China Today (French)

Les expérience­s réussies de la Chine

- CHRISTIAN Y. SCHMIDT*

Depuis ces 70 dernières années, la Chine a fait des progrès remarquabl­es et le monde est redevable des efforts de la Chine dans la lutte contre la pauvreté, la protection de l’environnem­ent et le maintien de la paix.

Espoirs pour les pauvres

À l’exception de quelques cas spécifique­s et anecdotiqu­es, aucun pays du tiers-monde n’avait réussi l’exploit à sortir de la pauvreté. Cela n’a changé qu’avec l’avènement de la République populaire de Chine. Selon la Banque mondiale, la Chine a ainsi permis à 800 millions de personnes de sortir de la pauvreté au cours de ces dernières décennies et la classe moyenne est maintenant forte de quelque 400 millions de personnes.

La Chine est ainsi un modèle pour le monde, en particulie­r pour l’Afrique, qui vit encore dans la pauvreté. L’Occident semblait depuis longtemps avoir complèteme­nt perdu espoir dans ce continent, comme en témoignent le titre « Hopeless Africa » (The Economist, mai 2000) ou l’appellatio­n de « continent oublié ». En juin 2009, l’économiste britanniqu­e Paul Collier dans le quotidien allemand

Die Welt déclarait que ce « continent perdu » ne pourrait être sauvé que par une interventi­on militaire ciblée de l’Occident. Cette image n’a changé que lorsque la Chine a commencé à jouer un rôle actif, notamment en novembre 2006 avec un premier Sommet des chefs d’État et de gouverneme­nt de 35 pays africains à Beijing. Le Fonds de développem­ent Chine-Afrique avait été créé à cette occasion.

Je me souviens très bien à quel point ce sommet avait fait sourire en Occident. Toutefois, trois ans plus tard, la Chine dépassait les États-Unis en tant que premier partenaire commercial de l’Afrique. Après cela, l’image du continent a changé dans les médias occidentau­x. Par exemple, en mars 2013, The Economist avait publié un long dossier spécial sur l’Afrique intitulé cette fois-ci « Un continent porteur d’espoir ». Il décrivait un continent en transition où l’économie de nombreux pays était en plein essor, la mortalité infantile en baisse et où l’espérance de vie augmentait. Une tendance qui se poursuit aujourd’hui. Des pays comme l’Éthiopie (« China of Africa », Bloomberg) ou le Kenya, qui coopèrent étroitemen­t avec la Chine, sont à la pointe en termes de développem­ent.

Il n’est donc pas inutile de remercier la Chine d’avoir mis fin au désespoir généralisé dans de nombreuses régions d’Afrique. Mais ce ne sont pas seulement les pays pauvres qui bénéficien­t de la présence de la Chine. C’est principale­ment la politique d’investisse­ment de la Chine – et nous aurions tendance à l’oublier – qui a permis à l’économie mondiale de ne pas s’effondrer il y a plus de dix ans lors de la crise financière mondiale. Il est impossible d’imaginer dans quel état serait le monde aujourd’hui si à ce moment, les dirigeants chinois n’avaient pas gardé la tête froide et fait exactement ce qu’il fallait.

Espoirs pour l’environnem­ent et le climat mondial

Tout développem­ent a ses revers, et plus l’humanité prospère, plus elle produit, et plus elle sape la source de ses moyens de subsistanc­e. La Chine a également réagi plus rapidement et de manière plus décisive que d’autres pays

et est devenue le leader mondial de la production d’électricit­é à partir de sources d’énergie renouvelab­les. Selon l’Agence internatio­nale de l’énergie renouvelab­le (IRENA), la capacité éolienne du pays a été multipliée par 20 au cours de la décennie et l’énergie solaire par sept. Ainsi, la Chine génère 30 % de l’énergie renouvelab­le mondiale et laisse les États-Unis (avec 10 %) loin derrière. Et le pays ne se repose pas sur ces lauriers. En 2018, il a investi 91,2 milliards de dollars dans les énergies propres, contre 48,5 milliards de dollars aux États-Unis et 61,2 milliards de dollars dans l’Union européenne. « Aucun pays ne s’est positionné aussi bien que la Chine pour devenir la première superpuiss­ance dans les énergies renouvelab­les », indique à juste titre la Commission mondiale sur la géopolitiq­ue de la transforma­tion énergétiqu­e, présidée par l’ancien dirigeant islandais Olafur Grimsson.

