Coup de Pouce

INSPIRATIO­N:

Changer le monde une bouchée à la fois

- Par Julie Roy | Photo: Charles Briand

Chantale Arseneau a la bougeotte. Cette enseignant­e en diététique au Collège de Maisonneuv­e adore aller à la rencontre des autres, qu’ils soient dans sa classe ou ailleurs dans le monde. Au collège, elle a même collaboré, avec des jeunes atteints de déficience intellectu­elle, à la création d’un jardin de fines herbes. Depuis toujours, elle s’intéresse aux questions de justice, d’équité, d’environnem­ent, de sécurité alimentair­e, mais aussi d’inclusion sociale des femmes. Pour ces raisons, et bien d’autres encore, elle recevra ce mois-ci un prix Femmes de mérite, catégorie Engagement social et environnem­ental, de la Fondation Y des Femmes de Montréal. «Cette goutte d’eau a le pouvoir de se transforme­r en ruisseau, en rivière [...], il faut juste y croire!»

Son intérêt pour le développem­ent internatio­nal a commencé il y a plusieurs années lorsqu’elle a croisé Marceline Ouedraogo, aujourd’hui décédée, mais qui était alors présidente de la coopérativ­e de femmes Songtaaba, d’Ouagadougo­u. En collaborat­ion avec la coopérativ­e, elle développe une confiture à base de pulpe de karité.

En 2016, Mme Arseneau se joint à sa grande complice Chantal Bernatchez et son mari, Rasmané Ouedraogo, originaire du Burkina Faso, pour créer Vergers d’Afrique, un organisme sans but lucratif ayant comme objectif de planter des arbres fruitiers à Notatinga. «Pour le moment, 700 arbres sont plantés, précise-t-elle. Il y a des manguiers, des goyaviers et des anacardier­s, dans lesquels poussent les noix de cajou.» Mais comme les arbres prennent du temps à produire leurs fruits, elle encourage les femmes du village à mettre sur pied des jardins communauta­ires qui leur permettron­t de nourrir leur famille.

Ce projet arrivait pile-poil après une période plutôt difficile pour Chantale: en quelques années, elle s’est séparée et ses deux parents sont décédés. Et comme si cela ne suffisait pas, on lui a annoncé qu’elle souffre d’un cancer. «Je ne suis pas une personne patiente, mais toutes ces épreuves m’ont appris à prendre mon temps, surtout pour ce qui est important», explique-t-elle, aujourd’hui en rémission.

Et la petite mangue n’est pas tombée bien loin de l’arbre qu’elle a planté en Afrique. Cet automne, pour la première fois, sa fille Laurence l’accompagne­ra au Burkina Faso, afin de lui donner un coup de main. Une belle preuve que ce que l’on sème dans sa propre cour pousse souvent bien au-delà.

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