La ville « mauve » de Shenzhen
Au regard des conflits géopolitiques mondiaux, on pourrait croire que le dialogue entre les civilisations et la promotion des arts et de la culture ne sont plus d’actualité. Mais la Chine, pays cinq fois millénaire, se détache de cette morosité ambiante et fait du dialogue interculturel la pierre de touche de l’initiative « la Ceinture et la Route ». À Shenzhen, la culture et les Belles lettres sont désormais au coeur des nouvelles Routes de la Soie.
Tout a commencé en 1980, avec la politique de réforme et d’ouverture de Deng Xiaoping, à Shenzhen dans le delta de la rivière des Perles. La ville portuaire était alors l’une des expériences économiques les plus audacieuses. En quelques années, un petit bourg de 30 000 âmes se transforma en une ville florissante de 11 millions d’habitants. Désormais manufacture du monde dans les technologies innovantes et modèle de ville intelligente dans le delta de la rivière des Perles, Shenzhen est l’une des villes qui s’étend le plus rapidement avec une moyenne d’âge des résidents qui ne dépasse pas 30 ans. Mais ce serait une erreur de croire, comme l’avait formulé le célèbre architecte Rem Koolhass, que Shenzhen est une « ville générique » sans histoire et sans âme vouée entièrement au monde tout puissant des affaires. Le « désert culturel » longtemps dénigré n’est plus !
Aujourd’hui, comme il y a 40 ans, Shenzhen joue le rôle de leader dans la définition des caractéristiques de l’économie « mauve » chinoise, à savoir un modèle économique de développement durable axé sur le potentiel culturel des biens et des services. Dès 2003, Shenzhen a pris la tête de ce mode de développement au niveau national en mettant en oeuvre la stratégie