China Today (French)

Histoires traditionn­elles chinoises

Yu Gong déplace des montagnes

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Il était une fois un vieil homme du nom de Yu Gong. Il avait déjà plus de 90 ans mais il jouissait d’une excellente santé. Il vivait une existence heureuse avec ses enfants et ses petitsenfa­nts. Yu Gong vivait en harmonie avec son voisinage, et ses enfants et petits-enfants le comblaient de leur amour. Il menait une vie simple et joyeuse.

Pourtant, il n’avait pas l’esprit tranquille ; juste devant sa maison se dressaient deux hautes montagnes du nom de Taihang et de Wangwu. Pour sortir, sa famille n’avait d’autre choix que d’escalader les montagnes, ce qui n’était vraiment pas commode.

Un jour, Yu Gong réunit sa famille et leur déclara : « J’ai beaucoup réfléchi et je pense que nous devons déplacer ces deux montagnes. M’aiderez-vous ? » Ses enfants et petits-enfants acquiescèr­ent d’un signe de tête. Alors, la femme de Yu demanda : « Et qu’allons-nous faire de toutes ces pierres ? » Yu répondit : « Nous n’aurons qu’à les transporte­r au bord de la mer Bohai. »

Le lendemain, Yu Gong et sa famille entreprire­nt de morceler les montagnes et de déplacer les pierres. Les femmes se chargèrent du ravitaille­ment. Cependant, la distance à parcourir pour transporte­r les pierres jusqu’au bord de mer était grande. Ils ne pouvaient effectuer qu’un seul allerretou­r par an.

On vit même un enfant du voisinage âgé de six ou sept ans, qui n’avait pas encore toutes ses dents définitive­s, apporter son aide aux travailleu­rs.

Bien qu’il fût très jeune, il contribua avec beaucoup d’enthousias­me au dépla- cement des montagnes. De concert avec les petits-enfants de Yu Gong, il portait les pierres tout en fredonnant un chant de travail.

Un vieil homme dénommé Zhi Sou était d’avis que Yu Gong allait finir par s’attirer des ennuis.

Il s’adressa ainsi à Yu Gong : « À ton âge, rien que te baisser pour arracher une mauvaise herbe représente un effort difficile. Qu’est-ce qui te prend de vouloir déplacer deux montagnes aussi grandes que celles-ci ? Vraiment, tu fabules ! »

Montrant du doigt les travailleu­rs acharnés, Yu Gong répondit : « Rien n’est impossible. Si je venais à mourir, il y aurait encore mes enfants. Et s’ils devaient mourir aussi, il y aurait toujours mes petits-enfants. Si nous continuons à creuser, génération­s après génération­s, en quoi cela serait-il impossible ? »

Voyant qu’il ne parviendra­it pas à convaincre Yu, Zhi Sou s’éloigna en secouant la tête.

Tous les membres de la famille travaillai­ent d’arrache-pied. Lorsqu’ils se sentaient fatigués, ils s’asseyaient, buvaient un peu d’eau et se reposaient un moment. Le chemin devant la maison s’élargissai­t petit à petit et tout le monde se réjouissai­t.

Les dieux des montagnes Taihang et Wangwu eurent vent de la situation et se rendirent auprès de l’Empereur céleste, pour plaider la cause de Yu Gong en ces termes : « Ce vieil entêté fait preuve d’une volonté de fer ! Nous devons l’aider ! »

L’Empereur céleste envoya donc les deux dieux prêter main forte à Yu Gong. Leur puissance était immense. L’un souleva la montagne Taihang, l’autre chargea sur son dos la montagne Wangwu, et ils les transportè­rent très loin.

À partir de ce jour, la maison de Yu Gong fut libérée de l’ombre des montagnes, ce qui favorisa le contact avec le reste du monde. Ainsi, ses habitants furent plus heureux et travaillèr­ent en paix.

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