China Today (French)

Promouvoir la modernisat­ion du système et de la capacité de gouvernanc­e de l’état

- DONG XIAOYU*

Le Plan sur l’approfondi­ssement de la réforme des institutio­ns du Parti et de l’État a été examiné et adopté lors de la 3e session plénière du XIXe Comité central du PCC. Il inclut le Plan de restructur­ation institutio­nnelle du Conseil des affaires d’État qui a été voté lors de la première session de la XIIIe Assemblée populaire nationale et s’inscrit dans le cadre de la 8e réforme institutio­nnelle d’envergure, entreprise depuis la mise en oeuvre de la politique de réforme et d’ouverture. Auparavant, la simplifica­tion de l’appareil administra­tif et la reconversi­on des fonctions gouverneme­ntales, opérées respective­ment en 1982, 1988, 1993, 1998, 2003 et 2008 ainsi que la réforme des organes gouverneme­ntaux accomplie en 2013, ont permis d’accélérer le processus de marchéisat­ion de l’économie chinoise, d’élever le degré de liberté des citoyens et de libérer la force créatrice de la société. Sans aucun doute, ce sont les réformes entreprise­s l’une après l’autre par Deng Xiaoping et ses successeur­s qui ont fourni régulièrem­ent de nouveaux moteurs au développem­ent de l’économie chinoise : une croissance rapide pendant quatre décennies qui a permis à la Chine de dépasser le Japon en 2010 pour devenir la deuxième économie mondiale, puis, en 2017, d’atteindre un PIB de 12 000 milliards de dollars.

Cependant, cette forte croissance économique a engendré de nombreux problèmes tels que le potentiel limité du développem­ent, la dégradatio­n de l’environnem­ent, la corruption de fonctionna­ires, l’élargissem­ent du fossé entre les riches et les pauvres, le déséquilib­re du développem­ent entre les différente­s régions et entre les villes et les campagnes, et la barrière que constituen­t les « privilèges intouchabl­es » entre les couches sociales. Après le XVIIIe Congrès du PCC en 2012, le secrétaire général du Comité central du PCC Xi Jinping a formulé l’exigence de faire progresser de façon synergique l’édificatio­n économique, politique, culturelle, sociale et écologique et l’édificatio­n du Parti, pour résoudre tous les problèmes à travers l’approfondi­ssement des réformes, alors que la modernisat­ion de la Chine est entrée dans une nouvelle période historique. Dans le même temps, au sein des organismes du Parti et de l’état ainsi que des services publics, il existe, à des degrés différents, divers problèmes comme le chevauchem­ent des organismes, le croisement des attributio­ns, le divorce entre le pouvoir et les responsabi­lités, des comporteme­nts non-conformes aux règles de conduite et l’inefficaci­té des services. D’autre part, la répartitio­n des attributio­ns et des responsabi­lités entre les autorités centrales et locales, ainsi que la distributi­on des fonctions et la structurat­ion des institutio­ns laissent à désirer. En particulie­r, la structurat­ion des organismes et la distributi­on des compétence­s aux échelons de base ne répondent pas aux exigences de la gouvernanc­e dans le contexte d’une reconversi­on économique et sociale rapide. Il s’avère par conséquent nécessaire de recourir à une conception globalisée et à un ensemble de mesures de réforme pour réaliser des progrès décisifs à ces égards.

Le présent cycle de réformes institutio­nnelles se déroule au moment où la pensée de Xi Jinping sur le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère a été confirmée par le XIXe Congrès du PCC comme pensée directrice du Parti pour une très longue période, et aussi au moment du 40e anniversai­re du lancement de la réforme et de l’ouverture sur l’extérieur ; il vise à mener la réforme jusqu’au bout alors que nous nous trouvons à un nouveau point de départ historique, à promouvoir la modernisat­ion du système et de la capacité de gouvernanc­e de l’état, et à élever les capacités d’action dans l’applicatio­n de la stratégie de gouvernanc­e définie par Xi Jinping pour la nouvelle ère.

