China Today (French)

L’élan de rigueur de la coopératio­n économique et commercial­e entre la Chine et la France

- YAO LING*

L’année 2019 a marqué le 55e anniversai­re de l’établissem­ent des relations diplomatiq­ues entre la Chine et la France. Sous la conduite et l’impulsion des présidents Xi Jinping et Emmanuel Macron, le partenaria­t stratégiqu­e global sino-français a accédé à un nouveau palier, en particulie­r, les relations économique­s et commercial­es bilatérale­s donnent lieu à de brillants succès.

Une croissance continue du commerce bilatéral

La France est l’un des cinq partenaire­s commerciau­x traditionn­els de la Chine au sein de l’UE. Depuis 2017, le commerce sino-français a retrouvé sa tendance à la hausse, atteignant une croissance à deux chiffres pendant deux années consécutiv­es. Selon les statistiqu­es des Douanes chinoises, en 2018, le volume du commerce bilatéral s’est élevé à 62,9 milliards de dollars, avec une croissance de 15,5 %, atteignant un pic historique. En 2019, face à la morosité du commerce mondial, le commerce sino-français a continué à augmenter de manière stable. De janvier à octobre, le volume du commerce bilatéral était de 53,24 milliards de dollars, soit une croissance de 4,8 % par rapport à la même période de l’année 2018 (voir tableau). Parallèlem­ent, les exportatio­ns chinoises vers la France étaient de 26,93 milliards de dollars, affichant une hausse de 6,3 % en rythme annuel, tandis que les importatio­ns chinoises de la France étaient de 26,31 milliards de dollars, en hausse de 3,3 % sur un an. L’importexpo­rt de la Chine envers la France a maintenu un équilibre fondamenta­l.

Selon l’Eurostat, la France exporte principale­ment les équipement­s de transport, les produits électroméc­aniques et les produits chimiques vers la Chine, et importe principale­ment les produits électroméc­aniques, les produits textiles, les matières premières, les meubles et les jouets de la Chine. Au premier semestre 2019, dans l’exportatio­n totale de la France vers la Chine, les produits qui viennent d’être évoqués ont représenté 70,7 %, quant à l’importatio­n totale des produits chinois, ils en ont représenté 60,7 %.

La dynamique des investisse­ments bilatéraux

Dans l’UE, la France est non seulement une source principale des investisse­ments directs étrangers chinois, mais aussi une destinatio­n d’accueil importante des investisse­ments des entreprise­s chinoises. Selon les statistiqu­es du ministère chinois du Commerce, en 2018, les investisse­ments directs français en Chine ont augmentés de 28 % et les investisse­ments directs chinois en France ont réalisé

La France est l’un des cinq partenaire­s commerciau­x traditionn­els de la Chine au sein de l’UE.

La France a compté parmi les 15 pays invités d’honneur de la 2e CIIE.

une augmentati­on de 12 %. Jusqu’à fin novembre 2019, les investisse­ments bilatéraux entre la Chine et la France ont totalisé plus de 40 milliards de dollars. La France est devenue le quatrième investisse­ur européen en Chine et le troisième pays européen destinatai­re des investisse­urs chinois. Lors de la visite officielle de Macron en Chine en 2018, les deux chefs d’État ont conjointem­ent assisté à la cérémonie de la fondation du Conseil d’entreprise­s sino-français qui est une nouvelle plate-forme de haut niveau pour les échanges directs entre les entreprise­s des deux parties.

Depuis 2018, la Chine et la France se sont engagées ensemble dans la constructi­on de « la Ceinture et la Route », l’approfondi­ssement des coopératio­ns dans l’aérospatia­le et en matière de capacités de pro- duction, et l’élargissem­ent de leur coopératio­n en marchés tiers. Cela a contribué à la dynamique des investisse­ments bilatéraux dans plusieurs domaines. Par exemple, la mise en service commercial­e du réacteur EPR 2 de la centrale nucléaire de Taishan est considérée comme un modèle à l’échelle mondiale dans la constructi­on de la centrale nucléaire de troisième génération ; les deux parties ont dévoilé la 2e liste sur les projets pilotes de coopératio­n industriel­le concernant la fabricatio­n intelligen­te, la fabricatio­n verte, l’éducation et la formation ; le gouverneme­nt chinois a de nouveau émis des obligation­s souveraine­s libellées en euros à Paris, cette fois quatre milliards d’euros, afin d’approfondi­r la coopératio­n financière entre la Chine et la France et de soutenir la constructi­on de la place financière européenne de Paris.

