«C’EST UN GROS CHALLENGE»
APRÈS AVOIR JOUÉ DANS HROSES: OUTRAGE À LA RAISON IL Y A UN AN À MONTRÉAL ET À TORONTO, FRÉDÉRIC LEMAY REPREND CETTE PIÈCE BILINGUE AU THÉÂTRE DENISE-PELLETIER. UN BEAU DÉFI POUR LE COMÉDIEN QUI INTERPRÈTE UN ÉTUDIANT ATTEINT DU SYNDROME D’ASPERGER DANS L’HEURE BLEUE.
L’envie de dépasser ses limites, voilà ce qui a poussé Frédéric Lemay à jouer dans HROSES:
Outrage à la raison (prononcer « horses »). Cette pièce bilingue, de l’auteure et metteuse en scène Jill Connell, sera présentée du 4 au 14 avril à la salle Fred- Barry du Théâtre Denise- Pelletier. Le comédien y partagera la scène avec l’actrice torontoise Sascha Cole.
Mis à part le spectacle Jacket Winter, qui a été donné en tournée au Canada et auquel il a participé il y a quelques années, HROSES: Outrage
à la raison est sa plus grosse production dans les deux langues. «C’est un gros challenge parce que j’ai un accent en anglais. Alors, ça demande beaucoup d’humilité. Ce n’est pas tant l’apprentissage du texte que je trouve difficile, car ça fait quand même une vingtaine d’années que je fais ce métier- là, mais plutôt de transmettre l’idée exacte du texte parce que c’est une affaire haute en couleur. C’est comme de la tragédie grecque. Ce sont de grosses émotions. Alors, de rendre honneur au texte dans la bonne émotion, d’être juste, c’est ça, le défi.»
La pièce se veut une histoire d’amour entre deux solitudes: celle d’une fille qui travaille sur une ferme de papier et d’un gars qui oeuvre dans des mines de sucre sous la ferme. « C’est la grandeur du texte qui m’a appelé. J’adore faire de la télé et du cinéma, mais quand j’ai la chance de faire des textes plus grands que nature, c’est le fun aussi. D’être deux sur scène à jouer en anglais et en français pendant près de deux heures, c’est un super beau défi.» QUAND LA FICTION REJOINT LA RÉALITÉ Découvert dans l’émission jeunesse Ramdam au début des années 2000, l’acteur, âgé de 31 ans, a obtenu son diplôme de l’École nationale de théâtre du Canada en 2012. Depuis la première saison de L’heure bleue, il incarne Jules, un étudiant étud atteint du syndrome d’Asperger. ger «Il est tellement touchant! Il veut bien bie faire, mais il ne sait pas comment. me Je peux explorer beaucoup avec av ce personnage- là, et c’est le fun d’avoir un espace de création comme co ça à la télé. C’est un défi parce pa que je veux bien représenter les gens qui vivent avec le syndrome d’Asperger. d’ C’est tellement un beau cadeau ca et c’est magnifique de jouer dans da L’heure bleue. J’apprends beaucoup b en travaillant avec des gens ge comme Céline Bonnier», raconte ra le jeune homme.
Et la beauté dans tout ça est que son personnage est en couple avec Roxanne, interprétée par la comédienne Noémie O’Farrell, avec qui il forme un couple dans la vie. « On était amis depuis 10 ans, depuis les auditions des écoles de théâtre. On s’est retrouvés dans l’émission
Comment devenir une légende, à Vrak, et on ne s’est pas laissés depuis. Ça fait deux ans de cela.»
L’heure bleue (il tournera dans la troisième saison dès la fin d’avril) n’est pas la seule production dans laquelle il donne la réplique à son amoureuse. Il y a aussi le premier court métrage du comédien, Lunar orbit rendezvous, réalisé par Mélanie Charbonneau. «Ce sont deux personnes qui se rencontrent et partent en road trip. C’est une allégorie d’un voyage dans l’espace.» Le film a été soumis dans des festivals au Québec et ailleurs dans le monde, notamment à Cannes. « J’écris de la poésie depuis toujours. À l’école de théâtre, j’ai exploré l’écriture théâtrale. Je joue aussi de la musique. J’avais envie d’assumer ma parole et de faire de quoi de concret. C’est un premier pas, et j’ai envie de continuer à faire des films. Le cinéma, c’est ce qui m’intéresse. Je suis en train d’écrire un autre court métrage et j’ai envie de le réaliser.»
Par ailleurs, Frédéric Lemay reprendra en mai la pièce Fendre les lacs, de Steve Gagnon, au Centre national des arts, à Ottawa.