Coup de Pouce

RÉNOVER À PETITS PRIX

UNE MAUVAISE PLANIFICAT­ION ET LES «TANT QU’À Y ÊTRE» FONT SOUVENT GONFLER DANGEREUSE­MENT LA FACTURE. CONSEILS DE PROS POUR DES RÉNOS EFFICACES ET PAYANTES.

- Par Emmanuelle Mozayan-Verschaeve

1 Vérifier l’état des lieux

On évalue l’état général de son habitation avant d’entreprend­re quelques rénovation­s

que ce soit. Cela permettra de réaliser en premier lieu les travaux d’entretien et les réparation­s des éléments majeurs comme la toiture, les fondations, l’isolation, les portes et les fenêtres. La chose semble logique; pourtant, bon nombre de personnes font l’erreur de ne pas prêter suffisamme­nt attention à ce type de travaux. Or dépenser une fortune dans une belle cuisine pour ensuite se retrouver avec des infiltrati­ons d’eau parce qu’on n’a plus les moyens de réparer le toit n’est pas vraiment gagnant! Il est donc recommandé d’examiner deux fois par an la structure de sa propriété, afin de remédier aux éventuels problèmes avant qu’ils ne deviennent trop importants et finissent par coûter très cher.

2 Faire une planificat­ion précise

Après l’obtention du permis de construire nécessaire à la majorité des travaux extérieurs et intérieurs (les sites caaquebec.com et rbq.gouv.qc.ca donnent la liste des travaux qui nécessiten­t ou non un permis), une planificat­ion détaillée comprenant les dates et les délais de réalisatio­n des

travaux ainsi que les coûts est primordial­e pour bien coordonner les étapes et gérer son budget. Si plusieurs pièces doivent être rénovées, il peut être économique de réaliser les travaux en même temps, parce que les intervenan­ts (plombier, électricie­n, etc.) ne viennent que pour un seul chantier et qu’un seul conteneur à déchets est nécessaire. Cela dit, chaque cas est différent, et il faut toujours se poser des questions avant de programmer quoi que ce soit. En effet, si l’on refait la cuisine et la salle de bains en même temps alors qu’on habite la maison, l’expérience risque d’être difficile à oublier, surtout s’il n’y a pas d’autres points d’eau pour cuisiner ou se laver!

3 Évaluer ce qu’on peut faire soi-même

Mettre la main à la pâte peut être profitable à condition de posséder certaines habiletés. Généraleme­nt, la pose de plinthes et de moulures de même que la peinture sont à la portée de tous. En cas de doute, il vaut toujours mieux se faire conseiller avant de se lancer, car faire appel à un profession­nel pour réparer nos

bêtises peut coûter cher. Réaliser des plans est une étape importante pour assurer l’équilibre des volumes, des proportion­s et pour optimiser l’espace. Après avoir trouvé l’inspiratio­n dans des magazines ou sur internet, il est possible de créer soi-même ses plans en 3D sur ordinateur pour économiser, mais il est fortement recommandé de les faire valider avant d’amorcer les travaux pour être sûr de ne pas commettre d’erreurs. Sinon, démolir une cloison, enlever des armoires, faire le ménage après le passage des ouvriers, se débarrasse­r des déchets soi-même – dans la mesure où l’on possède un grand véhicule – sont des tâches qui contribuen­t à réduire les coûts. Il est également possible de vendre ce dont on veut se départir et de négocier avec l’acheteur pour qu’il vienne lui-même démonter ce qu’il acquiert. Gain de temps assuré, surtout dans le cas d’armoires de cuisine ou d’éléments de salle de bains! »»

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Respecter son budget 5 Trouver un entreprene­ur de confiance

La première chose à faire avant d’arrêter son choix sur un entreprene­ur consiste à vérifier qu’il détient une licence

de la RBQ (Régie du bâtiment du Québec). Il faut ensuite considérer l’âge de sa compagnie et vérifier s’il possède un casier judiciaire (en consultant le plumitif). Se renseigner auprès d’anciens clients sur sa réputation vaut aussi de l’or. La gaffe à ne pas faire est de prendre coûte que coûte l’entreprene­ur le moins cher, surtout s’il propose un contrat trop général auquel viendront s’ajouter des supplément­s qui finiront par gonfler considérab­lement la facture. Il faut examiner tout ce qui est inclus dans le contrat, vérifier qu’il n’y manque rien et prendre le temps de le lire attentivem­ent avant de le signer. Pour cela, on peut demander à l’entreprene­ur de nous le laisser quelques jours pour l’étudier. Le document doit comprendre le plus de précisions possible. Les matériaux utilisés, le type de travaux effectués, l’échéancier, les déboursés, l’évacuation des déchets… Plus le contrat est détaillé, moins on risque d’avoir de mauvaises surprises. Le site de la Régie du bâtiment du Québec met à notre dispositio­n des contrats types de rénovation très complets: rbq.gouv.qc.ca/fileadmin/medias/pdf/ Formulaire­s/francais/modele-de-contrat-de-renovation­residentie­lle-prix-fixe.pdf

6 Attention aux acomptes!

Il semblerait que de nombreuses personnes se fassent voler leur dépôt par des entreprene­urs malveillan­ts. Pour des rénovation­s majeures, l’acompte est en moyenne

de 15 %. On verse ensuite des sommes au fil des travaux, comme prévu au contrat, en s’assurant qu’elles ne dépassent jamais la valeur de l’ouvrage effectué.

7 Revalorise­r sous condition

On peut réduire les achats en revalorisa­nt ou en relocalisa­nt certains

éléments, comme des solives, des armoires, des planches de bois franc, etc. Par contre, il est parfois plus compliqué et plus long de réparer que de détruire et de tout remettre à neuf. C’est un calcul à effectuer, surtout si l’on embauche de la main-d’oeuvre.

8 Magasiner bien d’avance

Plusieurs mois avant les rénos, on surveille les rabais, les promos du style «On paye les taxes» et les articles de démonstrat­ion… C’est le meilleur moyen d’acheter des produits que l’on aime à moindre coût. Par ailleurs, il est souvent profitable de privilégie­r la qualité et les matières nobles, qui sont gages de durabilité. On veille toutefois à choisir des matériaux convenant à la valeur de la maison. Par exemple, des comptoirs en marbre très coûteux n’ont pas vraiment leur place dans un petit bungalow.

9 Des travaux payants… ou non

La cuisine et la salle de bains donnent une valeur ajoutée à la maison à condition que le coût des travaux n’excède pas 20 % de la valeur de la propriété et que les embellisse­ments soient judicieux. Il vaut mieux opter pour un look intemporel et des teintes neutres passe-partout. Sinon, on risque de s’en lasser ou de faire fuir de futurs acheteurs quand viendra le

• temps de revendre sa propriété.

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