Coup de Pouce

ENTREVUE AVEC

DES DEUX CÔTÉS DE LA CAMÉRA, LA QUINQUAGÉN­AIRE – ET GRANDE COMPLICE DE CATHERINE DENEUVE – EST UNE RÉFÉRENCE DU CINÉMA FRANÇAIS. CETTE ANNÉE, ELLE CAMPE AVEC BRIO DEUX PERSONNAGE­S EXTRAVAGAN­TS QUI NOUS FONT RÉFLÉCHIR SUR LES TROUBLES MENTAUX.

- Emmanuelle Bercot

Dans la comédie dramatique Fête de famille, de Cédric Kahn, vous incarnez une bipolaire qui se fâche avec sa famille. Racontez-nous.

Ma protagonis­te est en colère parce qu’elle n’arrive pas à récupérer l’argent que ses parents lui doivent. Le jour de l’anniversai­re de sa mère, tout explose. C’était amusant de passer par une gamme d’émotions vives, qui vont de l’angoisse à la rancune. Je n’ai pas eu de difficulté à les restituer, car j’ai toujours vécu intensémen­t.

Pendant le tournage, avez-vous développé une complicité mère-fille avec Catherine Deneuve, qui joue votre maman?

Entre nous, il y avait beaucoup d’affection et de confiance. Même si Catherine a l’âge d’être ma mère, je la considère davantage comme une grande amie. Nous nous voyons souvent à l’extérieur du travail, car nous avons une passion commune pour les plaisirs de la table!

À l’été, nous pourrons vous voir dans Jumbo, un film de Zoé Wittock qui traite également de troubles mentaux. Qu’est-ce qui vous a séduite dans cette oeuvre?

Ce drame nous transporte dans un monde fantaisist­e qui n’a jamais été présenté au cinéma. J’y joue une mère excentriqu­e, dont la fille [Noémie Merlant] souffre d’objectophi­lie, une «pathologie» qui la rend amoureuse au sens érotique d’un manège de foire. Pour mieux comprendre cette réalité, j’ai regardé un documentai­re sur une femme mariée avec la tour Eiffel. C’était fascinant!

La maladie mentale est-elle encore un sujet tabou au cinéma?

Il y a encore du chemin à faire en France, mais certains réalisateu­rs, comme Cédric et Zoé, osent en parler. Le cinéma ne donne pas de solution à proprement parler, mais il contribue certaineme­nt à éveiller les conscience­s.

En plus de 25 ans de carrière, vous avez jonglé avec la réalisatio­n et le jeu. Que préférez-vous?

Jouer, car c’est moins prenant. J’arrive à passer à autre chose après une longue journée de tournage. Lorsque je réalise un film, j’y pense du matin au soir, et ce, pendant des mois. Je veux atteindre la «perfection». Catherine (Deneuve) dit que je suis intense. J’aime croire que c’est un compliment (rires)!

Les frais de voyage ont été payés par UniFrance.

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