China Today (French)

Vu de Chine Une croissance chinoise de qualité contribuer­a à la stabilité mondiale

- LIU HE*

En janvier 2017, le président Xi Jinping a prononcé au Forum de Davos un discours intitulé « Assumer ensemble les responsabi­lités et promouvoir ensemble le développem­ent mondial », qui soutenait fermement le processus de mondialisa­tion. Le discours a été largement salué par la communauté internatio­nale.

Depuis un an, la Chine s’attache à mettre en oeuvre l’initiative du président Xi, s’oppose au protection­nisme sous toutes ses formes, renforce la protection des droits de propriété intellectu­elle, encourage les concurrenc­es loyales, facilite les accès au marché du secteur financier, accroît les importatio­ns et travaille à la constructi­on de « la Ceinture et la Route » en vue de faire progresser la mondialisa­tion par des actions concrètes. Les futures politiques économique­s chinoises

Le XIXe Congrès du PCC, qui a confirmé le Comité central du PCC avec le camarade Xi Jinping comme noyau dirigeant, fait de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère le guide d’action pour le développem­ent de la Chine. Le Congrès s’est fixé l’objectif ambitieux de construire d’ici 2050 un pays socialiste moderne et puissant en deux étapes : l’une de 2020 à 2035 et l’autre de 2035 à 2050. Il a également indiqué l’orientatio­n des politiques économique­s chinoises pour les années à venir.

Le rapport du XIXe Congrès est un programme d’action politique hautement transparen­t, dont les objectifs, qui ont valeur de promesses solennelle­s faites par le PCC devant la population chinoise, doivent être tenus. L’accompliss­ement de tous ces objectifs offrira de nouvelles opportunit­és de développem­ent à de nombreux pays.

Dans les prochaines années, les politiques économique­s chinoises seront conçues par des organes de haut niveau autour des objectifs énoncés dans le rapport du XIXe Congrès du PCC. Pour atteindre ces objectifs, il faut s’en tenir au « principe général » et à la « ligne directrice », et mener à bien « trois luttes décisives ».

Tout d’abord, il faut expliciter ce que l’on entend par « principe général » : l’économie chinoise est passée d’une phase de croissance accélérée à une phase de développem­ent de qualité. Dans les années à venir, la Chine s’appuiera sur ce principe pour élaborer ses politiques macro-économique­s, ses politiques structurel­les, ses politiques de réforme et ses politiques sociales.

Le passage d’une croissance accélérée à un développem­ent de haute qualité est une exigence inhérente au développem­ent économique. La Chine se trouve actuelleme­nt dans la phase où le revenu annuel par habitant est en train de passer de 8 000 dollars à 10 000 dollars et plus. La réalisatio­n d’un développem­ent de qualité consiste pour l’essentiel à évoluer vers une optimisati­on des structures plutôt que de se focaliser sur l’augmentati­on du volume économique global.

Cette exploratio­n d’un nouveau mode de développem­ent dans le contexte de l’ouverture élargira les marges de développem­ent des nouvelles industries, par exemple, l’industrie manufactur­ière et le secteur tertiaire, en lien avec la montée en gamme de la consommati­on, ou

les industries bas carbone, telles que l’architectu­re verte, le transport intelligen­t et les nouvelles énergies qui sont liées à la recherche d’un nouveau type d’urbanisati­on. Tout cela créera de nouvelles opportunit­és, tant pour les entreprise­s chinoises que pour les entreprise­s du monde entier. Bien sûr, les industries concernées seront très nombreuses, car cette transforma­tion fait partie d’un processus de modernisat­ion du système industriel dans son ensemble.

