Coup de Pouce

SURVIVRE AU DÉPART DES ENFANTS

Trucs pour préparer son couple

- Par Josée Bournival

Le syndrome du nid vide

On estime qu’environ un tiers des parents ressentira le syndrome du nid vide: une période sombre accompagna­nt le départ des enfants. «Tous les parents sont affectés, mais tous ne le vivront pas durement», lance d’emblée Mme Christine Grou, psychologu­e et présidente de l’Ordre des psychologu­es du Québec.

Il en va de même pour les couples. Certains traversero­nt cette nouvelle étape de vie avec aisance, alors que ce sera une épreuve menant à la rupture pour d’autres. Il faut dire que, les femmes concevant moins d’enfants qu’autrefois, ces derniers occupent une place importante, et leur départ laisse un grand vide.

Un passage difficile pour le couple

Élever des enfants est le plus grand projet d’un couple, celui qui dure le plus longtemps.

On estime qu’environ un tiers des parents ressentira le syndrome du nid vide: une période sombre accompagna­nt le départ des enfants.

Quand les rejetons quittent le bercail, certains parents réalisent que plus rien ne les unit. «Il y a une relation à redéfinir. Ça demande temps et énergie», prévient Christine Grou.

Lise, 54 ans, a très mal vécu cette période. Ses deux fils ont quitté la demeure familiale la même année, pour vivre ensemble dans la ville voisine où ils étudiaient. «Je sais que c’est ridicule, mais je me sentais abandonnée par mes garçons, et j’étais fâchée que leur père, lui, soit heureux de leur départ.»

Les émotions ressenties lorsqu’un enfant part de la maison peuvent être aussi diverses que contradict­oires: fierté, tristesse, sentiment de liberté ou d’abandon, culpabilit­é. Pour Mme Grou, «chaque émotion est normale». Mais lorsque le conjoint vit l’événement différemme­nt, c’est un défi supplément­aire pour le couple.

Autre difficulté: les parents idéalisent trop leur vie commune après le départ des enfants. Selon Dominique Morin, directeur du Départemen­t de sociologie de l’Université Laval, plutôt que de vivre la deuxième lune de miel espérée, «certains ont de la difficulté à se trouver dans la même pièce». C’est exactement ce qu’ont vécu Pierre-Yves et Lise: «Il me tapait tellement sur les nerfs!!», se rappelle-t-elle avec humour. La façon dont le rôle parental se poursuivra peut aussi différer pour la mère et le père. «Certains veulent conserver un lien étroit avec l’enfant, alors que d’autres sont heureux de retrouver un espace personnel sans lui», explique M. Morin. Des visions qui sont parfois difficiles à réconcilie­r.

Dominique Morin constate que les parents dont les enfants sont en âge de quitter la maison arrivent au seuil de la retraite. Des bouleverse­ments simultanés (déménageme­nt, maladie, deuils, etc.) peuvent affecter la santé du couple.

Et ensuite?

Ce qui amplifie la détresse de certains parents, c’est qu’ils oublient que la relation qu’ils ont avec leur enfant va survivre à son départ de la maison.

«La relation évolue, explique Christine Grou. Elle devient parfois même plus enrichissa­nte.» Et quand les petitsenfa­nts arrivent, cela redynamise la relation. «Ça offre une certaine continuité de la fonction parentale des grands-parents à l’égard des nouveaux parents», confirme Dominique Morin. Comme quoi le départ des enfants est une tempête pour le couple, mais assurément pas

parental.• la fin du voyage

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