IL EN MENAIT LARGE SUR LES PLATEAUX
Le réalisateur Sylvain Archambault, connu pour être l’homme derrière les séries à succès
Mensonges et Les pays d’en haut, a lui aussi été visé par des allégations d’inconduites sexuelles dans un article de La Presse paru le 8 novembre 2017. Il aurait fait subir des humiliations à des comédiennes, aurait fait des commentaires déplacés et de l’abus de pouvoir sur les plateaux de tournage. Une vingtaine de témoignages ont été recueillis par le quotidien.
9 novembre 2017: Pour l’article de La Presse et au micro de Paul Arcand au 98,5 FM, l’actrice et présidente de l’Union des artistes (UDA) Sophie Prégent a affirmé qu’Archambault était «rempli de défauts», mais que «ça s’arrête là». Elle a déclaré ne pas avoir été affectée par son comportement. Elle a toutefois précisé qu’elle parlait en tant qu’actrice et non en tant que présidente de l’Union des artistes.
Les comédiens Marc-André Grondin, Karine Vanasse et Magalie Lépine-Blondeau se sont indignés, sur les réseaux sociaux, des propos de Sophie Prégent. Marc-André a partagé sur Twitter une lettre destinée à la présidente de l’UDA et dans laquelle il l’a accusée de s’être placée en situation de conflit d’intérêts et d’avoir failli à son rôle. Il a également noté que
des allégations sur les comportements déplacés de Sylvain Archambault circulaient depuis 15 ans et que Sophie avait minimisé l’expérience des victimes. «Vous vous êtes placée, ce matin, à la défense d’un réalisateur, au détriment de vos membres.» Sophie Prégent s’est excusée de ses propos.
10 novembre 2017: L’actrice Stéphanie Crête-Blais (Virginie) a joint sa voix à celle des autres sur sa page Facebook, au lendemain de la parution de l’article. «Je sortais du Conservatoire. Casting pour une pub de bière. Nous sommes trois. “Okay, vous deux, vous allez l’insulter (moi) chacun votre tour, et toi, après chaque insulte, tu vas dire: ‘Moi, je couche avec des gars pour 5 $.’ Et plus tu te fais insulter, plus tu vas être triste.” On commence ce jeu ridicule qui n’a strictement, mais strictement rien à voir avec la publicité, on s’entend, a-t-elle écrit. Plus tard, j’ai un appel, je suis choisie pour la pub. Il m’a appelée Bubble butt toute la journée et d’autres petits noms coquins sur mes fesses! Avec les regards insistants et déplacés qui viennent avec.» 12 novembre 2017: Dans un communiqué, le réalisateur a admis que certaines allégations «ont un fondement de vrai». Il nie cependant avoir posé des gestes à caractère sexuel. «J’aimerais dire à ceux et celles qui ont pu se sentir humiliés par mes propos ou blessés par des gestes déplacés que je n’ai jamais, au grand jamais, eu l’intention de le faire. Si ce fut le cas, je m’en excuse profondément, pouvaiton y lire. Il est vrai que j’ai fait usage dans toute ma carrière d’un langage et que j’ai posé des gestes qui appartiennent à une autre époque. Aucun cependant ne peut justifier de me qualifier d’agresseur ou de harceleur sexuel. [...] Ces comportements étaient sans malice ni mauvaises intentions.»
28 mai 2018: En entrevue dans le magazine 7 Jours, Claude Bégin, qui a tourné dans
Cheval-Serpent sous la direction de Sylvain Archambault avant qu’il ne soit remplacé par le réalisateur Rafaël Ouellet, a dit avoir eu bien de la chance de ne pas avoir été victime du comportement abusif d’Archambault. «Ç’a été très dur pour certains acteurs. Comme il m’aimait bien, j’ai été épargné. Puisqu’il s’agissait de ma première expérience sur un plateau de tournage, je pensais que c’était toujours ainsi. C’est lorsque nous avons entamé la deuxième saison avec Rafaël Ouellet que j’ai découvert qu’on pouvait travailler dans un tout autre climat.»