«J’AI TOUJOURS ENVIE DE FAIRE DE LA MUSIQUE» — Paul Daraîche
DEPUIS PLUS DE 50 ANS, PAUL DARAÎCHE ARPENTE LES SCÈNES AUX QUATRE COINS DU QUÉBEC, SEUL OU AVEC DES MEMBRES DE SA CÉLÈBRE FAMILLE. VÉRITABLE PATRIARCHE DU COUNTRY, IL S’EST OFFERT, SUR CE NOUVEAU DISQUE, UN DUO AVEC CHACUN DE SES TROIS ENFANTS. IL S’APPR
Ma maison favorite n’est pas un album comme les autres pour Paul Daraîche. C’est d’abord son 30e disque en près de 50 ans de carrière, et c’est surtout un album qu’il a enregistré avec ses trois enfants: Katia, Émilie et Dan. «J’ai énormément travaillé dans ma vie. C’est mon 30e disque, et je ne compte pas mes participations aux albums de plein de monde, ni les réalisations que j’ai faites pour plusieurs artistes. J’ai dû réaliser plus d’une centaine de disques et j’ai écrit des chansons pour pas mal d’interprètes. Mais ce dernier a certainement une saveur particulière.» Il a en effet souhaité faire un duo avec chacun de ses enfants, mais il n’a pas souhaité écrire les chansons qu’ils allaient interpréter. «Je suis trop près d’eux, c’est la raison pour laquelle je voulais interpréter des chansons des autres. J’étais persuadé qu’ils auraient un meilleur regard extérieur. C’était trop personnel. J’aurais pu le faire, mais j’aimais mieux demander aux amis d’écrire sur nous. Et je suis très heureux du résultat.»
Afin de rester dans l’air du temps, le chanteur a choisi de faire évoluer sa musique en lui donnant un son country plus contemporain. «Je voulais des sonorités plus modernes, autant par les arrangements que par les textes. Il y a plusieurs chansons qui viennent de gens qui ne font pas partie du country, comme Luc de Larochellière, par exemple. Ils ont une approche très différente. Le country, habituellement, c’est plutôt traditionnel; je voulais aller plus loin en étant plus près de notre époque. Les textes sont plus épurés et les thèmes, plus recherchés.»
UN BEAU CADEAU
Les artistes qui ont collaboré à ce nouvel album sont tous des amis de longue date du clan Daraîche. «J’écris beaucoup et c’est assez rare que je prenne des chansons de quelqu’un d’autre. En même temps, j’avais envie de travailler avec Nelson Minville ou Luc de Larochellière. Ce qui est assez étonnant, c’est que toutes les chansons me ressemblent; c’est vraiment bien écrit.»
Mais il y en a une qui a une saveur particulière, puisqu’il s’agit pour Paul Daraîche d’un rêve qui se réalise. Dans la nuit a, en effet, été écrite par son idole de jeunesse, Salvatore Adamo. «Quand j’ai commencé ma carrière, Salvatore Adamo et Charles Aznavour étaient mes idoles, c’est par eux et par leurs chansons que j’ai appris la musique. Ils ont été deux de mes principales influences. Sur mon précédent album, j’avais chanté en duo avec Adamo, mais on n’a pas pu se rencontrer. Quand on l’a approché, il était très malade, et il a enregistré sa voix de son côté; on n’a pas voulu le déranger. Quelque temps plus tard, il a envoyé deux chansons à mon producteur, Mario Pelchat, en lui disant que c’était pour moi, sans que je lui en fasse la demande. J’étais tellement fier!»
CHANTER AVEC SES ENFANTS
Chanter en famille fait quasiment partie de l’ADN de Paul Daraîche. Après avoir longtemps chanté avec sa soeur et sa nièce, il poursuit maintenant l’aventure avec ses enfants. «Depuis des années, mon fils, Dan, est le batteur de mon
band en tournée. À la maison, dès qu’on est en congé, il y a de fortes chances qu’on jamme. Dan joue du piano, de la guitare et de la basse; il est polyvalent. C’est plus fort que nous, on est toujours en train de faire de la musique. C’est le fun de le faire maintenant devant le public. D’ailleurs, je suis content d’avoir un violoniste qui joue aussi de la batterie, car quand on va faire notre duo sur scène, Dan va devoir laisser sa place pour venir en avant. J’ai très hâte.»
Sa fille Émilie poursuit également une carrière artistique, tout comme Katia, qui chante régulièrement avec des membres de sa famille. «La chanson qu’a écrite Luc de Larochellière et Andrea Lindsay et que je chante avec Katia est magnifique. Ils ont su mettre le doigt sur l’émotion parfaite qu’il fallait pour ce duo. Celle avec
«Johanne est ma muse; j’ai écrit plein de chansons en pensant à elle.»
Émilie est aussi extraordinaire, avec les paroles de Mario Pelchat.»
Et même si Paul Daraîche ne chante pas avec elle, son amoureuse, Johanne, n’est jamais très loin dans ses chansons. Elle est un peu le roc sur lequel le chanteur se repose, car, même s’il a parfois suivi des chemins sinueux, elle a toujours été présente pour l’épauler et le soutenir. C’est un peu l’hommage qu’il a voulu lui rendre avec la chanson Tu étais là. «Elle m’inspire tout le temps. C’est ma muse; j’ai écrit plein de chansons en pensant à elle.»
PASSION INTACTE
À la veille de repartir en tournée, Paul Daraîche est toujours aussi passionné par la musique et par son métier, même s’il confie qu’à 71 ans, son corps commence à s’user. «J’ai toujours envie de faire de la musique ou de monter sur scène, mais pas toujours l’énergie. Quand je reviens d’un spectacle, ça me prend un peu plus de temps pour m’en remettre. Mais j’en ai toujours envie. Je conduis toujours ma voiture en tournée. Comme j’ai peur de l’avion, j’essaie de le prendre le moins souvent possible. Je n’arrête pas souvent, mais j’aime ça.»