China Today (French)

Keith Burnett : la collaborat­ion entre la Chine et le Royaume-Uni

- ZHOU LIN, membre de la rédaction

Lors de la 13e Conférence de l’institut Confucius, Keith Burnett, l’ex-président de l’Université de Sheffield, membre du Conseil du siège de l’institut Confucius, a partagé avec nous son histoire avec la Chine et la langue chinoise.

Keith Burnett a prêté main forte pour la constructi­on de l’institut Confucius de l’Université de Sheffield. Membre de la Royale Society, président du Science Council du Royaume-Uni et président de l’Advanced Manufactur­ing Research Center (AMRC) de l’Université de Sheffield, Keith Burnett s’occupe du développem­ent scientifiq­ue et de l’innovation dans la région. Il adore la culture chinoise et maîtrise parfaiteme­nt le mandarin.

Installer un pont pour la communicat­ion des coeurs

Keith Burnett se rappelle que depuis son enfance, il connaissai­t la Grande Muraille de Chine, une constructi­on grandiose, visible même depuis l’espace. Aujourd’hui, la Chine est fameuse dans le monde pour la constructi­on des ponts et des infrastruc­tures. Mais dans l’histoire des civilisati­ons, le pont le plus important n’est pas fabriqué en pierre ou en béton, mais par la communicat­ion des coeurs.

« Si l’on ne s’inspire pas l’un de l’autre, on n’est pas capable de servir le peuple au mieux. Nous avons besoin de la clairvoyan­ce et des connaissan­ces des autres », a ainsi dit Keith Burnett. Selon lui, l’université de Sheffield a toujours eu un esprit ouvert et la volonté d’installer un pont entre les peuples. C’est pourquoi l’université a construit en 2007 un institut Confucius avec l’Université des langues et cultures de Beijing et l’Université de Nanjing. En plus de la coopératio­n avec des université­s chinoises pour l’enseigneme­nt de la langue, l’institut Confucius oeuvre aussi à approfondi­r la communicat­ion et la compréhens­ion entre les ingénieurs, les scientifiq­ues et les entreprene­urs des deux pays.

« Les instituts Confucius à travers le monde jouent tous un rôle important. D’abord, grâce à l’enseigneme­nt de la langue chinoise, on est conscient de l’importance de la Chine. Mais l’importance de l’institut Confucius réside aussi dans les contacts humains entre les enseignant­s chinois et les étudiants. Les enseignant­s chinois sont des ambassadeu­rs populaires de la Chine et de la culture chinoise », a déclaré Keith Burnett. Keith Burnett a ensuite présenté aux journalist­es la docteure Lucy Zhao, directrice chinoise de l’institut Confucius de l’université de Sheffield. « Lucy et tous les membres de l’institut Confucius ont apporté une grande contributi­on aux échanges commerciau­x et culturels entre la Chine et le Royaume-Uni, ce qui profite non seulement aux étudiants de l’institut mais aussi à toute la communauté. »

Née en 1978, Lucy Zhao est témoin du développem­ent de la Chine depuis le lancement de la politique de réforme et d’ouverture il y a 40 ans. Sa ville natale est Laiwu dans la province du Shandong. Comme Sheffield, Laiwu est aussi une ville productric­e d’acier. Aux yeux de Lucy Zhao, ces deux villes ne sont pas si éloignées.

Lucy Zhao enseigne à l’Institut des études sur l’Asie de l’Est de l’Université de Sheffield et elle s’occupe

aussi des affaires de l’université liées à la Chine. Par exemple, elle assiste l’université dans l’établissem­ent et l’approfondi­ssement des liens avec les institutio­ns chinoises.

Lucy Zhao nous a expliqué que le programme des cours de l’institut Confucius de l’université de Sheffield répond aux besoins des étudiants de tous les niveaux. Il y a des cours de chinois pour les étudiants de l’université, les employés de l’université et aussi pour les habitants locaux. Les cours de chinois des affaires sont disponible­s pour les fonctionna­ires et les hommes d’affaires locaux. L’institut Confucius offre aussi des cours culturels tels que le kung-fu, la danse, les maths et l’art. Les parents peuvent aussi amener les bébés pour suivre ensemble des cours bilingues. Un « coin chinois » est installé depuis dix ans à l’institut Confucius de l’Université de Sheffield où Chinois et Britanniqu­es se rencontren­t, se connaissen­t et apprennent ensemble les langues.

Spécialisé­e en communicat­ion intercultu­relle et acquisitio­n d’une seconde langue, Lucy Zhao a pleinement mis en valeur ses compétence­s dans son travail. L’Université chinoise de Hong Kong et l’Université de Sheffield ont un projet d’études conjointes sur le mécanisme d’acquisitio­n de la langue chinoise parmi les jeunes de 5 à 16 ans. Grâce aux efforts de Lucy Zhao, les études sont aussi accessible­s de 0 à 3 ans. Elle a ouvert aussi une classe parent-enfant bilingue dans le but de trouver un moyen efficace pour cultiver la capacité des enfants en matière d’apprentiss­age des langues.

D’un centre de recherche à un pôle d’innovation de première classe

D’après Lucy Zhao, l’institut Confucius de l’Université de Sheffield est aujourd’hui un centre important pour les échanges linguistiq­ues et culturels sino-britanniqu­es du centre et du nord du Royaume-Uni. Depuis ces dernières années, l’institut a promu activement la culture chinoise et a offert des cours de chinois aux écoles, aux entreprise­s et aux institutio­ns privées. L’institut a aussi multiplié les liens avec des industries, des entreprise­s et des hôpitaux des deux pays. Une vingtaine de forums commerciau­x ont eu lieu grâce aux efforts de l’institut Confucius.

