Coup de Pouce

QUAND MAMAN ET PAPA DOIVENT QUITTER LEUR MAISON

ILS ONT PRIS SOIN DE NOUS TOUTE NOTRE VIE. MAIS PLUS LE TEMPS AVANCE, PLUS LA SITUATION S’INVERSE. EN VIEILLISSA­NT, NOS PARENTS ONT BESOIN DE NOTRE SOUTIEN, ET ÇA VEUT PARFOIS DIRE DE LES AIDER À TROUVER UNE RÉSIDENCE POUR AÎNÉS.

- Par Marie-Pier Gagnon

La mère de Louise et Sonia a commencé à perdre de l’autonomie physique autour de ses 80 ans. Pendant 10 ans, elle a habité chez Sonia, d’abord dans sa maison intergénér­ationnelle, puis dans une chambre de sa demeure. Avec les années, son état physique s’est lourdement détérioré, et les soins qu’il exigeait sont devenus très importants. «Ma soeur était au bout du rouleau, explique Louise. Nous avons donc placé notre mère dans un CHSLD. Le plus difficile a été de convaincre ma soeur, qui s’en était occupée pendant si longtemps. C’est ma mère qui l’a consolée en lui disant qu’elle était rendue là.»

LES SIGNAUX D’ALARME

Nous sommes souvent les premiers témoins de la perte d’autonomie de nos parents. Mais comment savoir s’il est temps pour eux de se tourner vers les services et la sécurité d’une résidence? «Pour évaluer correcteme­nt l’état d’un proche, on doit d’abord bien l’observer», explique Ginette Senez, directrice du programme au soutien à l’autonomie des personnes âgées du Centre intégré universita­ire de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l’île-deMontréal. «Le logement est-il en ordre, la médication estelle prise, les vêtements sont-ils propres?» Des oublis, des difficulté­s à se déplacer et des chutes sont aussi de bons indicateur­s de pertes sur les plans cognitif et physique.

Discuter de ce sujet avec notre parent peut être difficile émotivemen­t. Idéalement, il faudrait aborder la question avant même que les pertes d’autonomie se manifesten­t, conseille la psychologu­e Josée Jacques. «On doit aussi noter les raisons qui font qu’on décide de placer maman, indiquet-elle. On ne place pas qui on veut à n’importe quel moment. On doit recourir à un profession­nel de la santé ou à un travailleu­r social, qui validera ou non nos observatio­ns. Si un parent est jugé apte à rester, il pourra légalement le faire, même si ses enfants ne sont pas d’accord.»

LE DÉSACCORD AU SEIN DE LA FRATRIE

Tout au long de cette démarche, il est important de mettre l’accent sur l’intention commune, soit le bien-être du parent, et ce, pour éviter les: «On sait bien, tu ne veux pas placer papa, mais ce n’est pas toi qui vas t’en occuper!» On essaie d’écarter les émotions pour se concentrer sur les éléments objectifs. «Il est nécessaire de nommer d’abord l’intention pour trouver une zone de rencontre, explique la psychologu­e. On s’entend sur le fait qu’on veut que papa soit en sécurité, qu’il reçoive des soins d’hygiène, etc. Ensuite, on se demande comment on peut répondre à ça. Si personne n’est en mesure de combler le besoin déterminé, on arrive alors à un consensus: on doit se tourner vers une ressource externe.»

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