils souhaitent rassembler la force et la sagesse de chacun d’entre nous afin qu’ensemble, nous puissons défendre notre planète.
Pourquoi ont-ils choisi de l’appeler la fondation Paradise ? Ma Yun (Jack Ma), l’un de ses fondateurs, co-président du groupe consultatif volontaire de la fondation, et également fondateur d’Alibaba, explique qu’ils espèrent que dans dix ou vingt ans, la Chine aura une eau et un air plus purs. Wang Dezhi, vice-président, directeur général et principal scientifique de la fondation, a ajouté : « Dans la culture chinoise, le mot “paradise” décrit bien un environnement harmonieux entre l’homme et la nature. Et c’est exactement l’objectif vers lequel nous tendons. »
Un développement coordonné entre la réserve et la communauté
« Actuellement, the Paradise International Foundation développe un mode de protection qui s’appelle “zone protégée civile”. Il consiste à mettre en place une protection non seulement efficace, en s’appuyant sur des méthodes scientifiques, mais aussi durables, en s’appuyant
sur des moyens commerciaux. » Selon Wang Dezhi, la fondation agit dans trois domaines principaux, à savoir la protection des terres à grande valeur écologique, la production de produits naturels et la sensibilisation du public à la nature.
La réserve de Laohegou, première zone civile protégée établie par la fondation, se trouve dans le district de Pingwu, dans la province du Sichuan. Laohegou est un célèbre habitat du panda géant en Chine, mais c’est également une ferme forestière appartenant à l’État. Pour mieux protéger l’habitat du panda géant, après avoir signé avec le gouvernement de Pingwu un accord de gestion sur 50 ans et obtenu le droit de management, la fondation a construit une réserve basée sur la ferme forestière qui existait déjà et se charge désormais de la financer. « En réalité, l’important n’est pas de savoir qui s’occupe de la gestion de cet endroit, mais plutôt que les employés qui y travaillent fassent véritablement attention à la protection de cette réserve. » Selon Wang Dezhi, une équipe de protection a été mise en place dans la réserve et sa performance doit être périodiquement évaluée. « Si la réserve est bien protégée, les employés gagnent un bon salaire ; sinon, leur salaire est revu à la baisse. »
La réserve de Laohegou distingue strictement les activités de la zone protégée et celles de la zone limitrophe. Dans la zone protégée où vivent les pandas géants, toutes les activités humaines susceptibles de déranger les animaux sont interdites. Les anciennes activités humaines ont donc été déplacées vers les zones voisines de la réserve. « Ici, on considère que c’est l’homme qui perturbe la vie des animaux, par exemple en chassant, en pêchant ou en arrachant des plantes médicinales. Les animaux n’ont pas besoin de l’aide de l’homme. Ils peuvent se développer bien mieux qu’on ne se l’imagine, à condition de ne pas être dérangés », a déclaré Wang Dezhi, qui a également expliqué que l’interdiction engendrait une difficulté : comment les habitants locaux peuvent-ils continuer à vivre ? Pour résoudre ce problème, la fondation a construit un village qu’ils ont appelé « village de démocratie » près de la réserve, afin d’inciter les habitants à vivre, à produire et à développer des produits écologiques dans la zone limitrophe et étendue. « En dehors de la zone protégée, on trouve de l’eau, de l’air et une terre qui sont très propres. Par conséquent, nous voulons encourager les gens à profiter de ces ressources saines et à produire des produits agricoles locaux qui soient fiables et plus sains, sans répandre des insecticides et des fertilisants chimiques. » Les produits ainsi fabriqués, à savoir du bacon, du poulet, du miel et de l’alcool de miel, ont pu être commercialisés sous le nom de « Paradise made ». Les recettes provenant des ventes permettent d’une part, d’augmenter les revenus des habitants, et d’autre part, d’entretenir, construire et gérer la réserve. D’après Wang Dezhi, quand ils ont commencé à développer les produits écologiques en 2013, seuls neuf foyers participaient ; en 2017, on en comptait 104. Par ailleurs, en 2016, chaque foyer participant a pu obtenir une augmentation de ses revenus de 10 000 yuans et la même année, la réserve de Laohegou a commencé à réaliser son autosuffisance financière.
Wang Dezhi a ajouté qu’à l’avenir, la fondation souhaitait organiser des activités de loisirs dans la zone étendue et héberger les visiteurs chez les locaux pour qu’ils puissent être au plus proche de la nature et pour apporter à la communauté de nouvelles opportunités de développement. « Voilà le mode de protection des “zones protégées civiles” promu en Chine par la Paradise International Foundation. Si l’on veut réussir à apporter une bonne protection à un endroit, il faut également prendre en compte son développement afin de réaliser un développement coordonné de la réserve et de la communauté. »
Outre Laohegou, la Paradise International Foundation a également fondé la réserve de Bayuelin dans la province du Sichuan, la réserve de Xianghai dans la province du Jilin et la réserve de Xicaohai dans la province du Yunnan. Toutes ces réserves suivent le mode des « zones protégées civiles ». En outre, la fondation projette de construire une zone civile protégée à Jiulongfeng, à l’ouest des monts Huangshan, dans la province de l’Anhui, et une à Shennongjia, dans la province du Hubei.
Des tentatives de protection à l’étranger
Le travail de la Paradise International Foundation, institut chinois de protection de l’environnement, dépasse les frontières de la Chine.
Selon Wang Dezhi, la fondation lancera en 2018 et pour 10 ans un « Prix annuel pour les écologistes en Afrique », afin de récompenser chaque année 50 défenseurs de première ligne qui travaillent dans les réserves africaines. « L’Afrique est l’habitat d’innombrables animaux sauvages, mais aujourd’hui, les chasses illégales y