China Today (French)

Approfondi­r les relations entre le Bénin et la Chine

- SIMON PIERRE ADOVÈLANDÉ* *SIMON PIERRE ADOVÈLANDÉ est ambassadeu­r du Bénin en Chine.

Àla veille de ses 60 ans d’indépendan­ce en 2020, le Bénin renoue avec son passé historique, celui d’être au carrefour des routes commercial­es et des échanges humains de l’Afrique de l’Ouest. Le Sommet de Beijing 2018 du Forum sur la coopératio­n sino-africaine (FCSA) participe à ce renouveau.

Fier de notre culture qui a traversé toutes les frontières, à l’image du jazz qui plonge ses racines au Bénin, notre pays se distingue par sa grande stabilité et la sécurité qu’il assure dans la région. La tenue du sommet de Beijing permet de valoriser les réalisatio­ns concrètes que le Bénin a déjà accomplies avec la Chine et de montrer notre potentiel économique, culturel et historique.

Un format de coopératio­n en évolution constante

Rétrospect­ivement, quand on regarde l’histoire des nombreux sommets, on s’aperçoit que ce sont les autres qui ont essayé de parler pour nous. Or, personne ne parlera des bonnes choses qui se passent en Afrique si les Africains ne le font pas eux-mêmes. À cet égard, le format du FCSA est une réussite car il ne cesse de s’améliorer et reste au plus près des préoccupat­ions des Africains. La concertati­on périodique permet une évaluation de chaque sommet afin de lancer ensuite les projection­s, de définir le contenu de la déclaratio­n ainsi que le plan d’action.

Ma mission d’ambassadeu­r est d’assurer la cohérence des projets phares du programme de développem­ent « Bénin Révélé », lancé en 2016 par le président Patrice Talon, et le plan d’action qui sera décidé à l’issu du sommet.

Le Bénin fonde de grands espoirs sur cette nouvelle rencontre entre l’Afrique et la Chine. C’est une étape qui lui permettra de passer, sur les plans politique et économique, à un niveau supérieur de coopératio­n avec notre partenaire privilégié, la Chine. Je pense notamment à la valorisati­on de nos produits sur le marché chinois et au développem­ent de notre industrie avec des ressources financière­s qui sortent des schémas classiques de l’aide au développem­ent.

Les bienfaits du multilatér­alisme dans les relations Afrique-Chine

Bien sûr, le Bénin n’est pas le plus grand pays du continent mais il occupe en Afrique de l’Ouest une position stratégiqu­e sur « la Ceinture et la Route ». Le port maritime de Cotonou, la constructi­on de l’aéroport internatio­nal avec l’aide de la Chine et les projets de lignes ferroviair­es vont transforme­r le Bénin en un véritable hub de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO). Imaginez un TGV qui relierait les 16 capitales de l’Afrique de l’Ouest !

Par ailleurs, les relations bilatérale­s entretenue­s par la Chine avec chaque pays d’Afrique ont créé une dynamique inédite qui s’est étendue au niveau institutio­nnel des cinq ensembles sous-régionaux du continent et de l’Union africaine. Un partenaria­t multilatér­al solide a été tissé entre l’Afrique et la Chine à travers l’Agenda 2063. La force de ce sommet repose sur le multilatér­alisme que la Chine a renouvelé par l’initiative « la Ceinture et la Route » et l’idée de « la communauté de destin pour l’humanité ».

Je tiens d’ailleurs à féliciter l’Afrique du Sud qui a fait un travail magnifique de rassemblem­ent et de coordinati­on des pays africains avec la Chine. Le Sommet de Beijing est le résultat d’un dialogue permanent qui a su intégrer les contributi­ons de chacun pour le bien commun de l’Afrique et de la Chine.

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L’ambassadeu­r du Bénin en Chine, Simon Pierre Adovèlandé

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