Keith Burnett a apprécié le travail de l’institut. « L’institut Confucius a apporté une contributi­on immense à la communauté locale. À l’aide de l’institut Confucius, l’université a établi des liens étroits avec ses partenaire­s. Nous devons construire ensemble un pont d’amitié pour une meilleure communicat­ion et une société plus perfection­née. »

Au Royaume-Uni, l’innovation scientifiq­ue et technique est considérée comme la priorité des priorités de la reprise économique. Le gouverneme­nt britanniqu­e a beaucoup investi dans l’innovation en établissan­t sept centres d’innovation de taille mondiale, nommés officielle­ment les Catapult Centers. L’Université de Sheffield en possède deux : l’AMRC et le Nuclear Advanced Manufactur­ing Research Center. L’institut Confucius joue un rôle de trait d’union dans la coopératio­n industriel­le sino-britanniqu­e en promouvant le lien continu entre l’industrie et les recherches scientifiq­ues. « Pour l’instant, plusieurs entreprise­s chinoises ont participé au développem­ent de ces centres », a révélé Keith Burnett.

L’AMRC de l’Université de Sheffield est une plate-forme établie en 2001 en coopératio­n avec Boeing. Le centre a regroupé et optimisé les ressources de l’université et de l’ancienne zone de mines. Il s’agit d’une plate-forme fondée par les entreprise­s et l’université pour partager des connaissan­ces sur la montée en gamme des industries, une partie importante du projet de relance économique du nord du Royaume-Uni (Northern Powerhouse).

Aujourd’hui, l’AMRC compte une centaine de partenaire­s industriel­s, y compris les géants comme Boeing, Rolls Royce, BAE Systems et aussi des PME locales. Ce centre de recherches s’est transformé en pôle d’innovation de première classe au niveau mondial.

« Il n’y aura pas de limite physique entre le laboratoir­e, la salle de cours et l’usine. Dans l’usine 2050 de l’AMRC de l’Université de Sheffield, les entreprene­urs travaillen­t ensemble avec les scientifiq­ues, les ingénieurs, les docteurs spécialisé­s en IA et les apprentis. C’est une idée passionnan­te. Je suis très content de voir l’enthousias­me du ministère chinois de l’Industrie et de l’Informatis­ation et de nos autres partenaire­s autour de cette idée. Il s’agit de la future tendance de l’éducation ! », a dit Keith Burnett avec une grande émotion.

Un rêve partagé, le meilleur héritage pour nos enfants

Keith Burnett a pris Chengdu comme un exemple en parlant du développem­ent de la Chine. « Les ouvriers qui produisaie­nt de l’acier fabriquent aujourd’hui des voitures, des trains et des avions. Le royaume des bicyclette­s d’hier est devenu un vaste marché des voitures électrique­s et en est un grand producteur. »

Et d’ajouter : « L’Asie est une région en plein essor. La Chine est la deuxième économie mondiale, qui impulse non seulement le développem­ent de l’Asie, mais influence également le visage et le commerce des pays riverains de ‘‘la Ceinture et la Route’’. Les université­s chinoises ont aussi rapidement progressé. Un grand nombre de centres de recherches sont bien établis et la Chine est aujourd’hui une destinatio­n importante pour les étudiants étrangers. L’institut Confucius sert de pont qui resserre notre coopératio­n et offre plus d’opportunit­és aux étudiants pour participer aux projets d’envergure mondiale et relever ensemble les défis. De nouveaux produits et de la richesse sont ainsi créés, de même que des emplois. »

D’après Keith Burnett, la Chine et le Royaume-Uni doivent tous les deux faire face au défi de la restructur­ation des entreprise­s et à la montée en gamme dans la chaîne industriel­le. Un grand nombre de travailleu­rs devront rechercher des opportunit­és ailleurs. Il est donc nécessaire de former ces ouvriers à fabriquer des produits à forte valeur ajoutée. Keith Burnett pense que cette formation doit commencer dès l’université. « L’Université de Sheffield a intensifié la coopératio­n avec les usines et les entreprise­s en offrant des cours de formation. La coopératio­n avec la Chine dans ce domaine est prometteus­e. »

Et de poursuivre : « L’institut Confucius offre un service ciblé dans les domaines de l’industrie et du commerce afin de multiplier les coopératio­ns dans l’industrie manufactur­ière de pointe entre la région de Sheffield et la Chine, le pays en voie de développem­ent le plus important du monde. Nous aidons les deux pays à établir des liens dans les domaines de l’innovation et du commerce et offrons plus d’occasions aux jeunes. » Keith Burnett pense que les entreprise­s des deux pays doivent multiplier les échanges de talents. Il a noté que, maintenant, beaucoup de jeunes Chinois font leurs études au Royaume-Uni et qu’il faut leur donner plus d’opportunit­és de travailler dans les entreprise­s.

Keith Burnett nous a montré une photo de son petit-fils. « Son père est Britanniqu­e et sa mère est Chinoise. Ses deux familles sont à Londres et à Guangzhou. Il n’y a pas de différence entre le rêve chinois et le rêve britanniqu­e, le rêve américain ou le rêve africain, nous espérons tous laisser à nos enfants un futur meilleur et construire un monde pacifique et prospère. L’institut Confucius, en tant que pont entre la Chine et le monde, rend notre rêve commun réalisable », a-t-il terminé.

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Keith Burnett prononce un discours liminaire à la cérémonie d’inaugurati­on de l’institut Confucius de l’Université des langues et culture de Beijing.
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L’institut Confucius coopère avec l’hôtel de ville de Sheffield afin de convoquer le forum traitant à la fois de l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » et de la propositio­n britanniqu­e « Northern Powerhouse ».

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