LA CHRONONUTRITION: EST-CE L’HEURE DE MANGER?
ET SI LE VIEUX DICTION «MANGE COMME UN ROI AU DÉJEUNER, COMME UN PRINCE AU DÎNER ET COMME UN PAUVRE AU SOUPER» SE RÉVÉLAIT LA MEILLEURE FAÇON DE S’ALIMENTER POUR NOTRE CORPS? C’EST EN TOUT CAS CE QUE PRÔNE LA CHRONONUTRITION.
La majorité d’entre nous partent travailler le matin à peu près sans avoir déjeuné, dînent sur le pouce ou devant l’ordinateur quand ils ont deux minutes et se rattrapent, le soir, en dévorant un copieux souper... et en grignotant avant d’aller se coucher. Pourtant, nos grands-parents faisaient tout le contraire… et c’est eux qui avaient raison si l’on se fie à la chrononutrition.
UNE QUESTION DE TIMING
La chrononutrition n’est pas un régime, mais une façon de s’alimenter qui respecte notre horloge biologique interne. Quoique relativement récente, elle est un sujet d’étude très prometteur, auquel plusieurs chercheurs s’intéressent à l’heure actuelle.
«De nos jours, nombreux sont ceux qui laissent leur rythme de vie, que ce soit leur travail ou leurs obligations, dicter ce qu’ils vont manger et à quelle heure le faire. En agissant ainsi, ils ne tiennent pas compte de leurs signaux de faim et de satiété, des besoins de leur corps ou de leur rythme biologique», soutient la nutritionniste-diététiste Hind Sadiqi, de la clinique Communic’Action.
Résultat: le souper représente souvent le plus gros repas de notre journée, même si l’on est à un épisode près de notre télésérie favorite d’aller se coucher. «Les études recommandent de consommer la majorité de nos calories avant 15 h et d’arrêter de manger au moins deux heures et demie avant d’aller au lit, si l’on veut respecter notre rythme biologique», rapporte Iwona Rudkowska, diététiste et chercheuse spécialisée en génomique nutritionnelle, au Centre de recherche du CHU de Québec. En d’autres mots, on a tout intérêt à redonner de l’importance au déjeuner et au dîner, afin de rééquilibrer notre apport calorique tout au long de la journée.
LA CHRONONUTRITION POUR PERDRE DU POIDS?
Suivre les principes de la chrononutrition pourrait mener à une perte de poids chez certaines personnes. «Il est prouvé que les gens dont le rythme biologique est déséquilibré, comme ceux qui travaillent la nuit, sont plus susceptibles de souffrir d’obésité, de syndrome métabolique et de maladies cardiovasculaires», affirme Iwona Rudkowska.
Et tout comme le maintien d’un horaire régulier fait partie de saines habitudes de sommeil, la chrononutrition implique l’adoption d’une routine alimentaire. «Mais celle-ci doit respecter notre horloge biologique personnelle. L’important est de manger quand on a faim. Alors, il n’y a pas de mal à décaler les repas ou à prendre cinq ou six petits repas au cours de la journée plutôt que trois, même dans un objectif de perte de poids. Puis, lorsqu’on a trouvé son rythme, on vise la régularité», conclut Hind Sadiqi.
«Nombreux sont ceux qui laissent leur rythme de vie, que ce soit leur travail ou leurs obligations, dicter ce qu’ils vont manger et à quelle heure.» - Hind Sadiqi, nutritionniste-diététiste