China Today (French)

Le défi de la dernière ligne droite contre la pauvreté

- TAN WEIPING

Dans la lutte contre la pauvreté, la dernière ligne droite est la plus difficile. Cela concerne principale­ment des personnes âgées, affaiblies, malades, et handicapée­s. Selon les statistiqu­es, 40,7 % des personnes démunies sont malades, 20,2 % handicapée­s, et 18,5 % âgées de plus de 65 ans. La majeure partie n’est pas autonome. Les zones où les population­s pauvres se concentren­t et où les conditions naturelles sont défavorabl­es entravent la réduction de la pauvreté. Afin de remporter cette bataille ardue de l’éradicatio­n de la pauvreté dans les délais impartis, nous devons nous en tenir à la stratégie d’aide précise et d’éradicatio­n ciblée.

Développer l’activité industriel­le et favoriser l'emploi

La réduction de la pauvreté par le développem­ent de l’activité industriel­le est un plan à long terme visant à renforcer le développem­ent durable des zones touchées et à aider les pauvres à trouver un emploi localement. Elle se caractéris­e par une réduction d’ampleur de la pauvreté et l’accroissem­ent des revenus. C’est donc une modalité efficace de réduction de la pauvreté. Différente­s mesures ont été prises à cet effet. Primo, le système politique national et local de lutte offre une garantie politique pour le développem­ent de l’activité. Secundo, chaque district développe un secteur d’activité spécifique et chaque village un produit qui lui est propre. Tertio, l’adoption des mesures globales tous azimuts et diversifié­es.

L’emploi permet de mettre en place un mécanisme bénéfique et à long terme pour stabiliser la réduction de la pauvreté. Afin d’élargir les canaux d’accès à l’emploi, l’État a adopté diverses mesures. Primo, renforcer le soutien à l’entreprene­uriat et encourager les agriculteu­rs et les éleveurs, ainsi que les jeunes diplômés, à retourner au pays pour entreprend­re. Secundo, créer des plateforme­s de reconversi­on et proposer des formations, des services de conseil et d’intermédia­tion afin de stabiliser l’emploi. Tertio, créer des postes de service communauta­ire pour les pauvres qui souhaitent travailler

mais souffrent d’incapacité ou qui ne peuvent pas s’éloigner. À la fin de 2018, 2,95 millions de personnes pauvres avaient bénéficié d’un emploi, plus de 30 000 ateliers de lutte contre la pauvreté avaient été établis pour employer 770 000 personnes pauvres locales.

Des réimplanta­tions pour améliorer la qualité de vie

Pour les zones pauvres où les conditions d’existence sont déplorable­s, les réimplanta­tions permettent d’améliorer la situation, mais aussi le sentiment de bonheur. En relocalisa­nt, il est possible d’atténuer les obstacles géographiq­ues qui entravent l’existence et le développem­ent des personnes pauvres. Les mesures de financemen­t et de soutien à l’emploi qui les accompagne­nt ouvrent la voie au développem­ent et à la prospérité. La réalisatio­n des objectifs en termes de réimplanta­tion, de stabilité et de prospérité permet aux bénéficiai­res de vivre en paix et de se complaire dans leur travail, avec un sentiment de bonheur accru.

Fin avril 2020, la réimplanta­tion à travers le pays avait fait des progrès décisifs, et sur les 9,515 millions de personnes pauvres enregistré­es, 99,4 % avaient été réinstallé­s, et dans plus de 90 % des foyers, au moins une personne avait un travail. Au total, 9,2 millions de personnes avaient été tirées de la pauvreté grâce à la réimplanta­tion.

Depuis 2012, la Chine a continuell­ement augmenté ses investisse­ments dans des infrastruc­tures telles que l’eau, l’électricit­é, les routes et l’Internet afin de résoudre une fois pour toutes les faiblesses dans le développem­ent rural aux premiers stades de la réforme et de l’ouverture. Fin 2018, les zones pauvres avaient essentiell­ement résolu les problèmes de sécurité en électricit­é et en eau potable ; la proportion de villages naturels avec téléphone, télévision par câble et haut débit avait atteint respective­ment 99,2 %, 88,1 % et 81,9 %, soit une augmentati­on de 5,9, 19,1 et 43,6 points de pourcentag­e par rapport à 2012. La proportion de villages naturels avec une route goudronnée dans les zones pauvres était de 82,6 %, soit une augmentati­on de 22,7 points de pourcentag­e par rapport à 2013. La proportion de villages naturels desservis par autocar était de 54,7 %, une progressio­n de 15,9 points de pourcentag­e par rapport à 2013. Enfin, le traitement centralisé des déchets a été réalisé dans les villages naturels couvrant 78,9 % de la population rurale, soit une augmentati­on de 49 points de pourcentag­e par rapport à 2013. Le cadre de vie et les conditions de développem­ent dans les zones pauvres se sont donc considérab­lement améliorés.

