Coup de Pouce

EN FAMILLE

- Par Amélie Cournoyer | Illustrati­on: Anne Villeneuve AMÉLIE COURNOYER EST JOURNALIST­E INDÉPENDAN­TE. ELLE A DEUX FILLES, UN CHUM ET UN CHIEN, LE MEILLEUR AMI DE LA FAMILLE.

DE NATURE SOCIABLE, JE ME SUIS TOUJOURS ENTOURÉE (DE BEAUCOUP) D’AMIS. ALORS, C’EST AVEC UN GRAND ENTHOUSIAS­ME QUE J’AI REGARDÉ MES FILLES DÉLAISSER LE JEU EN PARALLÈLE POUR CRÉER DES LIENS, NOUER DES AMITIÉS ET APPRENDRE À GÉRER LES HAUTS ET LES BAS DES RELATIONS INTERPERSO­NNELLES.

Un plaisir qui s’est toutefois dissipé au début de l’année scolaire, après le coup de foudre amical de mon aînée pour une camarade de classe. Elle s’est mise à en parler sans cesse, entretenan­t avec elle une correspond­ance remplie de promesses d’amitié éternelle. J’ai évidemment tout de suite voulu connaître sa nouvelle BFF. Grande déception!

Honnêtemen­t, je me fous qu’elle ait des vêtements sales ou les cheveux mêlés. Ce qui me dérange, ce sont les mots qu’elle laisse échapper, la politesse qui fait défaut, les manières qui manquent. Bref, l’influence qu’elle peut avoir sur ma fille.

Comme parents, on veut le meilleur pour nos enfants. C’est aussi vrai pour leurs amis. Mais on fait quoi quand ce n’est pas le cas? Puis-je lui interdire de voir cette amie qui me plaît moins? «Ça serait un coup d’épée dans l’eau, parce qu’elle la côtoiera quand même tous les jours, à l’école. Puis, ça pourrait l’inciter à entretenir cette amitié en cachette», soutient MarieÈve Brabant, docteure en psychologi­e. Elle me conseille plutôt de miser sur la communicat­ion.

Ma fille et moi avons discuté de sa meilleure amie. Je lui ai fait part de mes inquiétude­s, et nous avons convenu qu’elle pouvait continuer de l’inviter à la maison, mais qu’elle n’irait plus chez elle. (Un moyen pour moi de garder un oeil discret sur leurs échanges et d’intervenir, au besoin.) Un bon compromis, selon la psychologu­e.

Mes filles sont encore jeunes, c’est donc plus facile de garder un certain «contrôle» sur leurs amitiés. Or je devine que mon influence sur elles pâlira à mesure qu’elles vieilliron­t. «C’est pourquoi les parents ont tout intérêt à outiller leurs enfants en les aidant à développer leur jugement, l’affirmatio­n de soi ainsi que le respect de soi et des autres. Le but est de les amener à prendre eux-mêmes les meilleures décisions possible dans leurs relations d’amitié», répond à cela Marie-Ève Brabant.

Un sage conseil que j’ai d’ores et déjà commencé à suivre, étant consciente que, si c’est la première, ce n’est sans doute pas la dernière amie qui ne fera pas 100 % mon affaire…

«Les

parents ont tout intérêt à outiller leurs enfants en les aidant à développer leur jugement. — Marie-Ève Brabant, docteure en psychologi­e

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