La passion des jardins fleuris d’Allan Becker
Garden Guru, ou le «sage» du paysagisme, est un expert en jardins de vivaces, en design et en plantation. Ce n’est pas d’hier que Allan Becker, diplômé des universités McGill et Concordia, tripote les terreaux et les bulbes, dès son adolescence il plante son premier jardin. S’il a une prédilection pour le design de jardin de style anglais, il n’hésite pas à utiliser de nouveaux genres urbains tels que celui du renommé Piet Oudolf qui a conçu des créations originales pour un parc à Chicago et le fameux High Line de New York (l’ancienne ligne de train transformée en jardin). Voici donc l’entretien réalisé avec Allan Becker pour en savoir plus sur ses expériences.
Commençons peut-être par une question sur la température : après un hiver si rude, que’est-ce que les gens ont besoin de savoir et faire à propos de leurs jardins ? Y a-t-il des choses à prendre en considération concernant leurs plantations et leurs fleurs ?
En premier lieu, il faut inspecter le jardin en mai et juin afin de constater les plantes qui devraient normalement survivre à nos hivers, mais qui n’ont malheureusement pas réussi cette saison. La réponse n’est peut-être pas facile à voir tout de suite. Le froid peut avoir détruit le feuillage et les tiges, mais pas les racines qui peuvent encore être bien en vie. Cette plante peut ainsi prendre plus de temps à croitre. Il faut donc être patient. Les branches matures de plusieurs sortes de rosiers qui poussent normalement dans nos climats sans protection hivernale peuvent avoir été endommagées, mais cela ne veut pas dire nécessairement que la plante est morte pour autant. Il faut ainsi inspecter précautionneusement la base de l’arbuste afin de déterminer s’il doit être remplacé.
Pouvez-vous nous parler un peu de ce qu’est Garden Guru et pourquoi avoir choisi un tel nom ?
En hindi ou sanskrit, ce mot désigne un mentor ou expert. Je l’ai choisi essentiellement pour sa sonorité musicale lorsqu’on le combine au mot Garden (jardin). Ces deux mots signifient que je cumule plusieurs années d’expérience à faire pousser des fleurs annuelles et que ce métier que j’ai choisi n’est pas qu’un travail, c’est aussi une vocation.
Lorsque quelqu’un vous appelle, comment procédez-vous pour planifier un beau jardin fleuri et le réaliser ?
Je perçois chaque projet comme un ayant un rôle d’agent facilitateur qui va exaucer les voeux du client, soit comment je peux le rendre heureux. J’écoute avec attention les désirs et les rêves des clients, j’inspecte les lieux pour voir si la luminosité est adéquate, le type de terre et l’irrigation. Puis, je donne au client une estimation des coûts, là au moment même. Cette estimation tient compte des plantes, des couleurs et du style qu’ils veulent donner à leur jardin. Si le client veut un plan visuel plus détaillé, une ébauche, alors je facture un surplus parce que ce genre de visualisation prend du temps à produire. En règle générale, les clients me font confiance…
Comment réconciliez-vous les jardins de style anglais avec le design plus urbain de Piet Oudolf ?
D’abord, le climat montréalais compromet la longueur de la saison de la floraison. Nous sommes en manque de couleurs et de végétation. Ainsi, la plupart des propriétaires désirent des jardins les plus colorés que possible et les jardins de Piet Oudolf ne remplissent pas ce besoin-là. Par contre, lorsque j’ai
Au moment d’écrire ces quelques lignes, il tombe une faible neige sur Montréal alors que la température avoisine les -31 C. Il est donc difficile d’envisager la belle saison du printemps avec l’éveil de la nature et les bourgeons dans les arbres. Pourtant, elle n’est pas loin. C’est à cet instant qu’il faut planifier et s’imaginer son jardin. Depuis plusieurs années maintenant, la tendance est définitivement à l’entretien minimal et aux plantes indigènes du pays qui supportent mieux le rude climat nordique. On désire, par contre, que cela soit coloré, chatoyant, charmeur et qui durera jusqu’au début de l’automne… En ces matières, Allan Becker peut répondre à vos questions…