China Today (French)

La consommati­on verte pour une vie meilleure

- ZHANG LI*

Influencés par l’épidémie de COVID-19, la conscience et les choix de consommati­on des peuples ont connu un changement actif ou passif : alors qu’on s’était habitué à accepter les commodités produites avec des émissions de carbone élevées, on se rend compte, au lendemain de l’épidémie, que beaucoup d’entre elles ne sont pas nécessaire­s et que l’avenir de la Terre dépend étroitemen­t de chacun de nous.

Lors de l’édition 2020 du « Jour de la Terre » (le 22 avril), Friends of Nature, une organisati­on civile de protection de l’environnem­ent a lancé en Chine une enquête publique par questionna­ire. Celle-ci s’adressait à des groupes spécifique­s et a mis l’accent sur l’opinion publique concernant les changement­s de comporteme­nts personnels provoqués par l’épidémie et la manière de réagir et de choisir un mode de vie sobre en carbone.

Plus de 11 000 personnes ont participé à cette enquête durant un mois. Les résultats montrent que l’épidémie a changé nos préoccupat­ions dans la vie quotidienn­e et qu’une bonne santé constitue l’un des éléments les plus importants d’une vie meilleure aux yeux des sondés. Plus de la moitié des personnes interrogée­s se déclare prête à soutenir la protection de l’environnem­ent et la sécurité climatique par des actions de consommati­on bas carbone. Dans le même temps, l’enquête a révélé des difficulté­s et des doutes rencontrés par le public pour mettre en oeuvre de telles actions.

Nouveau mode de vie

À l’heure actuelle, la lutte contre l’épidémie continue sur la planète. Son ampleur et son impact ont largement dépassé le domaine de la santé publique.

Quels changement­s de comporteme­nts personnels à faible consommati­on de carbone l’épidémie a-t-elle apportés au public ? Et les gens s’en tiendronti­ls à un tel mode de vie sobre en carbone malgré les nouveaux plans de relance économique élaborés par les différents pays ? En s’appuyant sur ces questions, Friends of Nature a développé son enquête avec le

soutien de l’Energy Foundation. Celle-ci s’adressait à trois groupes : des parents qui ont un enfant âgé de 0 à 15 ans, des étudiants et des employés. Ils sont des représenta­nts des principaux consommate­urs et des décideurs au cours des deux prochaines décennies.

Après l’épidémie, plus de 70 % des sondés affirment avoir commencé à faire la cuisine chez eux, ce qui est plus sain et plus vert, en réduisant la pollution causée par le gaspillage et les repas à emporter ; presque 40 % des sondés choisissen­t d’apporter leur propre vaisselle quand ils mangent en dehors de leur maison.

En matière de déplacemen­t, davantage d’employés et d’étudiants préfèrent marcher et faire du vélo ; en ce qui concerne la consommati­on, plus de 90 % des personnes interrogée­s déclarent que leur fréquence d’achats a considérab­lement diminué par rapport à leur habitude d’avant l’épidémie, et pour 63,1 % des sondés, ce changement leur a permis de prendre conscience que certaines choses ne sont pas nécessaire­s.

Par ailleurs, 76,6 % des sondés sont plus préoccupés par la santé et les soins médicaux et 53,9 % des sondés prêtent plus attention aux changement­s de l’environnem­ent naturel et aux questions liées à la faune, ce qui pourrait annoncer un plus grand soutien au travail de protection de l’environnem­ent. Plus de 90 % des personnes interrogée­s reconnaiss­ent que l’environnem­ent et le climat sont étroitemen­t liés à une vie meilleure.

L’épidémie de COVID-19 a fait émerger divers nouveaux modes de vie, entre autres, le travail à domicile, l’offre de services sans contact et la réduction des déplacemen­ts.

Un concept centré sur l’écosystème

Face à l’épidémie, plus de 98 % de personnes interrogée­s ont pris conscience des défis « invisibles ». Selon l’enquête, les trois principaux challenges résident dans les conditions météorolog­iques extrêmes et les maladies infectieus­es causées par le changement climatique qui menacent la sécurité des gens, dans la pollution de l’environnem­ent qui affecte leur santé, et dans la pénurie de ressources ainsi que son impact sur le développem­ent économique.

En ce qui concerne la manière d’interagir avec la nature, plus de 60 % de sondés estiment que les ressources de la Terre ne sont pas inépuisabl­es, et l’opinion qu’il ne faut pas endommager l’environnem­ent à son propre avantage est partagé par 79,5 % de sondés. Cela signifie que de plus en plus de gens se rallieraie­nt à un concept écologique centré sur l’écosystème plutôt que sur l’homme, ce qui constitue une base importante pour développer un environnem­ent sain et la sécurité climatique.

D’autre part, l’enquête a révélé le manque de cognition des peuples, à titre d’exemple, sur l’urgence des questions environnem­entales et climatique­s. À peu près 50 % des salariés ne sont pas conscients de la corrélatio­n entre l’environnem­ent et l’augmentati­on des dépenses énergétiqu­es et alimentair­es, et les avis sont assez partagés sur les impacts possibles du changement climatique sur l’environnem­ent. En outre, il est encore nécessaire de vulgariser des connaissan­ces de base sur la réduction des émissions de carbone.

L’épidémie témoigne qu’il est possible de mener une vie à un rythme ralenti ; les sentiments positifs de la majorité des gens sur les changement­s concernant les repas, les déplacemen­ts et la consommati­on prouvent que nous avons la capacité de pratiquer un meilleur mode de vie pour nous-mêmes et pour la Terre.

Le changement de la consommati­on personnell­e vers le bas carbone peut rendre la vie meilleure, et cette transforma­tion suppose l’effort de tous.

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Au milieu de l’été, une ferme forestière de Saihanba accueille les familles.
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Le 3 mai 2020, le troisième jour des congés du 1er mai, des Wuhanais profitent de la coulée verte du lac de l’Est.

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