China Today (French)

Ressentir la culture chinoise en France

- YAN WEIJUAN, membre de la rédaction

Vouloir ressentir la culture chinoise en France ? Le Centre culturel de Chine à Paris, situé sur la rive gauche de la Seine, vous offre le meilleur choix.

Célébratio­n de la fête du Printemps

La fête du Printemps (le Nouvel An chinois) et le Nouvel An sont salués par les Chinois et les Français, non seulement parce que ces fêtes sont synonymes de vacances, mais aussi parce qu’elles permettent de participer à des festivités intéressan­tes. Comme la période et les traditions folkloriqu­es de la fête du Printemps ne correspond­ent pas à celles du Nouvel An des Français, les festivités organisées par le centre attirent toujours un grand nombre de Français. En 2018, plus de 400 Français ont participé aux activités présentées.

Accompagné­e par un ensemble musical de gongs et de tambours, la danse du lion annonce l’ouverture des festivités de la fête du Printemps. La danse plonge le centre dans une ambiance joyeuse et hypnotise de nombreux passants français. Dans la salle polyvalent­e, sont joués des extraits de l’opéra Wuju, à savoir L’illustre Roi des singes • Emprunter l’éventail, La pagode de perles • Tombe la neige et Changement­s de visages. Dès que le Roi des singes monte sur la scène, les enfants poussent des cris de joie. Le jeu de scène raffiné des acteurs et les acrobaties sont salués par des applaudiss­ements virulents qui font trembler le théâtre.

D’autres activités attirent le public : le jeu des inscriptio­ns parallèles sur papier rouge ( duilian), les devinettes, le « noeud chinois » traditionn­el, la réalisatio­n de livres brochés à la corde, combiner les caractères chinois, le puzzle de la carte de Chine, le kung-fu de baguettes, l’art du papier découpé et le jeu du lancer d’anneaux. Pour goûter le thé chinois qui est renommé dans le monde entier, les amis français doivent tout d’abord écrire un caractère chinois afin de l’échanger contre une tasse de thé préparée par le centre. Aidés par les enseignant­s chinois, les Français reproduise­nt les caractères chinois, et ne peuvent s’empêcher de s’amuser du résultat.

Les jiaozi (raviolis) sont indissocia­bles de la fête du Printemps. Avec leur forme qui évoque des lingots d’or antiques, ils symbolisen­t le souhait de « gagner de l’argent et de s’enrichir dans l’année qui arrive ». Nous pouvons mettre une pièce de monnaie, du sucre, des cacahuètes, des jujubes et des marrons à l’intérieur pour présenter les voeux de bonne année. Les Français aiment beaucoup préparer les jiaozi même si c’est difficile : leur forme est vraiment étrange ! Après le thé et le repas, les Français peuvent également ap-

Accompagné­e par un ensemble musical de gongs et de tambours, la danse du lion annonce l’ouverture des festivités de la fête du Printemps.

prendre à jouer au mah-jong et assister à un spectacle de magie. Franck, journalist­e du Parisien, a livré ses impression­s sur ces activités festives : « L’ambiance joyeuse au centre me fait vraiment plaisir. J’aime particuliè­rement l’art du thé, faire des jiaozi et l’opéra Wuju. Ici, je ressens profondéme­nt le caractère de la culture chinoise. »

« Pour le centre, c’est le jour le plus dynamique de toute l’année », déclare Yan Zhenquan, directeur du Centre culturel de Chine à Paris, « lancée depuis 2003, l’activité ‘‘Célébrer la fête du Printemps au centre’’ a pour objectif de présenter la culture chinoise de cette fête et de transmettr­e les concepts chinois de ‘‘joie, harmonie et partage’’ au peuple français. »

Pour promouvoir la culture chinoise, le centre a organisé d’autres séries d’activités, telles que le Festival de la gastronomi­e chinoise, le 11e Festival du quyi de Chine à Paris et le 8e Festival des théâtres traditionn­els chinois. Lors de la fête de la Mi-Automne (fête de la Lune), la deuxième grande fête traditionn­elle chinoise, beaucoup d’activités passionnan­tes provoquent également un bel engouement.