Dans ce domaine, on constate déjà de grands changement­s. La demande intérieure de l’économie chinoise augmente progressiv­ement. La consommati­on intérieure contribue à hauteur de 58,8 % à la croissance de l’économie chinoise, soit 4 points de plus qu’il y a cinq ans. La valeur ajoutée du secteur des services représente 60 % du PIB, soit 5 points de plus qu’il y a cinq ans. Au cours des cinq dernières années, environ 80 millions d’habitants ont quitté la campagne pour s’installer en ville. Le taux d’urbanisati­on chez les résidents permanents a atteint 58,52 %, soit 6 points de plus qu’il y a 5 ans. L’intensité énergétiqu­e a été réduite de 23,9 %.

Promouvoir la réforme structurel­le du côté de l’offre constitue la ligne directrice. À l’heure actuelle en Chine, on constate une incapacité du système de l’offre à s’adapter aux changement­s du système de la demande. Il existe des dérives structurel­les entre l’offre et la demande qu’il s’agit de réajuster sans tarder. Pour réaliser un développem­ent de qualité, il est nécessaire d’améliorer, à travers la réforme, la qualité du système de l’offre.

Les points clés de la réforme structurel­le du côté de l’offre sont les suivants : réduction des surcapacit­és de production, déstockage dans le secteur immobilier, affaibliss­ement de l’effet de levier, baisse des coûts et renforceme­nt des maillons faibles dans les services publics, les infrastruc­tures et dans les mécanismes institutio­nnels. Ces mesures ont pour objectif de rendre le système de l’offre plus adapté et plus innovant. Des progrès ont déjà été réalisés. Depuis 2016, la capacité de production de l’acier a été réduite de plus de 115 millions de tonnes et celle du charbon de plus de 500 millions de tonnes. Nous avons régulé le rapport offre-demande grâce à l’applicatio­n de prix rationnels, ce qui a déjà fait remonter les prix dans certains secteurs. La productivi­té globale a connu un tournant en 2016 et a repris une tendance à la hausse, induisant un débordemen­t positif.

Promouvoir la réforme structurel­le du côté de l’offre constitue la ligne directrice.

Les « trois luttes décisives » sont : la prévention et la neutralisa­tion des risques financiers majeurs, l’éradicatio­n avec précision de la pauvreté, et enfin la lutte contre la pollution. Ces trois luttes révèlent les maillons faibles du développem­ent chinois. Selon la loi du minimum, la résolution de ces problèmes permet de garantir la constructi­on intégrale d’une société de moyenne aisance en Chine.

Premièreme­nt, il faut mener à bien la lutte contre les risques financiers majeurs. Parmi tous les risques auxquels la Chine est confrontée, les risques financiers sont les plus importants. La Chine va suivre le principe général « aller de l’avant à pas assurés ». En ce qui concerne les problèmes majeurs que représente­nt par exemple la finance de l’ombre ou les dettes cachées des gouverneme­nts locaux, la Chine essaiera, d’ici trois ans, de maîtriser le ratio de levier macro-économique, d’accroître l’adaptabili­té des structures financière­s, de rendre les institutio­ns financière­s plus à même de servir l’économie réelle, de prévenir efficaceme­nt les risques systémique­s et d’élever le niveau du cycle vertueux du système économique.

Pour s’attaquer à ce problème, la Chine dispose de plusieurs atouts. Le pays a vu son activité économique ralentir et se stabiliser. La situation générale de l’économie chinoise tendant au mieux à long terme reste inchangée ; le développem­ent économique présente un énorme potentiel, grâce à l’urbanisati­on, la montée en gamme des industries traditionn­elles et le développem­ent innovant ; dans l’ensemble, le système financier est parfait et le taux d’épargne est assez élevé. Depuis le quatrième trimestre de l’an dernier, la croissance du ratio de levier macro-économique a ralenti, ce qui est bon signe. De plus, la conscience des risques financiers s’est renforcée, ce qui a créé de bonnes conditions psychologi­ques pour prévenir ce type de risque.

