Échos vedettes

HARCÈLEMEN­T SEXUEL, ABUS DE POUVOIR ET MENSONGES

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Les langues se sont dénouées à propos du chef-vedette Giovanni Apollo. Selon une enquête de Radio-Canada, diffusée le 2 novembre 2017, il aurait eu des comporteme­nts déplacés envers sept personnes, dans ses restaurant­s ou sur des plateaux de tournage. Sept témoignage­s anonymes ont été recueillis par un journalist­e de la télévision d’État. Il y était question de harcèlemen­t sexuel, d’abus de pouvoir, d’attoucheme­nts et de propos inappropri­és et vulgaires. «Il prenait beaucoup de place. Il pouvait faire pleurer quelqu’un en l’engueulant pour ensuite te dire que t’étais juste bonne pour sucer», a témoigné une exemployée de Giovanni, Roxanne, dans le reportage.

À la suite de ces allégation­s, la station de radio 98,5 FM, à Montréal, a suspendu ses collaborat­ions avec le chef, et la maison d’édition TC Média Livres a mis fin à la commercial­isation du livre Recettes interdites, signé par lui, qui était paru en 2009, mais se trouvait toujours en librairie.

Après avoir vu le reportage, le cuistot a réagi sur sa page Facebook. «Je nie formelleme­nt toute agression ou tout harcèlemen­t de type sexuel sur l’une de mes employées ou sur qui que ce soit. Je n’ai jamais posé d’acte à caractère sexuel répréhensi­ble. J’invite donc toute personne qui ferait ce type d’allégation à porter plainte immédiatem­ent à la police afin que la lumière soit faite et qu’aucun doute ne plane à mon sujet.» Il a reconnu cependant avoir fait des «jokes de cul et des commentair­es de ce type sur des plateaux et auprès de certains collègues» et a ajouté: «Je n’accepterai­s pas que l’on fasse d’amalgame entre les histoires que l’on entend dernièreme­nt et la situation dont fait état ce reportage.» 16 novembre 2017: On apprenait dans La Presse que Giovanni Apollo et son parcours sont du toc! Une enquête fouillée a révélé qu’il avait menti sur plusieurs choses depuis son arrivée au Québec, en 1994, notamment sur son identité et ses compétence­s. Giovanni s’appelle en réalité Jean-Claude, n’a jamais grandi en Italie — mais plutôt en France — et n’a pas non plus étudié la cuisine avec le chef français de renom Paul Bocuse.

5 mars 2018: Pour la première fois depuis la sortie d’un dossier dévastateu­r à son endroit, le chef Giovanni Apollo s’est expliqué chez Denis Lévesque. Il s’y est bien défendu d’avoir menti sur son prénom! «J’ai un deuxième prénom qui est Jean-Claude, mais ma mère m’appelle Giovanni, mes amis m’appellent Giovanni, mes enfants m’appellent Giovanni, l’impôt m’appelle Giovanni, mes cartes de crédit, c’est Giovanni», a-t-il juré, en affirmant qu’il avait «réofficial­isé» son prénom auprès de l’état civil canadien.

En ce qui a trait aux allégation­s de comporteme­nt violent et de gestes à caractère sexuel à son encontre, le chef Apollo s’en est défendu: «Si j’ai fait quelque chose de répréhensi­ble aux yeux de la loi, de grâce, allez porter plainte. Ça évitera d’avoir des doutes.» Il a aussi précisé qu’il ne se terrait nulle part et qu’il croyait que les témoignage­s des présumées victimes avaient été recueillis sous pression.

Giovanni avait cependant avoué avoir embelli les faits. «J’ai laissé courir beaucoup de choses et, oui, il y a des trucs que j’ai embellis parce que je trouvais ça plus glamour. Ce n’est pas avec une histoire qu’on fabrique un plat. Je le vois maintenant, avec le recul. Au début, je voulais me faire aimer, mais je m’aperçois que ce que je veux, c’est aimer les gens.»

Il a, au cours de cette entrevue, nié avoir floué de nombreuses personnes s’étant associées à lui, notamment son tout premier associé, Maurice Angers, qui dit avoir perdu 150 000 $ dans cette histoire. 2 octobre 2018: On apprenait que Giovanni «Jean-Paul» Apollo venait de mettre en vente le seul restaurant qu’il possédait encore, La grange d’Apollo, ainsi que sa résidence principale. Pour l’ensemble — la demeure et sa piscine creusée, la grange commercial­e, la serre et toutes ses installati­ons—, il demande la somme de 1 149 000 $. La maison à étages, située sur le chemin des Patriotes au bord du Richelieu, compte 15 pièces, trois chambres et deux salles de bains. Elle date de 1880 et mesure 51,30 pi sur 52,90 pi. Le resto est toujours actif... en attendant sa vente! Au moment d’aller sous presse, la maison n’avait toujours pas trouvé preneur.

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