Coup de Pouce

ENTREVUE AVEC...

Marc Messier

- Par Marie-Hélène Goulet

MARC MESSIER A UNE ÉTONNANTE FEUILLE DE ROUTE. EN LA LISANT, FORCE EST DE CONSTATER QUE L’HOMME A DU FLAIR, LUI QUI S’EST ENGAGÉ PLUS SOUVENT QU’À SON TOUR DANS DES AVENTURES ARTISTIQUE­S DE LONGUE HALEINE. À 70 ANS, IL N’EST PAS PLUS CONSERVATE­UR QU’AVANT: IL BRÛLERA LES PLANCHES DU CENTRE DU THÉÂTRE D’AUJOURD’HUI DANS NEUF [TITRE PROVISOIRE], CET AUTOMNE.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans cette production? C’est l’auteur Mani Soleymanlo­u qui m’a contacté après la dernière représenta­tion de La mort d’un commis voyageur. Il cherchait des acteurs de 60 ans et plus. Au départ, je n’étais pas certain, mais à force de discuter avec lui, je me suis dit «pourquoi pas?». Tout le printemps, nous nous sommes vus deux ou trois fois par semaine, mes collègues, Mani et moi, pour discuter de politique, de vie sociale et d’autres sujets. Mani nous a enregistré­s, puis s’est servi de nos propos pour écrire. Dans la pièce, un artiste est décédé, et ses confrères viennent lui rendre un dernier hommage. Que voudriez-vous qu’on dise de vous dans de telles circonstan­ces? Je n’y ai jamais songé! J’ai une relation, comment dire, fataliste, avec la mort. On va tous y arriver, mais j’espère que ce sera le plus tard possible. Je suis un gars qui n’imagine pas l’avenir, mais qui ne trouve pas de réconfort non plus dans le passé. Il faut dire que j’ai encore de jeunes enfants: un garçon de 15 ans et une fille de 10 ans, qui m’obligent à rester dans le moment présent.

Vous retrouvez votre ex-collègue des Boys, Pierre Lebeau. Vous souvenez-vous de votre première rencontre? J’ai rencontré Pierre bien avant Les Boys, il n’avait que 16 ans. C’était mon premier engagement profession­nel. Nous jouions une pièce francophon­e dans des écoles anglophone­s. Personne ne comprenait ce que nous disions. J’aime beaucoup Pierre. C’est un gars généreux, gentil et talentueux. Vous avez joué dans des production­s qui ont duré: Broue, Lance et compte, La Petite Vie, Les Boys. Comment les choisissez­vous? J’aime prendre des chances, et je ne suis peut-être pas aussi stable que j’en ai l’air. Je vais là où mon plaisir m’amène. Par contre, maintenant, je ne fais plus deux choses en même temps. Quand je tourne le jour, je ne joue plus au théâtre le soir.

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