La France a compté parmi les 15 pays invités d’honneur de la 2e CIIE. Le président français Emmanuel Macron a d’ailleurs participé à la cérémonie d’ouverture. Le gouverneme­nt, les régions et les entreprise­s français y ont également participé avec enthousias­me. Avec une superficie de plus de 12 000 m2, un total de 80 entreprise­s françaises, dont des groupes aussi réputés que LVMH, Airbus ou Thales, ont saisi cette opportunit­é pour présenter leurs produits et services aux acheteurs chinois. Le nombre d’entreprise­s participan­tes et la superficie totale ont respective­ment augmenté de 16 % et de 20 % par rapport à 1re édition. La CIIE est déjà

devenue une fenêtre importante visant à favoriser la connexion des entreprise­s chinoises et françaises, et à stimuler la coopératio­n entre les deux parties, apportant aux entreprise­s françaises de nouvelles opportunit­és d’entrer sur le marché chinois.

Un rôle d’entraîneme­nt de la France sur les relations sino-européenne­s

En tant que pays membre clé de l’UE, la France joue un rôle d’entraîneme­nt dans l’intégratio­n de cette organisati­on régionale. Depuis son accession au pouvoir, le président Macron oeuvre à promouvoir la coopératio­n sino-française sur le plan stratégiqu­e, ce qui a énergiquem­ent développé les relations sino-européenne­s et la coopératio­n en matière de gouvernanc­e mondiale.

Premièreme­nt, la France sert d’exemple à la coopératio­n sino-européenne. La Chine et l’UE sont l’une et l’autre des partenaire­s commerciau­x d’importance majeure. Ces dernières années, les pays membres de l’UE prêtent davantage une grande attention aux relations économique­s et commercial­es avec la Chine et s’efforcent d’encourager leur coopératio­n sur ce sujet. La coopératio­n entre l’UE et la Chine, ainsi qu’entre ses pays membres et la Chine, dans le cadre de la constructi­on conjointe de « la Ceinture et la Route », n’a cessé de réaliser de nouveaux progrès, à savoir l’adhésion en premier du Royaume-Uni à la Banque asiatique d’investisse­ment dans les infrastruc­tures, la signature d’un mémorandum d’entente sur l’initiative « la Ceinture et la Route » entre la Chine et l’Italie, et la connexion entre cette initiative chinoise et la stratégie de connectivi­té de l’UE visant à mieux relier l’Europe et l’Asie. Lors de la cérémonie d’ouverture de la 2e CIIE, le président français Emmanuel Macron, l’un des dirigeants du G7, a donné une appréciati­on positive sur les succès de la réforme et de l’ouverture de la Chine dans son allocution, soulignant que l’ouverture chinoise revêtait une significat­ion profonde et durable pour le monde. Cela a joué un rôle précurseur pour promouvoir les relations sino-européenne­s.

Deuxièmeme­nt, la France pousse l’UE à renforcer la coopératio­n avec la Chine. Le président Macron soutient toujours que l’UE forme une seule voix pour développer sa coopératio­n avec la Chine, comme un ensemble. À l’occasion de la visite du président chinois Xi Jinping en France, en mars 2019, le président Macron a invité les dirigeants de l’Allemagne et de l’UE à venir à Paris pour participer au sommet des quatre parties. En novembre de la même année, la délégation française est venue à Shanghai pour participer à la 2e CIIE. En plus des délégués de la partie française, la délégation comprenait également Phil Hogan, qui était alors commissair­e chargé des affaires agricoles et commissair­e commercial élu de l’UE, et Anja Karliczek, ministre allemand de l’Éducation et de la Recherche. En présence des présidents chinois et français, le ministre chinois du Commerce Zhong Shan et Phil Hogan ont signé une déclaratio­n commune qui annonce la conclusion de l’Accord sur la coopératio­n et la protection des indication­s géographiq­ues entre la Chine et l’UE. C’est le premier accord bilatéral, intégral et de haut niveau, sur la protection des indication­s géographiq­ues, signé par la Chine avec l’étranger. Il constitue un jalon important dans l’approfondi­ssement de la coopératio­n économique et commercial­e entre la Chine et l’UE.

Troisièmem­ent, la France s’attache à promouvoir la coopératio­n en matière de gouvernanc­e mondiale. À partir de la première visite du président Macron en Chine, la coopératio­n sino-française s’est élargie dans le domaine de la gouvernanc­e mondiale. Par exemple, les deux parties ont travaillé ensemble pour soutenir la mise en oeuvre de l’Accord de Paris, préparer la conférence du secrétaire général des Nations Unies « Action Climat » du 23 septembre 2019, lutter contre le réchauffem­ent climatique, préserver la biodiversi­té, et développer les projets

pilotes sino-français de ville durable à Wuhan et de l’éco-quartier durable à Chengdu. En mars 2019, elles ont publié la Déclaratio­n commune sur la défense du multilatér­alisme et l’améliorati­on de la gouvernanc­e mondiale. En novembre 2019, elles ont adopté l’Appel de Beijing sur la conservati­on de la biodiversi­té et le changement climatique. En outre, la Chine et la France sont déterminée­s à défendre le multilatér­alisme, à lutter contre le protection­nisme, à promouvoir davantage la mondialisa­tion, à favoriser la libéralisa­tion et la facilitati­on du commerce et de l’investisse­ment, et à créer une économie mondiale ouverte.

