ENTREVUE AVEC GERMAIN HOUDE
LA FEUILLE DE ROUTE DE GERMAIN HOUDE N’EST PAS BANALE! DES FILLES DE CALEB À SCOOP, EN PASSANT PAR VICTOR LESSARD ET LA BOLDUC, IL A BRILLÉ CHAQUE FOIS PAR LA JUSTESSE DE SON JEU. CELUI QUI DÉFENDRA LA PIÈCE LES ENFANTS SE CONFIE SUR LE MÉTIER QUI LE PASSIONNE.
Monsieur Houde, qu’est-ce qui vous a attiré dans la pièce Les enfants?
Le sujet de la pièce m’intéressait beaucoup. On utilise le prétexte d’une catastrophe environnementale pour parler du mensonge. Parfois, il faut se trouver devant des situations extrêmes pour admettre que nous avons construit une bonne partie de notre vie sur des choses plus ou moins vraies ou carrément fausses.
Y a-t-il déjà eu, comme il arrive à votre personnage, un moment révélateur dans votre vie?
À 67 ans, je mentirais si je disais que j’ai seulement fait des choses correctes par le passé. Oui, j’ai posé des gestes inadmissibles, et il a fallu des évènements forts, comme la perte de proches, pour que je les admette.
L’auteure de la pièce, la traductrice, la metteuse en scène et vos partenaires de jeu (Danielle Proulx et Micheline Bernard) sont toutes des femmes. Est-ce que ça influence la création de votre personnage?
Ça m’intéresse énormément de vivre ça! Il y a tellement de productions où les femmes sont minoritaires, que j’apprécie ce retour de balancier. Pour ce qui est de la création, je pense que ce n’est pas quelque chose de sexué. La créativité n’a pas de sexe.
Choisissez-vous vos rôles au théâtre de la même manière qu’à la télévision?
Pour être franc, non. Au théâtre, si je ne suis pas complètement passionné par le personnage, je préfère laisser le rôle à un acteur qui en est emballé. À la télévision, il m’arrive d’accepter des personnages plus ordinaires sur papier, car je sais que je pourrai y apporter un aspect qui fera autant mon bonheur que celui du réalisateur ou de la réalisatrice. J’ai aussi plus de temps pour les faire évoluer.
Est-ce que le Germain Houde de 67 ans joue différemment de celui de 30 ans?
Tout se fait plus simplement maintenant. J’ai assez de vécu dans le corps pour m’en servir et révéler des choses au public plutôt que de les jouer. Cela dit, le trac et la peur de se tromper en création restent toujours là.