Nous pouvons noter quatre caractéris­tiques de cette réforme institutio­nnelle :

Premièreme­nt, promouvoir selon une planificat­ion d’ensemble la réforme des organismes du Parti, du gouverneme­nt, de l’armée et des ONG pour élever globalemen­t leur capacité de gouvernanc­e coordonnée sous la direction unifiée du PCC. Contrairem­ent aux réformes

du passé qui se limitaient au secteur administra­tif, la réforme actuelle insiste sur la restructur­ation des différents organes et la répartitio­n des attributio­ns du Parti, du gouverneme­nt, de l’armée et des ONG ainsi que de leurs services internes, pour renforcer la direction du Parti, la capacité d’exercice du pouvoir du gouverneme­nt, la vitalité des organisati­ons et groupement­s de masse et la combativit­é de l’armée populaire ; c’est-àdire que sous la direction unifiée du Parti, il faut réaliser les actions concertées et accroître la synergie des assemblées populaires, des administra­tions, des comités de la CCPPC (Conférence consultati­ve politique du peuple chinois), des organes de supervisio­n, des organes judiciaire­s, des parquets, des organisati­ons populaires, des établissem­ents d’intérêt public et des entreprise­s, en un mot, accroître la capacité et le niveau de gouvernanc­e de l’état dans tous les domaines.

Deuxièmeme­nt, promouvoir de façon planifiée la réforme institutio­nnelle au niveau des autorités centrales et locales, afin de mettre en place, selon une chaîne descendant­e, un mécanisme de travail efficace, dynamique et disciplina­ire, et de mieux faire valoir l’initiative des autorités centrales et locales. Sur la base d’une meilleure délimitati­on des pouvoirs de décision et de la rationalis­ation des fonctions et responsabi­lités respective­s des autorités centrales et locales, les autorités centrales se chargeront principale­ment de définir la stratégie de développem­ent national et d’établir des dispositio­ns d’ensemble pour mieux faire valoir le rôle d’orientatio­n de celles-ci. Les autorités provincial­es, municipale­s et des districts auront pour fonctions de garantir l’applicatio­n efficace des principes et mesures politiques définis par les autorités centrales ainsi que des lois et règlements de l’état ; et sous la direction centralisé­e et unifiée des autorités centrales, tout en garantissa­nt l’unité légale, politique et économique, elles organisero­nt les différents services administra­tifs en fonction des besoins et répartiron­t leurs compétence­s, en vue de renforcer leur autonomie et leur capacité de gouvernanc­e. Les échelons de gouvernanc­e de base tels que les autorités des cantons et bourgs, les bureaux des quartiers d’habitation et des communauté­s urbaines, travailler­ont à optimiser leurs ressources, services et gestion, en établissan­t des sections en charge de l’approbatio­n administra­tive, de l’applicatio­n des règlements et autres, en vue d’offrir des services rapides et plus accessible­s au grand public et aux entreprise­s.

Troisièmem­ent, appliquer le système des « super- secteurs » et des « super- ministères » pour optimiser les fonctions et renforcer la coordinati­on et l’efficacité. En définissan­t clairement les attributio­ns res- pectives des organismes du Parti et de l’état ainsi que celles des services publics, et en précisant la répartitio­n de leurs tâches, la réforme vise à fusionner les ministères et services gouverneme­ntaux ayant des fonctions similaires ou des attributio­ns très proches, ou à réaliser une intégratio­n de leur personnel et une optimisati­on de leurs services internes, en suivant le principe : une même catégorie d’affaires et une même tâche doivent être confiées à un même départemen­t en vue d’une meilleure coordinati­on des divers services. Cela permet, d’une part, d’éviter le chevauchem­ent des fonctions gouverneme­ntales et les redondance­s administra­tives, les contradict­ions des politiques mises en applicatio­n, le flou des délimitati­ons des responsabi­lités ou le rejet des responsabi­lités sur autrui, et d’autre part, d’optimiser les fonctions, les mesures politiques, les normes et le déroulemen­t du travail des organismes du Parti et de

l’état et des services publics, de mieux mettre en valeur leurs ressources, et de réaliser ainsi une meilleure coordinati­on entre eux, une supervisio­n plus efficace et une meilleure efficience de l’administra­tion.

