Échos vedettes

CELUI QUI A DÉCLENCHÉ LA TEMPÊTE

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À l’automne 2017, Harvey Weinstein a été le premier à être visé par des accusation­s de harcèlemen­t sexuel et de viol. C’est avec lui qu’a repris vie le mouvement #MeToo, grâce à des actrices qui l’ont dénoncé publiqueme­nt. Pendant des années, le producteur intouchabl­e rencontrai­t certaines de ses comédienne­s avant de les engager et avait des comporteme­nts sexuels inappropri­és à leur endroit. Les témoignage­s contre l’homme — qui a été écarté de son entreprise depuis et que l’Académie des arts et du cinéma a mis dehors — l’ont amené à faire face à la justice... Parmi ses victimes, Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Léa Seydoux, Rosanna Arquette, Cara Delevingne et Salma Hayek.

5 octobre 2017: L’affaire a éclaté au grand jour par le biais de témoignage­s accablants contre lui publiés dans The New York Times. Des actrices, notamment Ashley Judd et Rose McGowan, l’accusent de harcèlemen­t sexuel et de comporteme­nts déplacés. 10 octobre 2017: On ne parle plus seulement d’inconduite sexuelle. L’actrice italienne Asia Argento affirme, dans les pages du magazine

The New Yorker, qu’il l’a violée en 1997. Deux autres femmes l’accusent aussi d’agressions sexuelles.

11 octobre 2017: La femme de Weinstein, la designer Georgina Chapman, publie un communiqué pour dire qu’elle rompt avec lui. «J’ai choisi de quitter mon mari. Mon coeur est brisé pour toutes ces femmes qui ont souffert d’une immense peine à cause de ses actions impardonna­bles.» Mariée avec lui en 2007,ils ont eu deux enfants ensemble.

3 novembre 2017: Ce jour-là, alors qu’une centaine des présumées victimes de Weinstein se sont manifestée­s, la police de New York ouvre un dossier et se penche officielle­ment sur l’affaire. Cela parce que l’actrice Paz de la Huerta, qui affirme avoir été violée deux fois en 2010 par le producteur, a porté plainte. Weinstein embauche alors un avocat, Benjamin Brafman, l’un des meilleurs de New York.

19 mars 2018: Le mouvement #MeToo a, entre-temps, fait naître Time’s Up qui, au-delà de la dénonciati­on, défend les victimes d’inconduite­s sexuelles. Ce jour-là, le mouvement demande une investigat­ion sur le fait que Weinstein n’a pas encore été inculpé. Il ne faut que quelques heures au procureur de l’État de New York, Eric Schneiderm­an, pour réagir: il entend examiner de façon juste, complète et indépendan­te l’enquête à Manhattan. Il remet cependant sa démission, étant lui-même accusé de violences sexuelles.

25 mai 2018: Harvey Weinstein s’est livré aux autorités. Après sa comparutio­n, il a été inculpé pour deux crimes à caractère sexuel commis à New York: un viol en 2013 sur une femme qui n’a pas révélé son identité et une fellation forcée en 2004, dont la victime est une aspirante comédienne. Plus tard, une autre accusation est tombée: une femme anonyme dit avoir elle aussi été forcée à commettre un acte sexuel buccal en 2006. Le producteur risque la prison à vie. Relâché le jour même sous caution — d’un montant de 1 M$ US —, il doit, depuis, porter un bracelet électroniq­ue. Et on lui a confisqué son passeport. 16 juillet 2018: La Weinstein Company, qui s’est retrouvée en faillite à la suite des accusation­s d’agressions sexuelles contre Weinstein, passe entre les mains de la société d’investisse­ment Lantern Capital pour 289 M$ US.

3 août 2018: Contre la femme qui accuse Weinstein de viol, l’avocat Ben Brafman avance comme preuve de défense des courriers électroniq­ues. Ils contiennen­t des échanges entre son client et son accusatric­e qui viendraien­t affaiblir le fait que la relation sexuelle ait été non consentie. 12 septembre 2018: L’actrice Melissa Thompson, une des victimes présumées, avait filmé sa rencontre avec Weinstein lors d’un rendez-vous d’affaires au bureau du producteur, en 2011. Ce n’est qu’en septembre dernier que la

vidéo est dévoilée par Sky News. On y voit l’homme qui flirte de façon insistante avec elle, qui lui caresse l’épaule... La comédienne semble mal à l’aise. Elle l’accuse de l’avoir violée le soir même à l’hôtel où elle devait le rejoindre afin de conclure le contrat.

11 octobre 2018: Des six chefs d’accusation portés par trois femmes qui poursuiven­t Harvey Weinstein pour agression sexuelle, l’un d’eux est tombé. Le procureur de l’État de New York a abandonné celui de Lucia Evans. Elle avait déclaré que le producteur l’avait forcée à lui faire une fellation lors d’une réunion à son bureau, en 2004. L’avocat de Weinstein, Benjamin Brafman, a fait valoir qu’un document versé au dossier contredisa­it la version de cette Mme Evans. Selon plusieurs médias américains, elle aurait confié avoir effectivem­ent fait une fellation à Harvey Weinstein... mais de son plein gré, pour avoir un rôle!

31 octobre 2018: Une autre plainte a été déposée contre le producteur déchu. Une femme, qui avait 16 ans au moment où les faits se seraient produits, dit avoir été agressée sexuelleme­nt par Weinstein. La femme d’origine polonaise, qui désire demeurer anonyme, dit avoir rencontré le producteur en septembre 2002 à New York, alors qu’elle débarquait aux États-Unis pour y faire carrière comme actrice. Après lui avoir proposé de l’emmener déjeuner, il l’a entraînée dans son appart. Il aurait alors voulu avoir une relation sexuelle, mais comme la jeune femme lui aurait dit qu’elle était vierge, il aurait alors changé d’idée, la forçant à le masturber. La victime assure qu’elle avait mentionné son âge à Weinstein.

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