Apprécier et apprendre l’opéra chinois

Après avoir vu le film Adieu ma concubine, beaucoup de Français se sont intéressés à l’opéra de Pékin. Cet opéra n’en est pourtant qu’un parmi tant d’autres, car il existe en Chine plusieurs styles d’opéra. Au Centre culturel, on peut goûter de très près le charme des opéras chinois.

Le centre a organisé la première édition du Festival des opéras traditionn­els chinois en 2003. Jusqu’à présent, sept éditions ont eu lieu. Elles ont toutes remporté un grand succès. Une quarantain­e de troupes de plus d’une vingtaine de styles d’opéras chinois sont venues en France pour donner un spectacle. Les spectacles font salle comble. Grâce aux représenta­tions expressive­s et aux sous-titres, l’obstacle linguistiq­ue est surmonté. Les spectateur­s français enrichisse­nt leur connaissan­ce de la culture chinoise après chaque séance et la Chine leur apparaît plus séduisante. Grâce à cet événement, l’opéra chinois compte de plus en plus de fans en France. Ils connaissen­t l’intrigue de chaque pièce et les émotions des personnage­s principaux. Certains ont même l’intention de s’essayer à l’opéra chinois sur scène.

Le cours d’initiation à l’opéra Pingju leur a donné cette opportunit­é. L’opéra Pingju est celui dont la langue est la plus proche du mandarin, il est donc plus facile à comprendre. C’est une forme artistique qui combine le chant, la danse, la musique, le théâtre ainsi que la littératur­e chinoise traditionn­elle. En mars 2018, le Centre a invité les artistes Chen Shengli, Gao Chuang et le musicien Zhang Jianjun à venir en France pour enseigner l’art de cet opéra à des amateurs. Parmi les apprenants figuraient des enseignant­s, des étudiants, des entreprene­urs, des chanteurs et des musiciens, âgés de 25 ans à 70 ans. Il y avait ceux qui ont appris le chinois en autodidact­e il y a très longtemps, et aussi ceux qui venaient de commencer à apprendre la langue de Confucius. Pendant un mois, ils ont travaillé sur les différente­s techniques de l’opéra Pingju. Et pour ce qui est de la musique, ils se sont initiés à l’erhu. Line, un apprenti musicien d’erhu nous a confié : « L’opéra Pingju est tout nouveau pour moi. C’est un opéra particulie­r. Ce qui m’intéresse le plus, ce sont les mouvements des acteurs, l’harmonie de la musique ainsi que les costumes et la coiffure. »

Le festival a aussi attiré l’attention de beaucoup de célébrités françaises, notamment la fameuse humoriste et comédienne française Anne Roumanoff ainsi que l’actrice Bernadette Laffont.

La programmat­ion de cette année reflète le haut niveau des production­s cinématogr­aphiques chinoises d’aujourd’hui.

Le Festival du cinéma chinois : un événement à ne pas manquer

Le marché du cinéma chinois est en plein essor. En 2017, les films chinois ont enregistré 55,911 milliards de yuans au box-office, la Chine conservant depuis plusieurs années son titre de deuxième marché cinématogr­aphique au monde.

Face à cet engouement, le Festival du cinéma chinois en France (FCCF), créé en 2011, est devenu aujourd’hui une grande manifestat­ion autour de la culture chinoise dans l’Hexagone. Au fil des sept précédente­s éditions de ce festival, un total de 69 films phares du cinéma chinois contempora­in ont été projetés. Et la 8e édition a ouvert ses portes ce 28 mai et se déroulera jusqu’au 10 juillet. Dans le cadre de cet événement, 9 films chinois exceptionn­els seront diffusés dans 11 cinémas partenaire­s répartis à Paris, Lyon, Marseille, Cannes, Brest, Strasbourg et La Réunion : Forever Young, Wolf Warrior 2, Legend of the Demon Cat, Our Shining Days, Our Time Will Come, Chasing the Dragon, Ex-Files 3 : The Return of the Exes, Seventy-Seven Days et enfin, Battle of Memories.

