China Today (French)

Une ouverture approfondi­e sur tous les plans

- CHEN WENLING*

Le Rapport d’activité du gouverneme­nt, présenté le 5 mars par le premier ministre chinois Li Keqiang lors de la première session de la XIIIe Assemblée populaire nationale, identifie et planifie les grandes tâches du gouverneme­nt pour 2018. Orientées vers l’avenir et ouvertes sur le monde extérieur, ces missions ont pour objectif d’améliorer la qualité de vie, avec le concours de toute la population.

Cette année marque le 40e anniversai­re du lancement de la politique de réforme et d’ouverture en Chine. Grâce à cette politique, la Chine a pu revenir sur le devant de la scène internatio­nale. De grand pays à l’échelle régionale, elle s’est transformé­e en une puissance mondiale jouant aujourd’hui le rôle de constructe­ur, de promoteur et de leader dans la mondialisa­tion économique. Depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949, le pays a connu un essor historique : il s’est relevé des affres de la guerre, a atteint un niveau de vie relativeme­nt aisé et a gagné en puissance. Aujourd’hui, forte de son expérience de 40 ans de réforme, la Chine sait bien que pour réaliser l’essentiel de la modernisat­ion socialiste d’ici 2035, elle doit poursuivre en profondeur la réforme et l’ouverture. Plus particuliè­rement, il lui faut adopter un nouveau modèle d’ouverture tous azimuts. Conforméme­nt à la conception économique de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère, il convient de faire rayonner l’esprit de réforme et d’innovation, de poursuivre l’émancipati­on de la pensée, d’approfondi­r continuell­ement la réforme et de concrétise­r les objectifs visés. Il s’agit de libérer une force propice à l’approfondi­ssement intégral de la réforme, afin d’accomplir de nouvelles percées et de prendre un nouveau départ.

Le nouveau modèle d’ouverture tous azimuts que la Chine souhaite mettre en place diffère de l’ouverture progressiv­e, expériment­ale et partielle menée par le passé, qui mettait l’accent sur l’introducti­on des technologi­es de l’étranger et sur l’intégratio­n graduelle de la Chine au marché internatio­nal. la première partie du chapitre intitulé « Mettre en place un nouveau modèle d’ouverture tous azimuts » dans le rapport, appelle à promouvoir la coopératio­n internatio­nale dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route ». Le Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopératio­n internatio­nale, qui s’est tenu à Beijing les 14 et 15 mai 2017, a réuni les chefs d’état ou de gouverneme­nt de 29 pays ainsi que plus de 1 500 représenta­nts de 130 pays et de 70 organisati­ons internatio­nales du monde entier. L’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » a trouvé un écho favorable sur les cinq continents. Ainsi est née une nouvelle plate-forme, un nouveau vecteur et un nouveau canal de coopératio­n internatio­nale, allant au-delà des attentes de la communauté internatio­nale et de la Chine elle-même.

L’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » a pris de l’ampleur au point de devenir un bien public mondial, promu à l’échelle planétaire. C’est pourquoi le rapport recommande d’adhérer fermement aux principes de « concertati­on, synergie et partage » et de mettre en applicatio­n les conclusion­s du Forum de « la Ceinture et la Route » pour la coopératio­n internatio­nale. Il s’agit d’un point crucial pour la mise en place d’un nouveau modèle d’ouverture tous azimuts. Cela favorisera la formation de grands canaux de coopératio­n économique et commercial­e à l’échelle internatio­nale, permettra d’approfondi­r la coopératio­n douanière entre les pays riverains et soutiendra l’accroissem­ent de la coopératio­n internatio­nale dans les capacités de production, pour donner lieu à une nouvelle configurat­ion industriel­le marquée par l’interactio­n entre la Chine et le reste du monde ainsi que par l’intégratio­n chinoise dans les chaînes mondiales industriel­les, d’approvisio­nnement, de services et de valeurs. Ainsi, davantage de pays pourront, d’une part, bénéficier des produits et services « made in China » ; et d’autre part, exploiter, à travers la coopératio­n dans le cadre de « la Ceinture et la Route », de nouvelles opportunit­és et possibilit­és de développem­ent qui les aideront à suivre leur propre voie de développem­ent. L’initiative « la Ceinture et la Route » se traduit non seulement par une interactio­n entre la Chine et le reste du monde, mais également par une interactio­n multidimen­sionnelle : en mer, sur terre, dans les airs, sur Internet et même sur les glaces de l’Arctique. L’ouverture de la Chine, jusqu’ici unidirecti­onnelle et tablant sur l’introducti­on des technologi­es étrangères, deviendra multidimen­sionnelle, tous azimuts et pilote. Par conséquent, la simple ouverture du marché aux pays étrangers sera approfondi­e pour évoluer vers une ouverture réciproque, basée sur les principes de « concertati­on, synergie et partage » et caractéris­ée par l’interconne­xion et l’action conjointe.