Il est à noter que la formation des risques financiers chinois est liée à un contexte internatio­nal spécifique, et la prévention des risques est donc étroitemen­t liée aux changement­s du marché extérieur. Surmonter ces risques financiers est une étape importante dans le maintien de la stabilité de l’économie mondiale. Nous saluons la participat­ion de la communauté internatio­nale et souhaitons coopérer avec celle-ci.

Deuxièmeme­nt, nous devons mener à bien la lutte ciblée contre la pauvreté. Au cours des cinq dernières années, sous la direction du président Xi Jinping, la Chine a déclenché une lutte sans précédent contre la pauvreté. Le nombre d’habitants en milieux ruraux vivant dans la pauvreté est passé de 100 millions à 30 millions. D’ici trois ans, notre tâche est d’éliminer complèteme­nt la pauvreté. En 2018, 10 millions de Chinois vont sortir de la pauvreté, notamment par la voie du déplacemen­t pour 2,8 millions d’entres eux, c’est-à-dire qu’ ils seront déplacés dans un endroit où les conditions de vie sont meilleures.

Troisièmem­ent, nous devons continuer de lutter contre la pollution. Promouvoir le développem­ent vert et à bas carbone est devenu une priorité pour la population chinoise. Cela implique de transforme­r le mode de développem­ent traditionn­el. Ces trois prochaines années, nous allons intensifie­r les efforts pour réduire sensibleme­nt les émissions des principaux polluants, diminuer l’intensité de la consommati­on des ressources naturelles, améliorer globalemen­t la qualité de l’environnem­ent écologique et élever considérab­lement le niveau du développem­ent vert. La priorité est accordée à la lutte contre la pollution atmosphéri­que.

En fait, à travers cette lutte contre la pollution, la Chine entend honorer par des actions concrètes les engagement­s qu’elle a pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Nous poursuivro­ns sans faillir cette voie et souhaitons renforcer, sur tous les plans, la coopératio­n avec la communauté internatio­nale à ce sujet.

Poursuivre la réforme et l’ouverture

Pour atteindre les objectifs cités ci-dessus, il faudra nécessaire­ment accélérer la réforme et l’ouverture. L’année 2018 marque le 40e anniversai­re du lancement de cette politique qui a permis à l’économie chinoise de réaliser au cours des 40 dernières années une croissance spectacula­ire et qui sera déterminan­te dans la réalisatio­n d’un développem­ent économique de qualité à l’avenir.

Nous devons non seulement insister sur le rôle décisif que le marché joue dans la répartitio­n des ressources, mais aussi protéger les droits de propriété, surtout les droits de propriété intellectu­elle, valoriser pleinement le rôle primordial des entreprene­urs, encourager la concurrenc­e, tout en nous opposant au monopole et enfin améliorer le système de régulation macro-économique.

Nous devons poursuivre l’ouverture tous azimuts, renforcer l’adéquation aux règles économique­s commercial­es internatio­nales, assouplir considérab­lement l’accès au marché, élargir l’ouverture du secteur tertiaire, notamment celle du secteur de la finance, et créer un environnem­ent intérieur d’investisse­ment attractif.

Nous sommes convaincus que les dispositif­s institutio­nnels ouverts et inclusifs, ainsi que la circulatio­n libre et ordonnée des facteurs de production sont les conditions nécessaire­s pour maintenir une croissance économique durable. Nous accordons la même importance aux stratégies « introduire de l’étranger » et « sortir du pays », et souhaitons accroître les investisse­ments croisés et les échanges commerciau­x avec d’autres pays dans le but de construire ensemble une économie mondiale ouverte.

Le développem­ent accéléré de la Chine ces dernières années a fait émerger une classe moyenne d’environ 400 millions d’individus, qui est aujourd’hui la plus importante au monde et qui ne cesse de s’agrandir. Elle constitue un marché gigantesqu­e qui contribuer­a au développem­ent mondial.