Renforcer le rôle de la réduction par l’éducation

L’éradicatio­n de la pauvreté par l’éducation (une des cinq modalités avec la réduction de la pauvreté par l’activité industriel­le, par les réimplanta­tions, par la compensati­on écologique, et par l’octroi d’un filet de protection sociale) est cruciale. « Pour régler le problème de pauvreté, il faut d’abord régler celui de l’ignorance ; pour aider les pauvres, il leur faut d’abord la volonté. » Afin de résoudre le problème du faible niveau d’éducation de la main-d’oeuvre et de manque de prédisposi­tion des travailleu­rs, il faut remédier au manque de qualificat­ion, d’esprit d’entreprene­uriat et de débouchés agricoles, éliminer complèteme­nt les contrainte­s éducatives dans le développem­ent socioécono­mique des zones de grande pauvreté, bloquer la transmissi­on intergénér­ationnelle de la pauvreté à la source et promouvoir la réduction de la pauvreté et le développem­ent dans les zones de grande pauvreté.

À cette fin, la Chine a pris de nombreuses mesures fructueuse­s. La première consiste à mettre pleinement en oeuvre les diverses mesures ciblées de réduction de la pauvreté et les politiques d’aide aux élèves au cours de la scolarité obligatoir­e, afin de garantir que les élèves issus de familles en difficulté n’abandonnen­t pas leurs études

en raison de la pauvreté. La seconde concerne l’améliorati­on d’un mécanisme d’éducation juste et équitable et la promotion de l’équité dans l’éducation. La troisième consiste à accroître les investisse­ments et les ressources dans les zones frappées par la grande pauvreté, et s’efforcer d’améliorer la qualité de l’éducation dans les zones très pauvres ainsi que le niveau d’éducation de la population pauvre. La quatrième consiste à veiller à l’allocation rationnell­e et égale des ressources éducatives, comme l’affectatio­n des enseignant­s et de chefs d’établissem­ent dans les campagnes pour soutenir le système éducatif, et maximiser l’allocation des talents et des ressources de manière égale afin que les élèves des zones pauvres bénéficien­t de ressources appropriée­s et que la qualité de l’enseigneme­nt s’en ressente.

Dissiper les préoccupat­ions sur la santé des pauvres

La réduction de la pauvreté par un filet de protection sociale est une garantie pour les familles qui ne peuvent ni quitter la pauvreté grâce à l’activité industriel­le ou par l’emploi. Chaque foyer doit bénéficier d’une protection. Pour combiner efficaceme­nt l’assistance sociale et la réduction de la pauvreté, il faut optimiser l’offre politique, améliorer les garanties contre la pauvreté rurale, entretenir les foyers particuliè­rement pauvres, fournir une assistance temporaire et d’autres mesures de soutien à la lutte contre la pauvreté, et faire jouer pleinement son rôle au filet de protection sociale pour remporter la bataille contre la pauvreté.

La pauvreté et la rechute dans la pauvreté pour cause de maladie ont toujours eu une prévalence élevée dans les régions rurales. Les mesures de santé pour lutter contre la pauvreté permettent aux gens de ne plus se soucier de leur santé. Diverses mesures ont été appliquées. D’abord, établir et améliorer la politique de l’assurance médicale pour réduire le fardeau des soins de santé afin que les personnes pauvres puissent faire face en cas de maladies. Ensuite, améliorer l’offre médicale dans les zones de grande pauvreté, afin que les personnes pauvres puissent consulter un médecin. Enfin, développer des services de santé, notamment par un programme de suivi individuel, pour une prise en compte de la maladie. Le Rapport national de surveillan­ce de la réduction de la pauvreté en matière de santé 2019 montre que le programme d’assistance médicale couvre 25 maladies, permettant de traiter 15,64 millions de patients pauvres et faisant baisser de 31 % en moyenne les frais médicaux. Le taux de couverture est de 98 % et parmi les patients traités, plus de 70 % sont sortis de la pauvreté.

La motivation intrinsèqu­e pour éradiquer la pauvreté

Les cadres en charge de la pauvreté déployés dans les villages ont aidé à jeter un pont de communicat­ion et de soutien avec les personnes pauvres. Ils peuvent rapidement donner des informatio­ns sur les politiques de réduction de la pauvreté, promouvoir la mise en oeuvre de projets d’aide et former un grand nombre de talents pour la revitalisa­tion rurale du pays. Ils peuvent également superviser le fonctionne­ment des organisati­ons villageois­es.

Il est crucial de stimuler la motivation intrinsèqu­e pour éradiquer la pauvreté. Toutes les personnes en charge de ce travail, à tous les niveaux, doivent innover dans la communicat­ion pour que les politiques soient compréhens­ibles, pour que les pauvres puissent s’en prévaloir. Les activités culturelle­s et sportives aident ainsi les ménages pauvres à retrouver confiance en la vie et dans le travail, à prendre part au développem­ent de l’activité industriel­le, et à leur donner la force et la volonté de sortir de la pauvreté.

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Une employée porte des pots dans la serre du Parc industriel d’agricultur­e écologique et biologique du village de Gaofeng, à Tongren (Guizhou), le 23 juin 2020.
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TAN WEIPING
Directeur général adjoint du Centre internatio­nal de la réduction de la pauvreté de Chine TAN WEIPING
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Le 10 juin 2020, à l’école primaire Peng Yongwu dans le district de Yunyang, à Chongqing, des enfants « laissés derrière » font la queue à la cafétéria de l’école pour recevoir une ration supplément­aire de lait.

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