L’HUMOUR PAR L’HORTICULTURE
LE TEMPS DE LE DIRE, MARTHE LAVERDIÈRE EST DEVENUE UNE INCONTOURNABLE DU WEB AVEC SES CAPSULES D’HORTICULTURE À SAVEUR HUMORISTIQUE. EN QUELQUES MOIS, ET PLUSIEURS CLICS, LA FEMME D’AFFAIRES EST DEVENUE QUASIMENT UNE THÉRAPEUTE ET A PUBLIÉ UN LIVRE QUI S’
Marthe Laverdière est encore étonnée du succès que lui ont apporté ses capsules web diffusées sur Facebook. «Depuis un an, c’est un peu débile tout ça. Je trouve ça un peu hors normes parce que j’ai toujours été comme ça. Ce que vous voyez, c’est réellement moi.»
Quand on lui dit que ce qu’elle fait plaît assurément, la sympathique dame laisse tomber: « Je pense que les gens ont besoin de rire; ils prennent la vie trop au sérieux. Ce que je fais apporte un vent de fraîcheur.» Et c’est pour apporter un peu de baume au coeur à une amie que Marthe Laverdière a tourné un premier clip. « Je ne connaissais pas du tout Facebook, mais une de mes belles- filles a créé la page Facebook des serres Li- Ma. On y mettait des photos et nos heures d’ouverture, par exemple. Je suis aussi massothérapeute et, un jour, une cliente m’a demandé de faire une vidéo pour notre page Facebook afin de faire rire les gens.»
Peu de temps après, alors que Marthe Laverdière et sa bru travaillent dans la serre, elles décident d’enregistrer une vidéo pour faire rire la fameuse cliente qui aura été, sans le savoir, la bougie d’allumage de la nouvelle carrière de Mme Laverdière. « C’est à ce moment que j’ai parlé du trou dans le fond du pot.» Le lendemain, plus de 60 000 visionnements avaient été faits. «Là, j’ai pris contact avec la réalité Facebook.» UNE NÉCESSITÉ
La mère de trois garçons, âgés de 27 à 33 ans, et grand-mère de six petits- enfants, bientôt sept, est née à Saint- Lazare- de- Bellechasse et est l’avant- dernière d’une famille de huit enfants. «Ma mère est morte alors que j’avais deux ans. Papa n’était pas riche et, faire un jardin, ce n’était pas un loisir quand j’étais gamine. C’était une nécessité, comme pour beaucoup de personnes. Avoir un jardin, ça faisait partie de notre vie. Veux, veux pas, tu vieillis dans ça et tu y prends goût. Aussi, en vieillissant, tu veux reproduire ce que tu as vu, alors tu fais des jardins. L’horticulture est arrivée comme ça», raconte Mme Laverdière, qui travaille à ses serres avec son mari.
Elle habite depuis très longtemps à Armagh, où elle a acheté des serres avec une amie. «Avant, je travaillais dans un bureau où je faisais de la comptabilité. À la naissance de mon deuxième fils, j’ai eu l’opportunité d’acheter des serres avec Lise, une de mes amies. Les serres Li- Ma, c’est pour Lise et Marthe.» Après quelques années, l’association des deux amies a pris fin. «Lise m’a vendu ses parts. Ça fait 30 ans que je fais de la serre », résume Marthe Laverdière, encore passionnée par son travail. LE LIVRE ET LA SCÈNE Ayant remarqué le succès de Marthe Laverdière sur le web, les Éditions de L’Homme ont contacté
l’horticultrice et lui ont proposé d’écrire un livre livre. « Je suis ménopausée et, de l’insomnie due à la ménopause, j’en ai fait. Alors la nuit, quand je me réveillais, j’écrivais. Ça n’a pas été long que c’était terminé; environ 15 jours. J’ai écrit comme un melting- pot, en fait, une autobiographie horticole drôle. Je ne savais même pas si c’était bon.» Ça l’était. Le bouquin Jardiner avec
Marthe: pas plus compliqué que ça! en est à sa deuxième impression. Le livre est sorti en librairie le 22 mars dernier.
Le succès ne s’est pas arrêté là. On a ensuite offert à Marthe Laverdière de faire de l’humour sur scène. Elle a accepté dans un premier temps, à condition que son cachet soit versé à une de ses petites- filles qui a un handicap et qui requiert des soins. «Il s’est levé là un mouvement humain merveilleux.» Les gens ont aimé. « Je rode maintenant deux spectacles. Un qui s’appelle Mon
premier bikini; une expérience vécue très traumatisante. L’autre, c’est sur mes expériences dans les hôpitaux, qui sont aussi folles que le reste. C’est bon et le monde aime ça.» À voir dans une salle près de chez vous.