UNE (PAS SI) NOUVELLE VENUE
Chez les anglophones, Heather O’Neill, double finaliste au prestigieux prix Giller, est une star de la littérature. The
Lonely Hearts Hotel, son dernier roman paru en début d’année, a fait grand bruit. On a pu la lire dans le Guardian, le New York Times ainsi que le Globe and Mail, où elle a publié un superbe hommage à Leonard Cohen. Un parcours remarquable pour celle qui a grandi et étudié — et habite toujours! — à Montréal, ville qu’elle ancre dans la plupart de ses histoires aux univers fantaisistes. C’est près de l’avenue Coloniale qu’elle a passé son enfance, nourrie par l’imaginaire de son père. «C’était un conteur hors pair qui intégrait des trucs très farfelus dans ses histoires», raconte-t-elle. Malgré cet héritage, le travail de l’auteure est moins connu du côté francophone. Peut-être à cause des critiques mitigées qu’avait reçues la traduction truffée d’argots français de son premier roman, qui se déroule pourtant dans un quartier montréalais! Dès l’automne, toutefois, l’éditeur québécois Alto publiera à intervalles réguliers ses romans. Le premier ouvrage publié ce mois-ci, La vie rêvée des grille-pain, est un recueil de nouvelles qui démontre avec brio l’imagination foisonnante de l’auteure. En témoigne notre histoire favorite, où une grand-mère raconte que les bébés viennent de l’océan et sont recueillis par les mères sur la grève. Magique, non? La vie rêvée des grille-pain, Alto, 2017, 400 p., 27,95 $. JR