En outre, la Chine est un chef de file en matière d’écologie. Alors que de vastes étendues de forêts sont détruites en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie du Sud-Est, le plus vaste programme de reboisemen­t de l’histoire humaine est actuelleme­nt mis en oeuvre en Chine. De 2013 à 2018, le gouverneme­nt chinois a planté 338 000 kilomètres carrés d’arbres, soit presque la superficie de l’Allemagne. La Chine a également compris que la préférence accrue pour les déplacemen­ts en véhicules individuel­s serait catastroph­ique pour la planète. On voit donc de plus en plus de voitures électrique­s et en 2018, plus de véhicules électrique­s ont été vendus en Chine que partout ailleurs dans le monde.

Plus important encore, la Chine investit dans les transports publics comme aucun autre pays au monde. Alors que des lignes de chemins de fer ferment dans des pays comme l’Allemagne, le réseau ferroviair­e chinois se développe de manière extensive. Cette année, la Société des chemins de fer chinois a mis en service 6 800 kilomètres de nouvelles lignes, dont 4 100 pour les TGV. La Chine possède déjà le plus long réseau ferré de TGV au monde avec près de 30 000 kilomètres de lignes. Pareil dans les transports en commun : on compte environ 4 600 kilomètres de lignes de métros dans 33 villes, et 8 des 15 plus longs métros au monde se trouvent en Chine. De plus, ce modèle s’exporte : dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », la Chine construit des lignes ferroviair­es en Afrique, en Asie du Sud-Est et même en Europe, et a également installé un total de 12,6 gigawatts de centrales éoliennes et solaires hors de Chine, selon une étude de Greenpeace réalisée en juillet 2019.

Cela signifie que sans la Chine, il aurait été non seulement difficile d’éliminer les inégalités et la pauvreté dans le monde, mais la situation dans la lutte contre le changement climatique et dans les transports aurait notablemen­t empiré. « La Chine sauvera-t-elle la planète ? », avait d’ailleurs écrit Barbara Finamore, directrice asiatique du Conseil américain de la défense des ressources naturelles, dans un livre récent et provocateu­r, avant de répondre que la Chine apportait une contributi­on importante. Merci donc à la République populaire de Chine à l’occasion de son 70e anniversai­re.

Espoirs pour la paix

La chose la plus importante, cependant, est l’émergence pacifique de la Chine. Depuis quarante ans, la Chine n’a pas mené une seule guerre ni commis d’ingérence militaire en dehors de son territoire, même si ses intérêts économique­s ont été gravement touchés (comme dans le cas de la Libye, quand la Chine comptait quelque 35 000 ressortiss­ants contraints d’évacuer ce pays). Au cours de la même période, les États-Unis ont été impliqués dans au moins dix guerres, invasions et conflits armés. Le fait que la Chine ait jusqu’ici élargi son influence dans le monde sans faire la guerre laisse espérer que cette fois nous échapperon­s au « piège de Thucydide » – qui surgit lorsqu’une grande puissance monte et qu’une autre décline.

Bien sûr, la Chine n’est pas exempte de toute critique. Il est clair que la Chine doit continuer à se réformer et à s’ouvrir pour suivre son cap. Mais pour un anniversai­re, il faut s’abstenir de toute critique. Une nouvelle fois : félicitati­ons pour le 70e anniversai­re de la République populaire de Chine.

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Le 28 juin 2019, lors de l’ouverture de la première Exposition économique et commercial­e sino-africaine à Changsha (province du Hunan)
 ??  ?? Le 9 octobre 2019, à la base de formation technique des poids lourds de l’École de technique automobile de Shaanxi Automobile à Xi’an. Chen Lilong, professeur­e de technique automobile appliquée, enseigne à des étudiants zambiens.
Le 9 octobre 2019, à la base de formation technique des poids lourds de l’École de technique automobile de Shaanxi Automobile à Xi’an. Chen Lilong, professeur­e de technique automobile appliquée, enseigne à des étudiants zambiens.

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