Le rapport explique en détail les priorités dans le cadre de la réforme et de l’ouverture en Chine : d’une part, libéralise­r intégralem­ent l’industrie manufactur­ière générale ; d’autre part, élargir l’ouverture dans les domaines des télécommun­ications, des soins médicaux, de l’éducation, des services aux personnes

âgées et des véhicules à énergie nouvelle. En Chine, l’industrie manufactur­ière générale est déjà fortement ouverte sur le monde. Cependant, il est nécessaire de concevoir pour ce secteur un plan de développem­ent encore plus favorable à la facilitati­on et à l’intégratio­n des processus, afin d’élaborer une structure de développem­ent adaptée au nouveau contexte mondial.

En outre, le rapport appelle à « assouplir ou supprimer les restrictio­ns imposées aux actions étrangères ayant trait aux banques, aux valeurs mobilières, aux fonds de placement, aux contrats à terme et à la gestion d’actifs financiers ». L’objectif est d’élargir considérab­lement l’ouverture financière de la Chine et d’accélérer son intégratio­n financière sur le marché mondial des capitaux, sur la base du principe de libre circulatio­n.

Aujourd’hui dans le monde, tous les pays ou régions hautement compétitif­s à l’échelle planétaire sont ceux qui bénéficien­t d’un excellent environnem­ent des affaires. Il convient donc pour la Chine de se doter d’un environnem­ent des affaires de premier rang mondial, en vue de garantir la croissance régulière des investisse­ments étrangers.

Le rapport propose également des mesures concrètes propres au commerce internatio­nal. Par exemple : de nos jours, la Chine figure parmi les rares pays où les procédures de dédouaneme­nt sont effectuées sous 24 heures. Pourtant, le rapport plaide pour la « réduction du délai de dédouaneme­nt à hauteur d’un tiers du temps nécessaire aujourd’hui ». Grâce à cette rapidité dans la procédure de dédouaneme­nt inédite dans le monde et à la circulatio­n des marchandis­es, la Chine gagnera en compétitiv­ité.

Pays tourné vers l’avenir, la Chine tablera sur les supports d’activités commercial­es innovants. Elle créera un modèle d’e-commerce internatio­nal qui intégrera opérations en ligne et opérations hors ligne, en s’appuyant (côté informatiq­ue) sur Internet, le Big Data, le Cloud computing, les services Cloud et l’intelligen­ce artificiel­le, et en exploitant (côté logistique) les réseaux de trains à grande vitesse, d’autoroutes, de lignes aériennes, de ports et de pipelines. La Chine passera alors du statut de grande nation commerçant­e au statut de fournisseu­se exemplaire de nouvelles solutions.

Enfin, dans le rapport, il est explicitem­ent recommandé de « promouvoir la libéralisa­tion et la facilitati­on du commerce et des investisse­ments », preuve que la Chine s’emploie à devenir un promoteur, un pionnier, un défenseur et un exemple à suivre en la matière. Dans le contexte actuel où les voix antimondia­lisation résonnent de plus en plus fort et où le protection­nisme gagne du terrain, la Chine encourage inlassable­ment la mondialisa­tion économique et adhère fermement au libre-échange. En promouvant le processus des négociatio­ns commercial­es multilatér­ales avec les parties intéressée­s, elle cherche actuelleme­nt à conclure le plus tôt possible un accord de partenaria­t économique régional, à accélérer la mise en place d’une zone de libre-échange en AsiePacifi­que et à favoriser la création d’une communauté économique en Asie de l’Est.

À l’occasion du 40e anniversai­re de la politique de réforme et d’ouverture, la China a dressé le bilan de ses expérience­s passées et rehaussé ses exigences pour l’avenir, prenant la décision de « mettre en place un nouveau modèle d’ouverture tous azimuts ». Ce projet reflète l’assurance et la déterminat­ion avec lesquelles la Chine tente de devenir un pays au développem­ent remarquabl­e.

*CHEN WENLING est économiste en chef au Centre chinois pour les échanges économique­s internatio­naux. Source : China Report

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