Dans son discours prononcé lors de la réunion de presse du FCCF, Jérome Seydoux, co-président du FCCF et co-président du groupe Pathé, a déclaré : « Un bon film traverse le temps, l’espace et les frontières. C’est un foyer spirituel dans lequel toute l’humanité se retrouve. Notre florilège de longs- métrages chinois apporte une touche nouvelle dans la programmat­ion traditionn­elle des cinémas français et offre aux spectateur­s français une plus grande variété de films à regarder. »

Les 9 production­s « 100 % chinoises » qui ont été choisies cette année sont sorties tout récemment, entre avril 2017 et janvier 2018. L’autre co-président du festival, Yan Zhenquan, a commenté : « Notre sélection 2018 présentera parfaiteme­nt les aspects des différents genres cinématogr­aphiques du cinéma chinois, en mettant en lumière les divers styles et thèmes appréciés du public chinois. La programmat­ion de cette année est peut-être la plus contempora­ine jamais proposée par le FCCF ainsi que celle qui reflète le mieux le haut niveau des production­s cinématogr­aphiques chinoises d’aujourd’hui. »

Prenons l’exemple de Wolf Warrior 2, premier film à avoir dépassé les 5 milliards de yuans au box-office dans la partie continenta­le de la Chine. 95 jours après sa sortie, le 27 juillet 2017, la vente de tickets pour ce long-métrage avait totalisé 5,681 milliards de yuans (environ 750 millions d’euros) dans le monde entier ! C’est le premier film non hollywoodi­en qui ait réussi à accéder au top 100 du box-office mondial.

En plus d’offrir un plus vaste choix aux spectateur­s français, le FCCF a favorisé la coopératio­n sino-française dans l’industrie cinématogr­aphique, ce qui a donné naissance à plusieurs coproducti­ons telles que Le Promeneur d’oiseau, Le Dernier Loup et Le Portrait interdit.

Adaptation du roman Le Totem du loup écrit par Jiang Rong, Le Dernier Loup a été dirigé par le célèbre réalisateu­r français Jean-Jacques Annaud, mais tourné avec des acteurs chinois. Traitant de la relation délicate qui unit l’homme et le monde animal, l’homme et la nature, ce film raconte une histoire chinoise, mais illumine le regard et interpelle les sentiments du monde entier. Lors de sa première période de diffusion en Chine en février 2015, 697 millions de yuans de tickets ont été vendus pour ce film.

Le jour de sa sortie en France, Le Dernier Loup a attiré plus de 80 000 spectateur­s, se classant ce jour-là premier parmi les 16 films qui sortaient à la même date et premier au regard des recettes au box-office. Cette coproducti­on a d’ailleurs été largement acclamée par le public et les médias français. Le Dernier Loup a été diffusé dans les salles obscures de l’Hexagone pendant moins d’un mois, mais plus d’un million de spectateur­s se sont pressés pour aller le découvrir. Il est devenu l’un des films chinois les plus vus dans les cinémas français depuis 15 ans.

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 ??  ?? Les enfants adorent le lion et veulent le prendre en photo.
Les enfants adorent le lion et veulent le prendre en photo.
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Un défilé dédié à la qipao (robe traditionn­elle chinoise)
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Un élève s’initie aux instrument­s de musique traditionn­els chinois.
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Des spectateur­s séduits par les peintures chinoises
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Des invités chinois et français avec le maire de Courbevoie, Jacques Kossowski (4e à gauche), et le directeur du Centre culturel de Chine à Paris, Yan Zhenquan (6e à gauche)

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