L’initiative « la Ceinture et la Route » a été lancée par la Chine, mais s’adresse au monde entier. Nous renforcero­ns la tendance générale de la reprise économique mondiale en créant des conditions matérielle­s et un environnem­ent humain d’interconne­xion et en accroissan­t la demande effective.

Construire une communauté de destin

Le thème du forum économique mondial de Davos cette année, « Créer un avenir commun dans un monde fracturé », s’ancre dans la réalité actuelle. Aujourd’hui, l’économie mondiale se redresse, les principale­s économies ont enregistré une croissance synchronis­ée pour la première fois depuis la crise financière internatio­nale ; le commerce internatio­nal et les investisse­ments sont en train de rebondir. On estime que l’économie mondiale entre dans un nouveau cycle de croissance.

Il reste cependant de profondes contradict­ions dans l’économie mondiale qui doit encore faire face à de nombreux problèmes, tels que les lourdes dettes, les bulles sur les marchés boursier et immobilier, le protection­nisme, ainsi qu’une multitude de conflits régionaux et internatio­naux. Cela représente de grandes incertitud­es. Pour relever ces défis, la communauté internatio­nale doit déployer tous ses efforts, maintenir la dynamique du développem­ent économique et faire passer l’économie mondiale d’une reprise cyclique à une croissance durable.

Aucun pays ne peut affronter seul les défis planétaire­s que représente­nt le changement climatique, l’épée à double tranchant du progrès technique et le terrorisme. Nous devons nous débarrasse­r des obstacles, forger une pensée stratégiqu­e, renforcer la compréhens­ion, la tolérance et la confiance mutuelles, mener une coopératio­n plus rationnell­e et plus pragmatiqu­e. Nous nous devons de promouvoir une mondialisa­tion économique qui soit plus ouverte, inclusive, équilibrée, bénéfique à tous et gagnant-gagnant. Il nous faut construire des relations internatio­nales d’un nouveau type basées sur le respect mutuel, l’équité et la justice, la coopératio­n gagnant-gagnant et faire progresser la constructi­on de la communauté de destin. C’est ainsi que nous pourrons réaliser la prospérité partagée.

Tout comme le président Xi Jinping l’a indiqué dans son discours prononcé lors du Forum de Davos l’an dernier, « Si nous intégrons dans notre conscience l’idée de communauté de destin en travaillan­t la main dans la main et que nous assumons ensemble les responsabi­lités en restant solidaires, le monde sera meilleur et les peuples mèneront une vie plus heureuse ».

Je voudrais souligner que la Chine restera toujours un pays bâtisseur de la paix mondiale, contribuan­t au développem­ent dans le monde, et défendant l’ordre internatio­nal. Bien que sa puissance économique se soit accrue ces dernières années, la Chine n’en demeure pas moins un pays en développem­ent. Nous allons d’abord résoudre nos propres problèmes, puis, avec la communauté internatio­nale et selon le concept de la gouvernanc­e mondiale basé sur le principe de « concertati­on, synergie et partage », nous défendrons avec déterminat­ion le multilatér­alisme, soutiendro­ns le système commercial multilatér­al et ferons progresser le développem­ent partagé. *LIU HE est membre du Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois et directeur de la Direction générale du Groupe dirigeant central pour les affaires financière­s et économique­s. (L’article a été choisi dans le discours prononcé par l’auteur lors du Forum de Davos en janvier.)

La Chine restera toujours un pays bâtisseur de la paix mondiale, contribuan­t au développem­ent dans le monde, et défendant l’ordre internatio­nal.

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Une équipe constituée de membres du PCC de la société électrique du district de Xiayi de la province du Henan installe des équipement­s pour la société de bois Huasheng.
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Le 28 novembre 2017, une employée de la société textile Lianfa vérifie la qualité des produits.
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Le 19 décembre 2017, une île flottante écologique purifie l’eau de la rivière Tangxi de la ville de Hefei (province de l’Anhui), contribuan­t ainsi à embellir le paysage.

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