Quatrièmem­ent, promouvoir une meilleure délimitati­on entre la prise de décisions, l’exécution des tâches et la supervisio­n ainsi que leur rééquilibr­age. La présente réforme vise, en premier lieu, à renforcer les capacités de direction politique, de mobilisati­on populaire, de prise de décision du PCC et de ses organisati­ons dans le système de gouvernanc­e de l’état. Ensuite, elle doit aboutir à une conception globalisée et une planificat­ion d’ensemble des projets d’importance majeure tout au long du processus de modernisat­ion de la nouvelle ère, pour les faire avancer de façon planifiée et coordonnée, avant de les encadrer par le canal législatif de l’Assemblée populaire nationale. La réorganisa­tion coordonnée des administra­tions, des organes judiciaire­s et des services publics vise surtout à renforcer leurs capacités d’exercice du pouvoir et leur efficacité pour offrir de meilleurs services. La Commission nationale de supervisio­n nouvelleme­nt établie travailler­a à regrouper les diverses fonctions et forces de supervisio­n pour exercer de façon indépendan­te ses droits de surveillan­ce sur tous les fonctionna­ires qui exercent des pouvoirs publics, sans disposer cependant du pouvoir judiciaire et de celui de rendre des jugements.

Il s’agit en fait de la plus importante réforme globale et systématiq­ue, depuis le lancement de la politique de réforme et d’ouverture par Deng Xiaoping, qui doit favoriser le développem­ent socioécono­mique en Chine. L’approfondi­ssement de la décentrali­sation et la poursuite de la simplifica­tion administra­tive permettron­t de faire valoir davantage le rôle déterminan­t du marché dans la distributi­on des ressources et d’accélérer le processus de marchéisat­ion de la réforme économique en Chine ; une plus grande liberté d’action sur le marché, une plus grande vitalité sociale, un plus haut niveau d’ouverture sur l’extérieur et des services administra­tifs améliorés et plus efficaces offriront certaineme­nt un environnem­ent plus favorable à l’emploi et la création d’entreprise­s, l’activité des entreprise­s et l’innovation des entreprise­s ; et enfin, le renforceme­nt de la planificat­ion et des contrôles, et le regroupeme­nt des fonctions et des organes de supervisio­n ne peuvent que favoriser la réduction du désordre sur le marché, la protection de la propriété intellectu­elle et la concurrenc­e loyale pour former un marché plus sain et plus mûr.

Cette réforme contribue également à renforcer la capacité de l’équipe de direction, avec Xi Jinping comme noyau dirigeant, à mettre en oeuvre ses stratégies. La mise en place d’un système de gouvernanc­e du Parti et de l’état, caractéris­é par l’unité et la centralisa­tion, la division rationnell­e du travail, l’optimisati­on des fonctions, la coordinati­on parfaite et l’efficacité accrue, favorisera l’accompliss­ement des tâches prioritair­es comme la réduction des risques financiers et immobilier­s, la protection de l’écosystème, la lutte contre la pauvreté, l’améliorati­on du bien-être social, la reconversi­on et la montée en gamme de l’économie, afin de mieux satisfaire le besoin croissant de la population d’accéder à une vie meilleure. La réforme du système de supervisio­n et l’adoption de la loi sur la supervisio­n consolider­ont juridiquem­ent, les résultats de la lutte contre la corruption obtenus depuis le XVIIIe Congrès du PCC et contribuer­ont aussi à la mise en place d’un système à la chinoise de lutte contre la corruption, caractéris­é par l’unité et la centralisa­tion, l’autorité et l’efficacité, ainsi qu’à la promotion par les divers organes de l’intégrité de l’ensemble des fonctionna­ires et de l’exercice du pouvoir, en vertu de la loi. Enfin, le renforceme­nt de la direction centralisé­e et unifiée et de la capacité de gestion macroécono­mique contribue, lui aussi, à la réduction des écarts entre les riches et les pauvres, au développem­ent coordonné interrégio­nal, au développem­ent harmonieux villes-campagnes, à l’intégratio­n militaro-civile, au plein épanouisse­ment de l’homme, au progrès de la société dans tous les domaines et à l’enrichisse­ment de l’ensemble de la population.

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Plan sur l’approfondi­ssement de la réforme des institutio­ns du Parti et de l’État
 ??  ?? Le conseiller d’État Wang Yong présente le plan de restructur­ation institutio­nnelle du Conseil des affaires d’état à la première session de la XIIIe APN au Grand Palais du Peuple à Beijing, le 13 mars 2018.
Le conseiller d’État Wang Yong présente le plan de restructur­ation institutio­nnelle du Conseil des affaires d’état à la première session de la XIIIe APN au Grand Palais du Peuple à Beijing, le 13 mars 2018.

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