SAVOUREUSES INDISCRÉTIONS

Les sept péchés capitaux du rock, d’Anne- Sophie Jahn

SAVIEZ-VOUS QUE RIHANNA ÉTAIT RÉPUTÉE POUR LAISSER DES MIETTES DE NOUILLES DÉSHYDRATÉES DANS SON LIT QUAND ELLE EST À L’HÔTEL? QUE LADY GAGA AVAIT DEMANDÉ QUE SA LOGE LONDONIENNE SOIT ENTIÈREMENT DÉCORÉE AUX COULEURS DE L’UNION JACK ET QUE TOUT SON PERSONNEL AIT UN ACCENT LOCAL TYPIQUE? DANS LES SEPT PÉCHÉS CAPITAUX DU ROCK, ANNE-SOPHIE JAHN NOUS DÉVOILE LES PETITS SECRETS GÊNANTS DES STARS AINSI QUE LEUR CÔTÉ OBSCUR.

« J’ai grandi avec les histoires du Studio 54, le rock’n’roll et les excès», raconte d’emblée AnneSophie Jahn. L’auteure, née à Paris d’une mère française et d’un père allemand, et son frère ont beaucoup entendu parler de ce qui se passait dans les coulisses de la célèbre discothèque et à d’autres endroits prisés par la faune jet- set. «Nos parents (qui se sont rencontrés à New York et qui sont aujourd’hui avocats) nous ont beaucoup raconté leurs frasques de jeunesse, et ça nous a fait rêver», explique la journaliste, qui écrit pour Le Point depuis 2011.

ACCÈS ILLIMITÉ AUX COULISSES

Si les écarts de conduite de ses parents ont frappé son imaginaire, ce sont ses rencontres avec plusieurs stars de la musique qui l’ont inspirée pour Les sept péchés capitaux du rock. Les temps changent, mais il y a des habitudes et des façons de faire qui n’évoluent pas, selon elle. Elle l’affirme sans détour: «Le rock a toujours été excessif, flamboyant et transgressif.» Ces excès lui ont donné matière à raconter un paquet de détails racoleurs (oui, elle ne s’en cache pas), mais l’idée de base était de transporter les lecteurs dans un milieu quasi inaccessible au commun des mortels. « Je voulais pouvoir amener les gens du côté où ils n’ont pas accès.»

INDÉCENCE ET CLEPTOMANIE

Dans l’ouvrage d’Anne-Sophie Jahn, les exemples d’abus et de comportements étranges ne manquent pas. Certains passages sont d’ailleurs des plus surprenants. On vous laisse y découvrir l’attitude de Mötley Crüe avec ses groupies... Âmes sensibles, soyez prévenues: c’est quasi animal! «Parfois, ça devient presque écoeurant. J’ai travaillé sur Mötley Crüe vers la fin de ma recherche, et c’était presque trop.» La journaliste dit avoir réussi à joindre un proche des musiciens qui lui a confié quelque chose de terrible. «La décence n’existait plus pour eux.»

Heureusement, tous ne sont pas aussi excessifs. « Oui, il y a des choses qui sont beaucoup plus amusantes. Je pense notamment à Pete Doherty, qui est complètement cleptomane.» L’auteure s’est abondamment abreuvée d’anecdotes auprès d’organisateurs de festivals et de contrats techniques pour colliger ses informations. « Outre les demandes techniques, il y a des clauses pour les demandes spéciales des artistes dans leur loge. Ça peut aller très loin. Grosso modo, la limite est l’imagination de l’artiste! Marilyn Manson, par exemple, veut une prostituée chauve et sans dents dans sa loge. C’est écrit dans le contrat; j’ai vérifié, et c’est vrai! Par contre, personne n’a accédé à cette demande... et il a déjà déploré la situation!»

EXIGENCES VRAIMENT SURPRENANTES

Elle raconte également que Rihanna réclame une cuillère à glace carrée dans sa loge. «Elle veut aussi beaucoup de croustilles et des nouilles déshydratées.» Et pourquoi la cuillère carrée? «La première chose que vérifie le gérant en entrant dans la loge de la vedette, c’est la cuillère à glace carrée.» L’exigence est en fait un prétexte pour s’assurer qu’on a respecté toutes les demandes. Si l’équipe de production locale a réussi à dénicher un tel objet, c’est que le reste des exigences ont été respectées. «Rihanna a fait un spectacle à Bercy, et on avait mis deux ou trois jours à trouver la fameuse cuillère.»

Les sept péchés capitaux du rock, publié aux éditions Flammarion, c’est tout ça et bien d’autres choses. À lire avec plaisir pour connaître de savoureuses indiscrétions, comprendre comment ça se passe dans les coulisses et se faire une petite réserve de potins croustillants à raconter au prochain 5 à 7.