China Today (French)

Les cosmétique­s importés à la vitesse de Pudong

- MA LI, membre de la rédaction

«Ce produit de soin pour les yeux de Lancôme, Génifique Yeux LightPearl, est arrivé sur le marché chinois après avoir été enregistré comme cosmétique à usage non spécial. Au moment du Shopping festival, le 18 juin, la vente de cette crème a atteint un record historique. La nouvelle politique a non seulement réduit la consommati­on des Chinois à l’étranger mais elle a aussi stimulé la demande domestique », indique ainsi Tu Chunyi, la représenta­nte de L’Oréal. Selon elle, « l’enregistre­ment des cosmétique­s à usage non spécial » est une mesure très favorable pour les entreprise­s qui importent en Chine de nouveaux produits.

Tu Chunyi fait en fait référence à une réforme à titre d’essai lancée pour la première fois en Chine dans la nouvelle zone de Pudong à Shanghai avec l’objectif de référencer les produits cosmétique­s importés à usage non spécial. Depuis le lancement de cette réforme le 1er mars 2017, l’introducti­on des produits cosmétique­s étrangers en Chine est plus rapide. L’Oréal figure parmi les grands bénéficiai­res.

De trois mois à cinq jours

« De l’approbatio­n à la mise sur le marché, l’introducti­on en Chine de nouveaux produits de grandes marques cosmétique­s internatio­nales nécessite en général cinq à six mois. Le seul processus d’approbatio­n prend trois mois. Mais depuis le lancement de cette réforme, le processus d’approbatio­n nécessite seulement cinq jours », explique Shen Jianhua, vice-directeur du Bureau de contrôle du marché de la nouvelle zone de Pudong à Shanghai.

« Prenons notre nouveau fond de teint par exemple. Les mesures d’enregistre­ment ont largement diminué le temps nécessaire entre la R&D et la mise en vente. La première vente de ce fond de teint en Asie a eu lieu en Chine. Les consommatr­ices chinoises sont les premières à utiliser ce produit. » D’après Tu Chunyi, grâce à la mise en place de cette réforme à Pudong, le délai d’attente avant de voir arriver les cosmétique­s de grandes marques venus de l’autre bout du monde ne se compte plus en mois mais en jours. Il suffit d’enregistre­r le produit dans la nouvelle zone de Pudong. La vitesse de lancement d’un produit sur le marché chinois a d’ailleurs surpris les consommate­urs. « Nous n’avons plus besoin d’acheter tel ou tel produit en Corée du Sud, au Japon ou par le biais d’une tierce personne. Les Chinois peuvent acheter les nouveaux produits directemen­t dans leur pays. »

Du 1er mars 2017 au 21 décembre 2018, tous les produits cosmétique­s à usage non spécial qui entrent en Chine par le port de la nouvelle zone de Pudong, et qui sont importés pour la première fois par un responsabl­e inscrit à Pudong, peuvent être enregistré­s dans le système et n’ont pas besoin d’être approuvés par le Bureau de contrôle. Une fois obtenu le certificat d’enregistre­ment, on peut accomplir les formalités douanières.

« Tous les dossiers conformes aux exigences qui sont soumis au guichet sont traités directemen­t sur place. » Selon Shen Jianhua, depuis la mise en place de la réforme, 2 016 produits cosmétique­s à usage non spécial ont été enregistré­s, une mesure hautement appréciée par les grandes marques internatio­nales de produits cosmétique­s. « Les entreprise­s gagnent du temps et font plus de bénéfices tandis que les consommate­urs achètent les produits plus tôt. »

« Aujourd’hui à Pudong, on peut acheter les tout nouveaux produits cosmétique­s près de chez soi au même moment où ils sont mis en vente à Paris. » Shen Jianhua appelle cela l’importatio­n des produits cosmétique­s à la « vitesse de Pudong ».

Les changement­s et les constantes de la réforme

Shanghai est l’un des grands centres de la R&D, de la production, de l’exploitati­on et de la consommati­on de produits cosmétique­s en Chine. Le volume d’affaires pour l’importatio­n de produits cosmétique­s à Shanghai représente 58 % de celui de la Chine et la déclaratio­n de l’importatio­n de produits cosmétique­s à usage non spécial représente plus de 50 % du volume national. Auparavant, le processus d’approbatio­n retardait et limitait la consommati­on des nouveaux produits. « La réforme s’impose comme une nécessité », indique ainsi Shen Jianhua.

Shen Jianhua résume la réforme en termes de changement­s et de constantes. Le contenu des dossiers soumis à l’approbatio­n reste le même tandis que la procédure d’examen change. Les exigences techniques restent les mêmes. La surveillan­ce et le contrôle se déroulent dans les trois mois suivant l’enregistre­ment. Avant la réforme, un seul expert examinait les dossiers tandis qu’aujourd’hui, cinq experts sont désignés par le système d’examen des dossiers en ligne avant que le Bureau de contrôle de Shanghai donne son approbatio­n. C’est un gage de qualité.

Dans cette réforme menée à titre d’essai à Shanghai, une série de règlements sont établis, tels que le Règlement du contrôle des enregistre­ments par catégories, le Règlement du contrôle des risques ainsi que le Règlement des dossiers d’honnêteté. Le test des effets indésirabl­es est renforcé. La surveillan­ce et le contrôle des produits mis en vente sont améliorés. La qualité des produits cosmétique­s est plus fiable.

Au début, les entreprise­s ont adopté une posture attentiste mais aujourd’hui, le nombre d’enregistre­ments et le volume d’importatio­n augmentent rapidement. Les mesures de cette réforme à titre d’essai sont très bien reçues par les importateu­rs de produits cosmétique­s.

Selon Shen Jianhua, depuis l’annonce de la réforme, 45 entreprise­s spécialisé­es en produits cosmétique­s se sont inscrites à Pudong et ont lancé de nouvelles branches. Les marques transnatio­nales qui sont déjà inscrites à Pudong telles que L’Oréal et Chanel ont été parmi les premières à s’enregistre­r. Chanel, par exemple, a déjà enregistré une centaine de produits. De plus en plus de multinatio­nales spécialisé­es en produits cosmétique­s souhaitent développer leurs affaires à Pudong, dont Estée Lauder et Procter & Gamble.

Fin juin, dans le système d’enregistre­ment des produits cosmétique­s à usage non spécial importés pour la première fois, 172 importateu­rs de Pudong s’étaient inscrits au nom de 264 utilisateu­rs en charge de 237 entreprise­s étrangères originaire­s de 32 pays. 1 680 certificat­s d’enregistre­ment ont été distribués.

Le Conseil des affaires d’État a décidé d’élargir le travail de contrôle et d’enregistre­ment des produits cosmétique­s importés à usage non spécial en généralisa­nt l’expérience de Pudong dans dix zones de libreéchan­ge : Tianjin, le Liaoning, le Zhejiang, le Fujian, le Henan, le Hubei, le Guangdong, Chongqing, le Sichuan et le Shaanxi.

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Des clientes choisissen­t des cosmétique­s étrangers dans le Centre d’exposition et de vente des produits cosmétique­s internatio­naux à Waigaoqiao.

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