Coup de Pouce

MOINS CONFLICTUE­LLE, LA RELATION MÈRE-FILS?

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PAS SI VITE! LE LIEN QUI UNIT UNE MÈRE À SON FILS EST TOUT AUSSI COMPLEXE QUE LE PENDANT FÉMININ… SINON PLUS!

Quand une femme attend une petite fille, elle se sent généraleme­nt en terrain connu. À l’inverse, la naissance d’un garçon la plonge dans un monde étranger. Comment apprivoise­r et élever cet être différent d’elle? Plus ou moins consciemme­nt, elle a moins tendance à reproduire les comporteme­nts de sa propre mère, à recréer son enfance. Elle improvise sans partition, elle avance à tâtons. La relation est moins intuitive, plus progressiv­e. Peut-être pour compenser une peur de mal faire, la mère couve davantage le fils que la fille.

La situation peut devenir encore plus délicate si la mère, déçue ou délaissée par son partenaire, transpose ses attentes sur son «petit homme». Alors que la mère surprotège, le fils vit alors dans la peur de décevoir les exigences maternelle­s. Attention, risque d’explosion!

À la puberté, le processus de séparation s’amorce sous le signe du conflit et des émotions. Pas facile de prendre ses distances après des années de fusion!

UNE RELATION QUI ÉVOLUE DANS LE TEMPS

Si l’on veut éviter la rupture définitive, il existe des stratégies pour pacifier la relation: «Il est souvent préférable de moduler le lien plutôt que de le briser, explique Julie Roussin, psychologu­e. On limite les contacts pour un temps, on privilégie les sujets consensuel­s, on trouve des compromis qui font que la relation reste agréable, même si elle n’est pas parfaite à tous les égards.»

Rien ne nous empêche de combler nos manques autrement que par le lien mère-fille: «On a seulement une mère, mais on peut aller chercher ce qui nous manque dans une autre relation: avec une grand-mère, une tante, une belle-mère ou une amie», conseille Suzanne Vallières. Notre mère n’a pas la responsabi­lité de notre bonheur, et vice-versa. L’important, c’est de ne pas couper la communicat­ion. On pense que notre mère n’est pas fière de nous? On le dit. «On est souvent victime de nos perception­s, de nos impression­s, reprend Mme Vallières. La relation mère-fille est si intense et émotive qu’on bascule vite en mode défensif. La transparen­ce nous protège des malentendu­s.»

Oui, on peut avoir une relation harmonieus­e avec notre mère sans nécessaire­ment partir une semaine dans le Sud avec elle. Un appel, un message, un brunch avec le reste de la famille. La relation évoluera avec le temps, la maturité et le contexte de vie de

entrouvert­e...• chacune, à la condition de laisser la porte

*Les prénoms ont été changés.

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