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LE DOUX PARFUM DU SUCCÈS : ENTREVUE AVEC CLAUDE-ANDRÉ HÉBERT

- WWW.CLAUDEANDR­EHEBERT.CA PAR MICHEL JOANNY FURTIN

Rare « nez » à exercer son art au Québec, Claude André Hébert ne crée pas des parfums, il raconte des histoires olfactives en combinant les effluves au gré de ses inspiratio­ns. Des histoires qui se racontent désormais aux quatre coins du monde… «Au départ d’ un projet de parfum, il y a toujours une histoire, simplement et patiemment écrite sur une feuille blanche », raconte le parfumeur Claude-André Hé bert.Iln’ invente pas un parfum; il crée une histoire « pourhabill­er l’ âme. Les idées éveillent ma mémoire olfactive et définissen­t des odeurs distinctes. Enfin les mots définissen­t des ingrédient­s. Il n’y a donc pas de récurrence d’ un parfum à l’ autre .» Ainsi peu à peu la compositio­n s’élabore dans le nez et l’esprit du créateur de fragrances qui, ultimement, créent un arôme unique. Claude-André Hébert a lancé l’an dernier une série de parfums thématique­s pour célébrer le 375e anniversai­re de Montréal à sa manière. Il ne s’agit pas de faire une représenta­tion olfactive du thème, mais, plus qu’une évocation, le parfumeur veut faire renaître des souvenirs. Il parait d’ailleurs que les souvenirs les plus ancrés dans notre mémoire sont des souvenirs olfactifs. La série de fragrances Montréal sont des moments odorants de la ville .« Ainsi par exemple la sauge que m’ évoque le traité de paix avec les amérindien­s .» MONTRÉAL EN CINQ PARFUMS

«Je conçois des parfums avec intention », précise Claude-André. Le mont Royal lui fait penser à la montagne et ses bois, à l’oratoire et au Frère André, la nature et l’ intériorit­é; des images inspirant un parfum, Mont-Royal, composé entre autres de boule au, d’ herbes fraîches, de sapin, de lilas et… d’encens .« Mon parfum À l’ ombre des clocher s fait surgir la nostalgie d’ une époque passée où se côtoyaient le velours, la dentelle, les crinolines, la poussière et le cuir; une fragrance où se mêlent le tabac des affairiste­s et le hou blondes tavernes… » Inspirés par ses voyages et les senteurs qu’ils évoquent, certains parfums portent des noms de villes (Bombay, Dundee, Al Madinah) ou de lieux (Mer morte, Montmorenc­y). Mais souvent l’humour n’est pas loin comme ces deux parfums féminins Geisha pour la femme discrète, intime et mystérieus­e; ou Débutante, une fragrance plus légère et florale qui s’adresse aux femmes plus aventureus­es. DES BOUQUETS PERSONNALI­SÉS

«Que ce soient les notes de tête, de coeur,oul es notes de fond, les senteurs sont toujours associé es à un personnage jusqu’ à l’ odeur qui les jumelle ra. Je mes ouviens que, tout petit déjà, je composais des bouquets personnali­sés de fleurs du jardin aux amies de ma mère qui la visitaient, parce chacune d’ entre elles m’ induisaien­t des odeurs différente­s. Avec une petite équipe toute familiale, nous avons ouvert la boutique décembre dernier et inaugurée le 2 janvier. Dans le désert médiatique des fêtes, Global News s’ est intéressé à nous et l’ engouement a suivi alors sans cesse », s’enthousias­me-t-il. Depuis, Les parfumsCAH connaissen­t une progressio­n exponentie­lle. La série Montréal a fait exploser la demande et Claude-André a reçu une première commande de 25 000 flacons pour la Russie. L’Inde, la Finlande puis d’autres pays ont passés commande et l’expansion canadienne a commencé ces dernières semaines par le réseau des magasins La Baie et du site web HBC. LE BÛCHERON ARRIVE EN VILLE

Dans les prochaines jours, Claude-André Hébert lancera une nouvelle fragrance appelée Le Bûcheron, un parfum pour les mecs, ceux qui plaisent aux hommes… comme aux femmes! Si le flacon garde la forme sobre de la bouteille carrée, Claude-André envisage un bouchon en bois sur une bouteille agrémentée de motifs à carreaux rouge et noir. Un clin d’oeil humoristiq­ue et parfumé que le créateur projette de lancer pour la Fête des Pères… et dans le Village !« Ce lancement serait l’ occasion de collecter 1$ par flacon vendu au profit de la lutte contrelesi­da », annonce-t-il.« Le Bûcheron aura un côté très mâle, sexy et sensuel, comme les homos l’ aiment, en mêlant le musc avec des senteurs plus légères et boisées, mais aussi l’ érable, le cumin et le cuir .» Le personnage inspirant de cette fragrance : son père, décédé quelques mois plus tôt. Et l’image nostalgiqu­e d’un père chaleureux et aimant au chalet où flottait une odeur de tarte au sucre… Puis Claude-André éloigne cette courte mélancolie d’un trait amusé : «les femmes pourront l’ offrir à leur ma rien leur susurrant à l’ oreille si tu portes ça, plus jamais je n’aurais mal à la tête...»

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