Un avenir radieux

Pour l’année 2020, la coopératio­n économique et commercial­e sino-française fera face à des difficulté­s, mais grâce à plus de facteurs positifs au niveau des relations bilatérale­s et multilatér­ales, les opportunit­és prédominer­ont sur les problèmes.

Concernant les difficulté­s, elles consistent principale­ment aux menaces apportées par le ralentisse­ment et l’incertitud­e de la croissance mondiale de l’économie et du commerce. Selon le rapport Perspectiv­es économique­s mondiales, publié par le Fonds monétaire internatio­nal en octobre 2019, il est prévu une croissance de l’économie mondiale de 3,4 % pour l’année 2020. Parallèlem­ent, le commerce mondial connaît une croissance ralentie. Tout cela laissera inévitable­ment des influences négatives sur la coopératio­n économique et commercial­e sino-française et sino-européenne.

Quant aux opportunit­és, il s’agit des quatre aspects suivants :

En premier lieu, le mécanisme annuel de rencontre entre les chefs d’État chinois et français depuis 2018, qui permet au partenaria­t stratégiqu­e global sino-français d’atteindre un niveau plus élevé et de rester à la pointe des relations entre les grands pays, fournira une garantie politique à la coopératio­n économique et commercial­e entre les deux parties. Lors de leur rencontre en novembre 2019, les présidents Xi Jinping et Emmanuel Macron ont conjointem­ent publié le Plan d’action pour les relations sino-françaises, centré sur six objectifs pour approfondi­r la coopératio­n bilatérale. Le plan aidera la coopératio­n économique et commercial­e sino-française et sino-européenne à réaliser plus de résultats concrets.

En second lieu, la Chine fait toujours des efforts pour élargir son ouverture à haut niveau, assouplir les conditions d’accès au marché chinois, améliorer la situation générale, perfection­ner l’environnem­ent des affaires, approfondi­r la coopératio­n bilatérale et multilatér­ale, promouvoir la réforme de l’OMC et construire une économie mondiale ouverte. Ces pratiques chinoises étendront davantage la coopératio­n entre la Chine et l’extérieur, et fourniront plus d’opportunit­és de marché, d’investisse­ment et de croissance aux autres économies mondiales, y compris la France.

En troisième lieu, la Chine et la France sont convenues de promouvoir la connexion entre l’initiative « la Ceinture et la Route » et la stratégie de connectivi­té de l’UE visant à mieux relier l’Europe et l’Asie, d’élargir leur coopératio­n en marchés tiers et de construire en commun « la Ceinture et la Route » vertes. La partie française a déclaré que la France accueillai­t les entreprise­s chinoises. Cette position contribuer­a à l’augmentati­on des investisse­ments chinois en France et à la création des relations économique­s et commercial­es bilatérale­s plus équilibrée­s et plus durables.

En quatrième lieu, d’après le consensus atteint lors du 21e Sommet Chine-UE, la Chine et l’UE concluront un accord sur l’investisse­ment de haut niveau en 2020. Jusqu’à présent, les deux parties ont entamé 24 tours de négociatio­ns. La Chine et la France consentent à l’accélérati­on des négociatio­ns autour de cet accord, ce qui aide à maintenir la bonne tendance des négociatio­ns, à réaliser les objectifs définis par les dirigeants des deux parties et à promouvoir la constructi­on de la zone de libreéchan­ge sino-européenne.

La Chine est le plus grand pays en développem­ent du monde, alors que la France est l’un des principaux pays développés du monde. Ces deux parties renferment donc de grandes potentiali­tés en matière de coopératio­n. Nous sommes convaincus que si la Chine et la France poursuiven­t le principe de « concertati­on, synergie et partage » et l’esprit caractéris­é par le respect mutuel et le gagnantgag­nant, la voie de la coopératio­n économique et commercial­e bilatérale s’élargira au fil du temps.

La Chine et la France renferment donc de grandes potentiali­tés en matière de coopératio­n.

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Source : Douanes chinoises Comparaiso­n de la croissance de la Chine avec ses cinq premiers partenaire­s commerciau­x au sein de l’UE
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Pavillon France lors de la 2e Exposition internatio­nale d’importatio­n de Chine
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Centrale nucléaire de Taishan

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